La question de la fin de vie est et demeure des plus complexes du moment pour le législateur en charge d’une telle attente des uns, d’une revendication des autres, en somme d’une réponse capable de satisfaire la diversité des demandes sur un tel sujet.
La Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs suit de près l’évaluation des arguments de chaque famille de pensée, du process législatif engagé à terme au Parlement à ce propos.
Si la priorité semble pour le nouveau ministre de la santé Frédéric Valletoux le développement des soins palliatifs, le projet de loi en vue doit porter la perspective de l’aide à mourir qui concerne la revendication partagée d’un courant de pensée favorable lié au projet initial.
Sachant que l’Association pour le Droit de Mourir dans la dignité ADMD milite pour “une évolution de la loi et marque ses distances à la lecture des opinions des uns et des autres en ce temps de débat.”
La demande de patients explicitement exposée devant le Chef de l’Etat demeure “le droit de choisir sans autre prévention que cette liberté première et promise à des associations favorables.”
Parmi les diverses opinions et familles de pensée des figures notables en faveur de l’euthanasie active manifestent pour le principe en faveur d’une telle revendication.
Une première tribune parue dans Le Monde le 22 juin 2023, co-signée par le nouveau ministre de la santé et des députés de diverses origines philosophiques et politiques sur la fin de vie, confirme trois convictions au nom d’un même humanisme, à savoir la nécessité d’entendre l’inquiétude de nombreux soignants dit le ministre, de rappeler que “ la relation de soin est un bien commun quelles que soient les opinions personnelles de chacun , une alliance entre le malade et le patient qui doit être protégé, et que le lieu où l’on soigne ne peut être celui où l’on donne la mort”.
Ensuite l’obligation collective, au nom de la fraternité, de développer l’offre de soins palliatifs qui semble un préalable éthique avant d’envisager une évolution de la loi doit être compris.
Puis encore “le devoir d’attention aux plus vulnérables, aux plus isolés, l’expérience des pays étrangers qui ont déjà légalisé l’euthanasie montrant que ce sont ceux là qui sont les premiers concernés par les demandes de mort anticipée, par crainte de peser sur la société”.
Concernant la seconde tribune parue dans l’Express le 28 septembre 2023, une douzaine de députés dont le ministre de la santé à nouveau en fonction depuis invite à disjoindre dans le projet de loi le volet concernant les soins palliatifs de celui qui touche à l’aide active à mourir.
“Ces deux objets ne peuvent et ne doivent se trouver dans un même texte, rapporte l’article du journal, car le premier fait l’objet d’un consensus alors que le second suscite la controverse éthique” !
Combiner dans un même texte des questions si différentes reviendrait à fausser le débat démocratique.
Débat d’opinion, débat d’éthique médicale, le ministre de la santé s’est investi dans le sujet par plusieurs tribunes de presse publique, sachant qu’il n’est possible pour lui d’évoquer la fin de vie sans mentionner le droit à la mort programmée, en somme un dilemme contenu dès le premier instant de ce projet de loi dont le caractère final et l’intention restent des défis majeurs de la décision législative à venir !
Entre deux libertés en présence, les deux décisions diffèrent et se rejoignent à la fois.