Le 25 décembre 2023, nous fêterons le 800ème anniversaire de la crèche initiée par saint François d’Assise, en 1223, à Greccio. Elle est à la fois un objet cultuel, témoin de la foi chrétienne qui traverse les âges, et un objet culturel permettant à tous les peuples du monde d’y exprimer leurs traditions et leur art. C’est pourquoi ce 800ème anniversaire va particulièrement être fêté à plusieurs endroits dans le monde et notamment en Italie, pays ayant accueilli la toute première crèche de Noël. De nombreuses crèches seront installées dans les églises mais aussi devant. Cette tradition est pleine de sens pour les chrétiens.
Préparer la crèche c’est préparer son cœur, pendant la période de l’Avent, à la nativité du Christ Sauveur. Qu’elle soit pour nous, cette année d’autant plus, une belle occasion de prière !
De saint Luc aux santons de Provence
Dans l'évangile de Saint-Luc, l'endroit où est déposé Jésus à sa naissance est désigné par « cripia », mot latin signifiant mangeoire et d'où provient le mot « crèche » qui s'apparentera à l'étable toute entière. Car, la tradition rapporte que la naissance du Sauveur eut lieu dans une grotte aménagée en étable comme il en existait beaucoup en Palestine à cette époque et où dès le IIIe siècle, les chrétiens vénérèrent une « crèche ».
Si les jeux liturgiques de la Nativité prenaient dès le XIème siècle la forme de pastorale et inspiraient Saint François d'Assise pour représenter la toute première crèche avec l'âne, le bœuf et les moutons, c’est au XVIème que les crèches telles que nous les connaissons apparaissent dans les églises, les plus anciennes (celles de Prague) datant de 1562 alors qu’en Italie, elles comportent des statues colorées, parfois de taille humaine.
Au fil des siècles, les crèches se répandent dans les fastueuses demeures aristocratiques, en particulier à Naples où leurs personnages faits d'étoupe armée de fil de fer puis revêtus de riches étoffes ont des visages en terre cuite peinte d’où ressortent des yeux de verre. En France également, constituées de petites figurines de verre, de porcelaine, de cire, de mie de pain ou de bois sculpté, elles entrent progressivement dans les maisons.
Et l'interdiction faite par la Révolution de présenter en public des scènes religieuses favorise le développement de ces crèches domestiques ainsi que le commerce des petits personnages parmi lesquels bergers et bergères aux pommettes roses gardent leur costume du XVIIIe.
Par la suite, s'inspirant de la vie locale, les artisans façonneront des personnages typiques de leur région ou village, à l’image de la crèche provençale où figurent des « santons » en costume des métiers des années 1820 à 1850.