Le 17 septembre prochain, le Jour du Seigneur diffusera sur France 2 depuis Hasparren la messe dominicale du matin.
Emission couverte depuis des décennies par les dominicains depuis Paris, le choix de la Chapelle du Sacré-Cœur, dite des Missionnaires d'Hasparren, touche à la mémoire du Pays Basque, et la figure du chanoine Lopez de la Vega, carliste espagnol réfugié en France avec une forte communauté qui comprenait Joseph Zabalo, prêtre et fils de carliste venu d'Hendaye, réfugié de Navarre, lui même ancien chercheur à la Casa Velasquez de Madrid et correspondant du journal La Croix, signant ses articles du nom de Joseph Bidabé, sa mère venue de Cambo, au temps du franquisme.
Le chanoine Lopez de la Vega fit construire la chapelle des Missionnaires avec des fonds recueillis auprès de la population et des carlistes eux-mêmes pour qui la chapelle fut le lieu des retrouvailles, la leur de ce côté des Pyrénées /
voyez notre article :
https://www.baskulture.com/article/le-chanoine-pierre-lopez-de-la-vega-1869-1961-3228
Joseph Zabalo écrivit à ce sujet un livre d'histoire passionnant que l'on peut consulter encore dans les archives des bibliothèques de la région.
Prenant ses vacances au vert, Lopez de la Vega faisait le voyage de Mendionde avec sa voiture de fonction chez l'abbé Gratien Mailluquet, ancien prêtre missionnaire attaché à la communauté d'Hasparren et fils de la commune.
La fresque à l'intérieur de la chapelle restaurée entretient l'histoire et la mémoire religieuse de la région ; Mgr Gieure et le maire de la ville, Lissar, y sont évoqués parmi les nombreuses figures protectrices de la cité.
Les mosaïques que l'on imaginerait antiques sont récentes mais reproduisent les motifs des origines byzantines dont celle du Christ en splendeur et majesté.
Les architectes de l’époque, épris de style art-déco, furent conviés à « revêtir » les murs de personnages que l'on découvre avec bonheur. A Sauvage, élève du peintre bayonnais Bonnat, y couvrit une grande partie des murs de fresques lumineuses...
Les missionnaires d'Hasparren sillonnaient les terres basques du diocèse depuis 1820, le projet de la chapelle fut postérieur et voulait asseoir au cœur du pays un espace sacré de l'histoire et de la mémoire religieuse des Basques.
Et ce jusqu'en 1975, date du départ des derniers missionnaires du lieu, qui demeura habité par quelques figures comme l'abbé Jean-Léon Luro, ancien aumônier des Basques en Amérique, qui en fit le lieu de sa retraite à Hasparren.
Malheureusement, nombre d’archives de cette époque se perdirent au cours d'un déménagement précipité, lettres, livres, documents d'époque disparurent et l'on en mesura le prix après ces événements pris dans l'urgence.
La mémoire religieuse du Pays Basque fut contenue par la décoration intérieure de la chapelle, qui fit l'objet de plusieurs restaurations.
Mais les fonds manquant, on dut se résoudre à confier sa préservation à la commune qui portait à cet édifice une affection particulière, les curés et les maires successifs de la cité ayant moultes fois veillé à sa protection,
On prétendit que le poète Francis Jammes, Pierre Espil son disciple, et de nombreux gens de culture, aimaient s'y rendre par habitude et fidélité à ce monument original dans la cité des Chênes du pays d’Hasparren !