A partir du 8 mars,
Dans le cadre de l’Art au féminin IX organisé par l’association Itzal aktiboa avec le soutien de la municipalité de Saint-Jean-Pied-de-Port, trois artistes du Pays Basque : Marie-Josée Arosteguy, Béatrice D. et Josette Dacosta parent de leurs toiles expressionnistes abstraites ou figuratives l’Hôtel de Ville ainsi que l’atelier Dacosta. Le soir du vendredi 10 mars, en parallèle à l’exposition et en hommage à la journée de la femme, les visiteurs seront invités à écouter une conférence sur « Katalina de Erauso » par Maïté Ithurbide.
L’occasion pour les amateurs d’art de découvrir trois artistes contemporaines.
Sur papier marouflé ou sur bois, Josette Dacosta jongle avec les matières ou les couleurs vives vibrantes de l’acrylique mélangé à des pigments évoluant en de lumineux paysages à l’abstraction lyrique. 2017 s’annonce être une année déterminante pour l’artiste ! En mai prochain, plusieurs de ses toiles seront exposées dans le cadre de la manifestation culturelle annuelle d’« Oxford Art Weeks », à la Maison Française d’Oxford. Son périple artistique se poursuivra à la Crypte Sainte-Eugénie de Biarritz (du 14 octobre au 12 novembre) avec l’exposition « Transgressions», au côté de l’artiste d’origine allemande Barbara Stammel.
Modifier une réalité, capter des silhouettes plus ou moins visibles qui émergent des paysages, c’est le reflet du travail de Béatrice D : un théâtre d’histoires où le féminin se déploie dans son ampleur.
Mélanger la peinture, le fusain. la terre, la cendre, le pigment mettant en exergue le corps de la femme, Marie-Josée Arosteguy, graphiste professionnelle et artiste-peintre pose la question du statut de celle-ci dans la société.
Sur le même thème, cette soirée artistique bas-navarraise débutera par la conférence consacrée à «Katalina de Erauso » par Maite Ithurbide, auteur de la pastorale du même nom. Un hommage à cette femme exceptionnelle du XVIIe siècle dont Maite Ithurbide fit la connaissance en lisant l’ouvrage « Catalina, Enquête » de Florence Delay de l’Académie française.
Au XVIIème siècle, dès l'âge de cinq ans, Katalina fut abandonnée enfant, par ses parents qui la confièrent au couvent des dominicaines de Saint Sébastien. A quinze ans, elle s'enfuit du couvent. L’adolescente se serait embarquée, avec l'aide de quelques marins basques, à Séville (d’autres disent à Bilbao) pour les colonies espagnoles d’Amérique où elle s'engagea comme soldat sous le nom d’Alonso Díaz Ramírez de Guzmán. « Soldat courageux, joueur et bagarreur », elle fut promue au grade de lieutenant. Duelliste, elle aurait tué son propre frère par inadvertance lors d'une altercation nocturne (d’après son autobiographie). Elle participa à des batailles navales, fit du commerce avec des compatriotes basques, traversa le désert, la cordillère des Andes.
Femme atypique, Katalina attira le regard du peintre espagnol d’origine flamande Juan van der Hamen (1596-1631). Il la peignit habillée en soldat, avec son visage au regard intelligent aussi disgracieux qu’énigmatique, qui se distinguait par un nez tombant en pointe souligné d’une bouche querelleuse en biais. Hormis sa vive intelligence, elle fut pourvue d’une force physique hors du commun pour une femme qui fit d’elle un soldat extraordinaire.
Aujourd'hui, en Occident, la femme peut avoir le pouvoir militaire ou politique et rester féminine sans se métamorphoser en un conquistador espagnol !
Vendredi 10 mars à 18h30, conférence sur « Katalina de Erauso, une femme basque hors normes » présentée par Maïté Ithurbide, auteur de la pastorale Katalina de Erauso, Salle d’honneur de la Mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port, suivie d’un vin d’honneur à l’occasion de l’inauguration de l’exposition « L’Art au Féminin XI – Emazte Artea Garazin » avec des œuvres de Marie-Josée Arosteguy, Béatrice D. et Josette Dacosta.
A partir du 8 mars Jusquau 31 mars l'exposition "l'Art au féminin XI" dans le hall de la Mairie, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 14h à 17h30, et au 22, rue de la Citadelle sur RV (tél. 06 71 00 57 23), jusqu’au 31 mars.
Anne de Miller La Cerda
