«Par-delà les frontières, six artistes franco-espagnols se sont concentrés sur des actions culturelles innovantes afin de positionner le territoire transfrontalier comme une destination touristique, patrimoniale et culturelle de trois villes Bayonne, Pampelune et Fontarabie.
Fruit de cette recherche cofinancée par le Fonds européen de développement régional (Feder) à travers le programme Interreg V-A et le Programme Opérationnel de Coopération Transfrontalière Espagne-France-Andorre (Poctefa 2014-2020), l’exposition « Il était une fois… Bayonne, Pampelune et Fontarabie » offre un panel esthétique de qualité historiques transfrontalières. Basques (avec, pour Bayonne, une forte proportion de Gascons depuis la période anglaise), ces trois villes ont connu l’influence de la Rome antique.
- Bayonne, située sur l’Adour, à une trentaine de kilomètres au Nord de la frontière basco-espagnole, suite à des recherches confirme la présence d’un castrum romain, place forte de Novempopulanie à la fin du IVème siècle. En 1152 la ville devient anglaise lors du mariage d’Aliénor avec un Plantagenet. Après la guerre de cent ans, la couronne de France en a repris les rennes (1451). Louis de Foix lui redonne du panache en réorientant le cours de l’Adour afin de développer son port (1578). Au XVIIe, la capitale du Labourd est fortifiée par l’éminent architecte-ingénieur Vauban. Au XIXème, pendant les guerres napoléoniennes, Bayonne résiste aux assauts de la coalition hispano-anglo-portugaise menée par le duc de Wellington.
Depuis lors, la ville n’a fait que se développer industriellement et culturellement, mettant en avant sa riche architecture et ses principaux musées : Bonnat-Helleu (fermé depuis six ans) et le musée Basque et d’histoire de Bayonne. Aujourd’hui la ville compte de 50 000 habitants, principalement basques et gascons.
- Pourvue également de racines romaines, Pampelune fut fondée à l’origine par le général romain Pompée qui lui aurait donné son nom vers 75 av. J.-C. Située en Navarre, le long de la chaîne des Pyrénées en Pays Basque espagnol, Iruñea (Pampelune en français, Pamplona en castillan) fut occupée par les Wisigoths en 476, puis par les Maures au VIIIème siècle. Ces derniers furent chassés en 778 avec l'aide des troupes de Charlemagne qui pillèrent la ville au retour d’une expédition contre Saragosse occupée par les musulmans. Offensés, les Vascons (à l’origine des Gascons et des Basques) sauvèrent la ville du jouc des Francs au col de Roncevaux. Lors de cette bataille, Roland, neveu de Charlemagne, avait sonné de son fameux cor avant de mourir. En 905, la ville Pampelune est totalement reconstruite pour devenir la capitale de la Navarre. A la fin du Moyen Âge, d’autres troubles sont causés par les partisans de la Castille et de l’Aragon. Aujourd’hui, la ville modernisée atteint le chiffre de 197 989 habitants.
- Peuplé de basques ibériques comme Pamplune, le port de pêche de Fontarabie est situé sur la rive Ouest de la baie de Txingudi, formée par l'estuaire de la rivière Bidassoa qui prolonge la frontière franco-espagnole. Les découvertes archéologiques dans la baie de Fontarabie témoignent de l’existence d’un port important dans l’Antiquité.
Deux quartiers historiques séparent la ville en deux.
Le quartier de la Marine ou du Port, qui est celui des pêcheurs, à caractère populaire avec ses maisons traditionnelles peintes aux vives couleurs de leurs barques.
La ville haute enserrée dans ses épaisses et imprenables murailles correspond au cœur historique entourant le château des rois de Navarre re-fortifié par Charles Quint.
En 1476, le roi de France Louis XI envahit le Guipuzcoa et assiège Fontarabie.
« En juin 1660, après de longues négociations, la paix est signée entre les Rois de France et d'Espagne. Le début la messe du mariage de Louis XIV et de l'Infante d'Espagne fut célèbré en présence du roi d'Espagne à Fontarabie. »
En 1638, lors de la guerre de Trente Ans, les Français assiègent de nouveau la ville, sans succès.
En 1836, une fois de plus elle est attaquée pendant les guerres carlistes. Presque une dizaine d'années après, Victor Hugo séjourna dans un des plus anciens « palacios », parsemant depuis le petit port ses écrits pittoresques. Aujourd’hui, avec ses 17 000 habitants, Fontarabie avec ses constructions navales d’antan et son « musée architectural à ciel ouvert » fait également revivre le passé de ses pêcheurs de baleines et de ses chalutiers.
Témoins d’une riche histoire aux racines communes, cette exposition sera l’occasion de publier un ouvrage qui sera présenté en novembre à la 18ème édition du Festival « Rendez-vous du Carnet de Voyage » à Clermont-Ferrand.
Jusqu’au 22 octobre, exposition « Il était une fois… Bayonne, Pampelune et Fontarabie ».
Au Musée Basque et de l’histoire de Bayonne, salle Xokoa, 37 quai des Corsaires (ouvert de octobre à juin de 10h30 à 18h du mardi au dimanche. Fermé les lundis et jours fériés).