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Tradition
La Bible, transmission d’une histoire millénaire
La Bible, transmission d’une histoire millénaire
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| François-Xavier Esponde 707 mots

La Bible, transmission d’une histoire millénaire

Le forum de réflexion estival organisé mercredi 2 août à 15 h en l’église de Cambo concernera « La Bible Mémoire des Cultures et des Religions » (voyez notre article en rubrique Actualité).
La Bible comme mémoire et héritage des générations successives qui ont voulu transmettre à leur tour ce patrimoine de la Foi promis en partage pour l’intelligence de leur temps !
Une histoire millénaire portée par la pierre, les tablettes d’argile, le papyrus et le parchemin, puis le papier et le numérique. Pendant des siècles, un travail d’écriture à la main d’une valeur inestimable, qui va s’accroître avec la découverte de l’imprimerie en 1450.
Bible mémoire, bible histoire, bible témoignage au service du Livre, compilé au fil des millénaires passés.
Les fouilles les plus anciennes en Mésopotamie ont mis au jour 22 000 tablettes d’argile, retrouvées dans les ruines du Palais du roi de Mari, en sus des 18 000 tablettes constituant les archives de l’ancien Royaume d’ Ebla, découvertes en 1975.
S’il n’y a pas de manuscrit complet de l’ancien testament en hébreu qui a plus de mille ans, les découvertes de Qumram sont une source d’informations rare sur le sujet.
Citons parmi les richesses historiques uniques le Codex de Pétersbourg - 1008 après JC - où se trouve le plus ancien manuscrit ancien complet de l’ancien testament, et la découverte en 1890 de fragments oubliés sis dans la ghenisa d’une vieille synagogue du Caire, dans une cachette où étaient conservés des manuscrits sacrés « impropres » à la lecture.
Le fragment de Papyrus Nash du premier (ou du second) siècle, mis au jour en 1902 et contenant les dix Paroles et des versets du Deutéronome, demeure le document le plus ancien connu de la Bible. Jusqu’aux découvertes de Qumram.
Rappelons que les manuscrits du Nouveau testament furent les premiers documents imprimés en grec, soit 5300 manuscrits et portions incomplètes d’originaux du grec qui ont disparu.
Les papyrus du II au VIIIème siècle ne contiennent pas le Nouveau Testament en entier, mais les Evangiles, les Actes des Apôtres, les Epitres générales et l’Apocalypse y figurent.
Les bibles les plus anciennes, presque complètes, furent toutes écrites en grec.
Soulignons enfin que les plus célèbres codex - ou manuscrits reliés ensemble comme un livre - se trouvent à Londres au British Museum. Une bible assez complète - il manque une partie importante de l’ancien testament qui fut découverte en 1844 et 1859 au monastère Sainte-Catherine au Sinaï par le savant Constantin von Tischendorf, puis le codex Alexandrinus du Vème siècle qui contient le texte biblique quasi complet et se trouve également au British Museum.
Troisième codex, celui du Vatican, du IVème siècle, soit 2700 manuscrits du Nouveau Testament, toujours en grec.
Ajoutons les lectionnaires liturgiques en grec, en latin, en syriaque, qui diffuseront le texte biblique à l’usage des célébrations communautaires.
Une histoire passionnante au fil des millénaires d’un Livre reconnu comme Unique et transmis comme une mémoire vivante au coeur de la foi partagée des croyants.
Depuis le grec daté des premières traductions des septante d’hébreu en grec au IIème siècle avant JC, puis du grec originel en traduction grec-latin, en français ce ne sont pas moins de 27  bibles réécrites au fil du temps qui ont enrichi la connaissance du Livre. Beaucoup parmi elles sont inspirées par le travail de la Réforme qui distilla ce désir de faire connaitre et découvrir la bible.
Et n’oublions pas que la traduction du Nouveau Testament par Jean de Liçarrague (Joanes Leizarraga) fut un des premiers livres imprimés en basque : initiative assurément due au plan de diffusion de la Réforme protestante entrepris par Jeanne d’Albret dans la partie basque de ses Etats (Soule et Basse-Navarre). 
Quant à la première bible en français, elle date de 1250 (bible de l’Université de Paris). Le XIXème siècle s’enrichit de multiples traductions en français que les rabbins, les prêtres et les pasteurs de chaque église vont développer par l’impression et la diffusion dans leurs communautés respectives. En 1996 on évaluait à 2167 le nombre de langues du monde dans lesquelles la bible est traduite, mais ce chiffre bas doit être relevé en 2017. Les chiffres du nombre d’exemplaires de bibles imprimées sont en 1996 de 530 659 106, un chiffre également à réviser !
François-Xavier Esponde
 

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