Deux regards d’artistes reconnus, le noir de Jeannette Leroy et le coloré de Gérard Fromanger se croiseront à partir du 11 mars, le temps d’une exposition au DIDAM à Bayonne.
Ses études terminées par un prix d’art abstrait à la St-Martin School de Londres et à l’Académie Julian de Paris, Jeannette Leroy s’orienta tout d’abord vers la photographie de mode, principalement dans le magazine « ELLE » et d’autres publications, jusqu’en 1974. Puis elle se consacra à ses premiers amours : le dessin et la peinture.
Sous son trait apparaissent de remarquables portraits et des natures mortes à la mine de plomb, de grande qualité. A partir de 1996, lasse du style figuratif, l’artiste composa des panneaux muraux « aquatiques » et colorés à l'acrylique d’abstraction lyrique, à la Zao Wou-Ki. En 2006, après le départ de son mari – le célèbre collectionneur Paul Haim -, Jeannette n’utilisa plus que le noir aux reflets argentés de l’Adour qui borde sa propriété « La Petite Escalère ». Un parc aux effluves sculptées où entre autre Maillol côtoie Chillida non loin d’un Calder, lieu enchanté que Jeannette Leroy et son mari avaient créé avec l’aide de leur jardinier-paysagiste Gilbert Caty.
Exposées dans les plus prestigieuses galeries et musées, de Dina Vierny et du Musée Beaubourg à Paris au British Museum de Londres, au Metropolitan de New-York, et ceux de Tokyo, Montréal, Houston, Brasilia, les œuvres de Jeannette Leroy - à l’âge de 89 ans, et malgré une cataracte - continuent inlassablement d’étonner.
Au-delà d’un certain militantisme
Son cadet de sept ans, Gérard Giacometti, connaissait tout comme Jeannette Leroy, le monde culturel parisien. Prévert, les frères Giacometti, Godard, César avec qui il travailla, faisaient partie de ses amis. Gérard Fromanger appartient à la génération des années 60, qu’on appelait pop Art mouvement, proche de « la figuration narrative » plus politisée, et qui critiquait les excès de la société de consommation. En participant à l'aventure du mouvement de la Figuration narrative, Gérard Fromanger prit position pour une peinture engagée. L’ancien membre de la « Grande Chaumière » sera un des fondateurs de l'Atelier des Beaux-Arts en mai 68, atelier qui produisit des milliers d'affiches militantes.
Ses photographies décomposées en quadrichromies sont retravaillées en plans colorés successifs. Le principe est de décalquer les photographies et de combiner les images pour les colorier d’aplats. C’est dans la série de tableaux sur mai 1968 que le peintre Gérard Fromanger montre son talent d’affichiste. Au-delà de son côté militant 68 aujourd’hui révolu, les qualités graphiques et la complexité de sa composition restent incontestables.
Jeannette Leroy et Gérard Fromanger gardent ainsi en mémoire le bouillon de culture très créatif du début du XXème siècle. En les écoutant, en regardant leurs toiles, c’est tout un monde poétique à multiples facettes qui défile tels des paysages filmés.
Exposition "Pop Art et abstraction lyrique" du 10 mars au 21 mai de 13h à 19h – Jours fériés inclus au DIDAM, 7 quai de Lesseps à Bayonne.
La Petite Escalère lance un appel à candidature pour une résidence à l’automne 2017 destinée aux artistes photographes. Cet appel s’adresse à tous.tes sans distinction d’âge ou de nationalité. Ce séjour de création se déroule sur une période de 3 ou 4 semaines sans interruption, à choisir par le-a candidat-e sélectionné-e entre le 25 septembre et le 19 novembre 2017. La Petite Escalère offre une allocation de résidence de 650 euros par semaine ainsi que les déplacements A/R du ou de la résidente.
Date limite de dépôt de candidature : Jeudi 30 mars 2017
Pour toute information complémentaire, nous contacter à residences@lpe-jardin.org.
Anne de La Cerda