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Conférence
Hendaye : deux nouvelles conférences sur la sorcellerie en Pays Basque
Hendaye : deux nouvelles conférences sur la sorcellerie en Pays Basque

| Manex Barace 715 mots

Hendaye : deux nouvelles conférences sur la sorcellerie en Pays Basque

L’historien et chercheur Beñat Zintzo-Garmendia propose deux nouvelles conférences cette fin de semaine sur un thème qui lui est cher, à savoir l’histoire de la sorcellerie en Pays Basque. Deux chasses aux « sorcières » concomitantes en 1609, au nord en province de Labourd, principalement sur la côte, au sud en Navarre autour de Zugarramurdi. 

- Ce vendredi 7 avril : Histoire de la sorcellerie en Pays Basque : les bûchers de l'Injustice (XVII° siècle). La justice royale française en Labourd. Hendaye, Résidence Senioriales, 15h30.

- Puis le lendemain, samedi 8 avril : Une jeune domestique et un abbé ou l'Histoire des sorcières de Zugarramurdi 1609-1610... Justice Inquisitoriale moins terrible que la justice royale française ? Hendaye Résidence Mer et Golf, 17h30.

A l’issue de chacune des conférences le conférencier dédicacera éventuellement son ouvrage Histoire de la sorcellerie en Pays Basque regroupant et analysant finement ces deux chasses aux sorcières, fruit de 40 années de recherches passionnées à travers plus de vingt lieux d’archives de Paris à Madrid avec une forte concentration en Pays Basque et à proximité immédiate Landes, Béarn, Toulouse, Catalogne, Rioja.
Entrée gratuite pour les conférences.

1°) En Labourd à la veille de 1609, afin de mettre un terme aux accusations récurrentes de sorcellerie depuis plus de trois ans, Henri IV passablement occupé cède et décide d’envoyer sa justice suprême à travers deux commissaires royaux, des laïcs munis des pleins pouvoirs jusqu’aux exécutions des condamnés, sans possibilité d’appel. 

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Etxe Ezpeleta ©
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Justice totalitaire non pas d’un juge comme trop fréquemment colporté dans nombre de livres mais d’une vraie équipe choisie par les deux commissaires royaux Jean d’Espaignet président au parlement de Bordeaux (n° 2 ou 3 du parlement) et le conseiller du parlement Pierre de Lancre (l’un des 60 à 70 conseillers du parlement). 
Mais c’est ce dernier qui est toujours cité dans les récits autour de cette chasse aux sorcières en 1609, car c’est le seul qui a « écrit ses exploits, au retour de cette chasse impitoyable » dans un très gros livre ou, vérités et mensonges s’entremêlent. Livre qui sert à tous les auteurs de la question mais qui souffre de nombreux défauts dont le plus important est la partialité de l’auteur, et son auto-glorification quitte à contourner sans remords la réalité.
Ces deux commissaires royaux fins lettrés, s’entourent d’une équipe de co-juges / assesseurs qu’ils choisissent eux-mêmes afin de constituer une cours de justice itinérante élargie… pourtant, à l’origine ne s'agissait-il pas simplement d'un problème politique doublé d’une soif de pouvoir local ?

2°) Zugarramurdi : tout débute en décembre 1608 à cause d’une jeune domestique affabulatrice, originaire d’une ville de la côte labourdine ou régna cette atmosphère délétère d’accusations de crime de sorcellerie.

Eglise Zugarramurdi.JPG
Eglise de Zugarramurdi ©
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Psychologiquement abîmée et jalouse d’autres jeunes filles du petit village héritières de maisons.. elle raconta la vie discrète d’une de ces jeunes femmes simultanément sorcière à Hendaye ! 

A cause de cette domestique naquit un peur inconnue jusqu’à ce jour : l’existence d’une secte de sorcières dans ce petit village.

Un abbé crédule ou voulant saisir cette opportunité décide non pas d’éteindre ce début d’incendie mais au contraire en appelle à la justice inquisitoriale à plus de 150 km du village. 

Potentat et « prélat déjà titré », homme lige du roi d’Espagne, ex-comploteur, chef d’un petit réseau d’espionnage au profit de l’Espagne, il ne manque dans son escarcelle très riche que le titre à vie de « commissaire inquisitorial », récompense qu’il obtiendra après quelques mois de zélé service…

Ruisseau des sorcières de zugarramurdi.JPG
Ruisseau des sorcières de zugarramurdi. ©
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Malgré « la crédulité » de ce religieux et celle de deux des trois inquisiteurs régionaux résidant dans leur tribunal sis à Logroño la répression contre les « sorcières » de Zugarramurdi, des Cinco-Villas et des alentours dans un premier temps, la répression donc, ne sera pas aussi impitoyable que la justice laïque française. Indéniablement l’horreur, la souffrance, la torture (point celle que l’on imagine), l’opprobre, les condamnations sont réelles et absolument injustes. Cependant les inquisiteurs grâce à leur procédure très normalisée doivent régulièrement rendre des comptes argumentés à leurs supérieurs à Madrid : la Suprema ou conseil supérieur de l’Inquisition Espagnole avec à sa tête l’Inquisiteur Général, 3ème personnage de l’État espagnol. De fait ils ne peuvent pas atteindre le degré d’horreur et encore moins espérer la liberté des juges laïcs du roi de France. En France justice expéditive pendant 4 mais, dans l’Espagne inquisitoriale 20 mois d’enquêtes pour conclure par le plus célèbre autodafé de Logroño les 7 et 8 novembre 1610… 

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