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Histoire
La dévotion du chapelet
La dévotion du chapelet

| François-Xavier Esponde 646 mots

La dévotion du chapelet

On l’appelle le Rosaire en sa dévotion particulièrement évoquée en octobre, mois du rosaire.
Les pèlerinages à Lourdes et en de nombreux lieux de dévotion se parent du chapelet et de ses dizainiers, pour invoquer inlassablement les grâces mariales sur la vie des humains en joie ou en épreuve.

Mais comme toute dévotion spirituelle et religieuse le chapelet est doué d’une longue histoire.

Ce furent les Cisterciens, parmi lesquels on comptait les frères convers non prêtres, le personnel attaché à la vie matérielle des monastères, bien souvent peu ou pas formés à la religion qui égrenaient le chapelet ou disaient des Notre Père ininterrompus en récitant ainsi à la place des psaumes en latin, 150 fois par semaine les notre père répartis aux heures différentes des matines et des laudes jusqu’à vêpres et complies. Journée pleine de “patenôtres” ou de pater noster...

Les ordres nés de la croisade en Orient, Hospitaliers de saint Jean, et Templiers, importèrent de leur côté l’usage de ces grains enfilés sur une cordelette pour en permettre le décompte.
On appela cet attribut religieux, le chapelet. A chacun ses rites, ses us et pratiques de la Liturgie des Heures qui scandait la vie quotidienne.

Saint Bernard, patron de l’ordre cistercien développa “la dévotion à l’enfance sensible du Christ et le recours continu à l’intercession de la Vierge Marie”, laissant voir qu’à côté du psautier des illettrés on pouvait adjoindre le psautier de Marie basé sur l’invocation mariale établie par le chiffre des 150 psaumes comme référence à la prière.

Les Dominicains et l’Ordre de Dominique développèrent au XIIIème siècle cette dévotion populaire simple et accessible au plus grand nombre.
Poétiquement, on assimila la prière mariale à l’offrande faite à Marie, d’une couronne de fleurs, la corona italienne, ou chapel couronne de roses d’où le rosaire des fleurs de dévotion.

La liturgie grégorienne en assura le développement par une liturgie adaptée, et selon les plus anciens sacramentaires orientaux dès le IV ème dimanche de l’Avent, on unissait les paroles de l’ange à l’annonciation à celles d’Elizabeth à la Visitation.
Une unité de sens, de liturgie et de culte destiné à la Mère de Jésus qui se développa dans la primitive église et au Moyen Age.

La liturgie mariale se bâtit dans cette logique unifiée à laquelle on ajouta encore la clausule Sainte Marie prie pour nous, pauvres pécheurs de l’Ave Maria.

Ce n’est qu’en 1568 que l’Ave Maria fut fixée dans sa forme toujours actuelle avec l’édition du Bréviaire romain réformé encore par le Concile de Trente par le pape dominicain Pie V.

Il reviendra au saint pape dominicain de canoniser en quelque sorte la formule de dévotion diffusée par les religieux des cinq mystères joyeux, douloureux et glorieux qui conduisent toute prière vers l’incarnation chrétienne, la passion et la résurrection du Sauveur.
Les Franciscains utilisaient quant à eux une autre séquence basée sur les sept joies et les sept douleurs de la vierge, un chapelet de sept dizaines en quelque sorte.

Pie V attribua à la récitation du rosaire la Victoire de Lépante le 7 octobre 1571 mettant fin à l’expansion ottomane en méditerranée.
On ne saurait oublier que telle fut le choix de ce jour de dévotion mariale du 7 octobre pour l’église universelle.

Le pape Léon XIII en fera le mois du rosaire en écrivant une encyclique consacrée à cette prière considérée comme “le résumé de l’Evangile”, relayée par le cardinal John Newman qui affirmait qu’elle était “le Crédo tourné en prière”.

De diverses sources et provenances, la prière mariale s’inscrivit dans une prière christologique de l’orient et du monde latin partagée dans la liturgie de l’église universelle et la contemplation du mystère du Christ proposée par sa mère.
Du rosaire et du chapelet on en percevra la portée de toute prière par l’intercession de Mariam, la mère de Jésus et de la foi des chrétiens dans leur propre histoire.

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