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Musique
Elisabeth Lamarque, pianiste et pédagogue (4) : sa vie professionnelle à Bayonne
Elisabeth Lamarque, pianiste et pédagogue (4) : sa vie professionnelle à Bayonne
© Elisabeth Lamarque et sa fille Emmanuelle à Musicora

| Elisabeth Lamarque 1100 mots

Elisabeth Lamarque, pianiste et pédagogue (4) : sa vie professionnelle à Bayonne

Après ses « premiers émois musicaux » et ses débuts professionnels à Paris, nous poursuivons le récit d’Elisabeth Lamarque, pianiste accompagnatrice, concertiste, professeur de piano et écrivain.

Recrutée en Mai 1974 pour faire un remplacement d'un professeur de piano en congé maladie, parallèlement à mon poste à Drancy, j'ai été demandée en fin d'année pour l'accompagnement des classes instrumentales au Conservatoire de Bayonne ; à l'époque, ce n'était pas un poste stable. 
J'ai aussi accompagné plusieurs collègues pour le recrutement de l'orchestre qui se créait alors que j'étais en fin de grossesse et que je jouais à bout de bras !
Sachant qu'une place de professeur de solfège se libérait en octobre 1977 à Bayonne, j'ai repris mes études en Octobre 1976 à Bordeaux avec deux professeurs, Jeanine Vaubourgoin et Roger Pirolley, pour passer un Certificat d’Aptitude de solfège spécialisé. J'ai eu ce diplôme en mai 1977 et obtenu ce poste que j'ai gardé jusqu'en septembre 2007, année de ma retraite.
Cet enseignement de groupe m'a énormément plu. Mais je trouvais que le système d'enseignement était désuet.
La direction de la musique envisageait de faire une réforme, moins théorique, plus proche de la musique. Le problème était que nous n'avions pas, à l'époque, l'usage de photocopieuses ou même d'appareils audio dans nos classes. Cela m'a donné envie de créer, ne serait ce que pour mes enfants, très jeunes à l'époque, une approche différente.
Avec ma collègue Marie-José Goudard, nous avons écrit une première méthode de Formation Musicale, nouvelle appellation du solfège car son étude est plus élargie. Cette méthode a été photocopiée et reliée par un professionnel pour être distribuée aux élèves. Elle a servi pendant des années dans les classes de Bayonne et même des Landes. Cependant nous n'avions aucune protection juridique d'auteurs. 
Sur le conseil de Daniel Dechico, notre conseiller aux études, nous l'avons proposée en 1985 à différents éditeurs dans une version améliorée, et les éditions Lemoine l'ont acceptée et éditée en 1986. Comme nous avons eu beaucoup de succès, nous avons continué à produire, jusqu'en 2005, pas moins de vingt et un ouvrages, dont la plupart avec le livre du professeur et un CD.
En 2006, ma fille, professeur au Conservatoire de Bayonne, a pris la relève de Marie-José Goudard et nous avons actuellement à notre actif cinq livres, dont le dernier est paru en 2019. En 2016 nous avons été invitées pour animer un atelier musical à « Musicora » à la Villette avec notre premier ouvrage d' « Evasion musicale ».
Entre-temps, une autre expérience m'intéressait particulièrement : la création de classes à aménagements horaires musique. Daniel Dechico me donna son aval et avec Monsieur Martineau, le directeur de l'école Ohanna (Saint-Léon à l'époque), nous avons envisagé de créer un CM2 dans cette optique pour la rentrée scolaire 1984.
Il y a eu un engouement important pour cette structure et la directrice du collège Marracq, Madame Puget-Chaudière, a accepté d'ouvrir une classe de 6ème et une de 5ème pour la rentrée 1985. Le système, quoiqu'un peu différent de celui actuel, fonctionnait très bien. Pas moins de 30 élèves en 6ème cette année là dans une seule classe !
A Bayonne, nous n'avions pas encore de professeur de chant choral. Nous avons profité d'un échange Bayonne-Pampelune pour monter un projet de concert dans les deux villes avec des élèves des deux établissements.
Force a été de nous transformer en chef de chœur ! Cette expérience, nous avons cherché à la renouveler par des concerts et auditions à Bayonne. 
En 1987, Antoine Tisné, inspecteur principal de musique affecté à notre région, que j'avais connu précédemment à Paris, nous a proposé de monter un opéra pour enfants, "Les enfants du ciel", qu'il avait composé.
Daniel Dechico a pris en main ce projet et nous avons été quatre professeurs à faire travailler nos élèves des horaires aménagés du primaire et du collège. Las, Daniel est décédé des suites d'une longue maladie.
Le secrétaire-général du syndicat mixte, Georges Olombel, m'a alors mandatée pour mener à bien cette aventure avec mes collègues de FM, de danse et Gaël Rabas pour la mise en scène (il n'y avait pas encore de classe de théâtre à Bayonne). J'accompagnais au piano toutes les répétitions et lors des concerts, j'ai joué avec mes collègues de l'orchestre requis pour cette œuvre. Nous avons fait deux concerts salle comble à la fin mars 1988. Nous avions réservé notre répétition générale pour les parents. Nos petits solistes, dont ma fille Emmanuelle, ont été merveilleux et le chœur d'enfants qui les accompagnait a chanté superbement avec des mouvements scéniques parfaitement réalisés. Nos anciens élèves s'en souviennent avec émotion !
Dans les années 90, j'ai eu la chance d'être chargée de cours de préparation au DE (diplôme d'état pour le grade de professeur assistant spécialisé) et CA avec d'autres collègues, ce qui a été aussi une expérience enrichissante.
C'est aussi à cette période que j'ai été élue au bureau de la coordination nationale de défense de l'enseignement musical à Paris pendant ses deux ans d'existence.
J'ai aussi été chargée de cours de formation de professeurs en Pays Basque Sud et j'ai participé au recrutement de professeurs en Gipuzkoa. 
À l'occasion d'un voyage au Québec, j'ai été invitée par l'Université Laval à donner une conférence sur nos méthodes d'apprentissage de la Formation musicale en France au travers de mes ouvrages (que j'ai effectivement trouvés en vente dans la librairie musicale de Montréal !).
J'ai pris ma retraite du conservatoire en septembre 2006. J'ai de nombreux contacts avec mes anciens élèves car j'ai beaucoup de plaisir à suivre leur parcours.
Depuis lors, mes "élèves" sont mes nombreux petits-enfants, tous musiciens, ce qui me permet d'avoir un orchestre familial, certes modeste, mais tellement enrichissant ! 
Je continue à écrire des ouvrages pour les éditions Lemoine et me régale d’accompagner au piano mes petits-enfants. En novembre 2019, j'ai accompagné une de mes petites filles pour un concours national de clarinette à Amiens.
Je suis la pianiste du chœur Aéolia que dirige ma fille et nous nous produisons en concert. Au cours des dernières années, nous avons aussi donné des concerts avec l'Orchestre Symphonique du Sud-Ouest sous la direction de Bernard Salles. J'y ai tenu la partie de clavier.
Je suis encore invitée à des jurys chaque année (Perpignan, Toulouse, Grenoble etc.), ce qui me permet de suivre l'évolution de la profession.
Je ne me suis jamais ennuyée dans ce métier qui m'a apporté tant de joies. J'ai profondément aimé enseigner et c'est toujours le cas.

La musique est une discipline artistique indispensable au bien être de l'individu tout en favorisant la concentration, la mémoire, le travail régulier, l'organisation, le partage... Tous les enfants devraient bénéficier de cette approche. 

Légende : Elisabeth Lamarque et sa fille Emmanuelle à Musicora à Paris pour animer un atelier musical.

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AURNAGUE | 17/04/2020 14:40

Je me souviens très bien d’Elisabeth Lamarque , une sacrée accompagnatrice , doublée d’une aura pédagogique, qui m’a laissé un souvenir très lumineux au conservatoire de Bayonne Une belle étoile qui m’a porté chance avec Marie José Goudard 🌟🌟 MERCI 😘 je ne vous oublie pas 🙏

Lamarque | 18/04/2020 20:25

Merci beaucoup Jean! Je me suis souvent demandé ce que tu étais devenu.Je ne t'oublie pas non plus.

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