Le Lehendakari (chef du Gouvernement Basque, ndlr.) Iñigo Urkullu s’est inquiété auprès du premier ministre des restrictions de l’Etat français, mises en place entre la France et l’Espagne.
La fermeture de huit postes-frontières engendre de nombreux problèmes pour les habitants des des territoires transfrontaliers (d’Ouest en Est : navette Maritime Hendaye, Hendaye-Pont de Marchandises, col de Lizuniaga RD406, col de Lizarrieta RD306, route de Sare- Venta Berrouet RD4, col d’Ispéguy RD949, les Aldudes, Port de Larrau RD26, La Pierre Saint-Martin RD132).
Le 11 janvier, la France a fermé huit points de passage pour une durée indéterminée face à la menace terroriste. La nouvelle a été annoncée dans une déclaration de la préfecture du département des Pyrénées-Atlantiques, qui a déclaré que la mesure visait à « renforcer et à rationaliser les contrôles aux frontières ».
Pour les 4 000 à 5 000 personnes qui franchissent la frontière chaque jour, vers le Sud ou vers le Nord, essentiellement pour aller travailler, la situation s’est compliquée ces derniers jours. De façon plus générale, il est étonnant de constater que l’ensemble de la frontière franco-espagnole n’ait pas été fermée (ndlr. : c’est beaucoup plus par le pont autoroutier de Biriatou ou celui de Béhobie que les taxis ou les cars transportant les migrants clandestins franchissent la « muga », et beaucoup moins par les Aldudes ou Esnazu).
Le Lehendakari propose d’étudier des alternatives à la fermeture de la frontière. La lettre a été envoyée en sa qualité de président de la nouvelle Eurorégion Nouvelle Aquitaine-Euskadi-Navarre.
Une demande désormais récurrente
Le Lehendakari Urkullu s’est adressé au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et au premier ministre français, Jean Castex, pour solliciter des informations sur la fermeture des postes frontières entre les deux États.
Fin mai 2020, le Lehendakari avait déjà demandé par lettre au chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez et au Premier ministre français de l'époque, Edouard Philippe, l'extension de la mobilité transfrontalière pour les habitants de l'Eurorégion Nouvelle Aquitaine-Euskadi-Navarre, qui justifient des impératifs familiaux, socio-économiques et sanitaires.
EAJ-PNB (le Parti Nationaliste Basque, au pouvoir en Euskadi, ndlr.) appelle l’Etat français à prendre en compte la spécificité du Pays basque, territoire partagé entre deux Etats, et du mode de vie de sa population. Même lorsque ces décisions sont justifiées par la lutte contre le terrorisme, ou la lutte contre l’épidémie COVID, la population basque ne peut en être la victime collatérale. Ces décisions ont tendance aujourd’hui à se répéter et il faut désormais que l’Etat français prenne l’habitude de consulter les institutions des territoires concernés.
EAJ-PNB appelle les gouvernements français et espagnol à organiser les restrictions aux frontières, en concertation avec le Gouvernement autonome basque, le Gouvernement navarrais, la Communauté d’Agglomération Pays Basque et le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques.
NDLR. : il serait paradoxal que la population basque retrouve - le long des innombrables sentes franchissant nos collines labourdines et nos monts bas-navarrais - ses anciennes habitudes de « gauasko lana » (travail de la nuit) antérieures à l’ouverture des frontières européennes, comme au temps des anciens et réputés saratars, de Michel Dihursubehere à Paul Dutournier, et quelques autres ! Ikusiko dugu...