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Tradition
La bible à tous vents, 22 mai sur le parvis de la cathédrale
La bible à tous vents, 22 mai sur le parvis de la cathédrale

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La bible à tous vents, 22 mai sur le parvis de la cathédrale

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Florence Delay ©
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L'Evangeliaire de Reims en vieux slavon ©
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Samedi 22 mai prochain de 15h30 à 18h, rendez-vous sur le parvis de la Cathédrale de Bayonne sur la stèle de l’UNESCO pour voir et découvrir cette exposition de la Bible en chaque famille ! (dans le respect des règles sanitaires)

Parrainé par Madame Delay, traductrice de l’évangile de Jean - Florence Delay membre de l’Académie Française. L’auteur de la traduction de l’Evangile de Jean chez Bayard exposera la riche fécondité du Livre Sacré exprimée désormais dans la pluralité des lettres universelles. On ne présente plus Florence Delay, dont le grand-père chirurgien Maurice Delay, fondateur de la clinique Delay, fut maire de Bayonne de 1947 à 1958. L’académicienne, universitaire agrégée d’espagnol, enseignante de littérature générale et comparée, traductrice, essayiste, dramaturge, romancière dont la curiosité, la créativité – et l’amour de la « Hispanidad » - sont à l’image de sa culture, à la fois impressionnante, originale et éclairée.

Avec la participation des communautés juives, chrétiennes, catholiques, réformées, orthodoxes
En partenariat avec : Pax Christi France, Bayard, Magnificat, la Société biblique, Valence Bibles et Publications chrétiennes – BPCBS
Relayée par les journaux locaux, Baskulture ainsi que les radios chrétiennes
Et avec la coopération technique de la Ville de Bayonne

Exposition et libre diffusion de bibles et d’évangiles pour le public, au carré de l’Unesco, sous la stèle inaugurée par les autorités civiles et religieuses, pour rappeler la place de la cathédrale de Bayonne sur les chemins jacquaires et la valeur de la Bible Patrimoine Immatériel de l’Humanité,
Présence des traditions de la bible, juive, catholique, orthodoxe, protestante, de leur patrimoine et de leurs transmissions sacrées et liturgiques millénaires. Chaque famille religieuse dispose d’un résumé pour rapporter le sens de la Bible dans sa vie spirituelle.

L'occasion de rappeler quelques éditions historiques pour les chrétiens.

Le Nouveau Testament de Leizarraga

Il s’agit d’un des premiers livres imprimés en basque : Joanes Leizarraga avait reçu de la reine de Navarre Jeanne d'Albret en 1563 la demande de traduction en basque du Nouveau testament. Il se sert de l'édition du Nouveau testament en grec avec une traduction latine (qu'Erasme de Rotterdam publie en 1516), et de la version française de Pedro Roberto Olivetan. Sa traduction fut vérifiée par quatre bergers basques. L'œuvre fut imprimée à l'imprimerie de Pierre Hautin à La Rochelle en septembre 1571. Un peu plus de quatre siècles après la publication du Nouveau Testament par Jean de Liçarrague (Joanes Leizarraga) dont un exemplaire a été acquis il y a une quinzaine d’années auprès de la maison de ventes aux enchères Sotheby’s par l’Académie de la langue basque Euskaltzaindia (pour environ 15.000 Euros), une nouvelle Bible en basque navarro-labourdin avait été éditée grâce aux efforts du Père Marcel Etchehandy par l'association « Biblia Elkartea » dont le siège se trouve à l'Abbaye de Belloc à Urt. 

Depuis lors, les traductions en basque furent légion, qui nous intéressent particulièrement : celles qui furent écrites en euskara par des clercs pour des usages catéchétiques et liturgiques locaux dont l’Institut Culturel Basque fait état, imprimées ou non, mais dont l’existence est avérée des deux côtés des Pyrénées. Auteurs, écrivains locaux ont ainsi contribué à la diffusion de la bible, principalement des évangiles, tout au long de l’histoire de l’Eglise dans nos contrées. Le concile Vatican II ayant officialisé la pratique des langues vernaculaires, on observe que l’usage de la langue locale était reconnu, parfois encouragé, ou blâmé, selon les époques.

Tradition orthodoxe russe : l’évangéliaire en vieux slavon, dit « Texte du Sacre » 

Porteur d’une forte charge symbolique, ce manuscrit fait l’objet de diverses croyances. Ainsi une légende tenace veut-elle que l’évangéliaire slavon ait appartenu à la reine Anne de Kiev qui l’aurait rapporté en France au XIème siècle. Autre tradition quant à elle très plausible, mais indémontrable avec une absolue certitude, l'affirmation selon laquelle les rois de France prêtaient serment sur cet évangéliaire.

Il semble cependant que si ce manuscrit date probablement du XIe siècle et pourrait être contemporain de saint Procope, qui fut l’apôtre de la Russie et mourut au début du XIe siècle, en 1030, il n'aurait été apporté à Reims qu'au XVIème siècle par le le cardinal de Lorraine (1524-1574), archevêque de Reims de 1538 à sa mort, qui en aurait fait l’acquisition à Prague où il était conservé.

L’inventaire du Trésor daté de 1669 apporte quelques précisions : "Item un livre dans lequel sont escrits les Evangiles en langue grecque et siriacque [in marg. : selon d’autres en sclavonique] du don de mondict Seigneur Cardinal de Lorraine faict la veille de Pasques 1574, Icelluy couvert d’argent doré d’un costé avec plusieurs pierres et cinq cristaux sous lequelz sont plusieurs reliques, scavoir une croix du bois de la vray Croix et des reliques de Saint-Pierre et sainct Philippes Apotres, de saint Silvestre Pape, de Saint Cyrille, de Sainte Marthe, Sainte Marguerite, de l’espengne (?) et de la ceinture de Notre Seigneur; aux quatre coings sont les figures d’argent émaillé de l’aigle, de l’homme, du lion et du bœuf, simboles des quatre évangélistes ; ledict livre provient aussy du trésor de Constantinople et on tient venir de Saint Hiérome et pèse six marcs six onces".

À partir de 1575 avec Henri III, prêter serment sur l'Évangéliaire devint la coutume pour les rois de France au moment de leur sacre. La reliure comportait alors une plaque d'orfèvrerie avec pierres précieuses, arrachée au moment de la Révolution, ainsi qu'une relique de la Vraie Croix.

Le volume resta au Trésor jusqu’à la Révolution. L’inventaire du mobilier de la cathédrale, daté du 4 janvier 1790 mentionne « Un texte d’évangiles, à deux caractères, servant pour le sacre ». C’est en 1793 que le manuscrit fut dépouillé de sa partie la plus précieuse. En effet, le procès-verbal du pillage auquel la cathédrale fut soumise (décret du 14 septembre 1793) fait état de ce qui fut arraché de la reliure : « les couverts d’un texte d’évangiles en deux langues, pesant trois marcs sept onces quatre gros ».

Une fois vandalisé, le manuscrit ne présentait plus d’intérêt pour les révolutionnaires et fut, avec d’autres parchemins et livres, destiné à en faire des gargousses (charge de poudre d'une bouche à feu contenue dans une enveloppe de tissu ou de papier). L’Evangéliaire slavon échappa fort heureusement à ce triste sort et se retrouva dans les collections de la bibliothèque.

Indiquons encore que lors de sa visite à Versailles le lundi 29 mai 2017, le président russe Wladimir Poutine avait offert à son homologue français Emmanuel Macron une édition "scientifique" de l'Évangéliaire de Reims à titre de symbole des relations franco-russes, l'Évangéliaire ayant été présenté aux empereurs russes Pierre le Grand, en 1717, et Nicolas II, en 1901, lors de leur passage en France.

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