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Société
C'était hier ? C'est aujourd'hui ?
C'était hier ? C'est aujourd'hui ?

| François-Xavier Esponde 835 mots

C'était hier ? C'est aujourd'hui ?

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Les uniformes scolaires d'antan ©
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A l’heure où l’on arbore à nouveau la restauration de l’uniforme, de la discipline scolaire, des diplômes d’honneur pour le travail accompli, que de souvenirs de ces années 60 des rébellions domestiques d’époque sur de tels sujets.

Par réaction, on ne savait trouver mieux que le renoncement à l’uniforme, instaurer l’auto-discipline scolaire, le rejet du surveillant général et de ses sbires, considérés comme "des collabos disciplinaires" qu’il fallait éliminer et combattre dans les écoles par la résistance, somme toute soutenue et voilée par un refus d’obéissance.

La punition des vers de Racine appris sur le manuel scolaire, la retenue du week end, l’isolement en une classe pour "des devoirs de compensation", l’usage de la badine, et si nécessaire de quelques coups physiques que l’on tolérait jadis comme de bon usage, pouvant agir ou au pire rendre le dialogue possible, en cela pouvait on témoigner de deux postures parfois contrastées.

Le règlement interne de l’établissement ne semblait résister à la contestation car les structures formelles de l’édifice étaient solides.

Le profil professoral de ces prêtres venus du Sto ou des Camps de prisonniers allemands après guerre avait connu pire adversités, et la manif par tous de ces chérubins n’impressionnait leur défense.

La réputation des écoles privées, disait-on, était figée dans le marbre, elle disposait de leurs propres ressources pour tenir et de ses sentinelles pour se protéger !

Et pourtant c’est dans cette apparente quiétude et dans une vie scolaire tempérée par le travail et les distractions pour rompre la monotonie d'un internat de fait que naîtra “la rébellion des années 60 “venue des écoles les plus modélisées comme exemplaires et pourtant capables de résistance.
Par des opérations spéciales étranges pour ce temps, comme des refus d’obtempérer à des contrôles scolaires de professeurs vulnérables contestés dans leur travail.
Des scènes de chahut organisées par des meneurs anonymes qu’il faudrait repérer ou faire dénoncer.
Des désobéissances partagées avec des complicités professorales pour contourner l’autorité et la discipline de l’établissement.

Pourtant les moyens d’attirer le goût du résultat, celui des reconnaissances, les animations festives, théâtre, cinéma de récompense, compétitions sportives ne manquaient pas au programme.
Les olympiades, excusez du peu, les pièces de Molière jouées par des scolaires pris au jeu de rôle, les prix littéraires distribués pour des poésies en français et en basque, existaient déjà.
La grande fête patronale du saint protecteur du collège, donnait encore lieu à des célébrations au menu amélioré du jour, mais cela ne semblait suffire à l’esprit rebelle de ces adolescents en quête d’autre chose ?

Un goût de l’évasion de l’esprit se faisait voir, de rêverie contenue, de quête de liberté que les grandes portes fortifiées de telles écoles ne rendaient possibles.
"Lâcher les amarres, libérez les détenus", ressemblait davantage à une revendication sociétale qu’à une libéralité scolaire.

Cette part du non-dit se fit connaître hors les murs par une impétueuse tourmente de contestations de rue provoquées par des meneurs de la revue, et l’on connut ces journées mémorables des années 68 et suivantes qui aujourd’hui semblent étrangères au modèle présent de l’école, ouverte à l’extérieur, à l’extrême parfois selon quelques dires, sans contrainte hors les murs scolaires, libérée mais insatisfaite somme toute.

L’école, creuset constant des contradictions de tous les temps ?
Par trop ou pas assez, de contrainte ou de libéralité selon l'avis de chacun !
De quête et d’absolu et de pression et de soumission ?

Le chérubin d’aujourd’hui, séraphin par la suite, autarcique encore, semble rechercher à nouveau quelques repérages de son temps ?
Les adultes à sa suite acquiescent. Mais lesquels ?
L'uniforme, l'apprentissage des codes patriotiques, les chants de la nation en seraient-ils la réponse ?

Ressaisir la sociabilité scolaire par une identification du sujet dans son établissement ?
Du déjà vu !
Qu'en pensent les enseignants et parents d'élèves concernés ?

Un rappel de discipline de l’autorité professorale, bien mal aimé et qu’il faudrait réhabiliter ?
Incroyable !

Une hiérarchie du mérite et du résultat acquis par le travail comme en ces temps jadis "de bon papa", à qui on faisait promesse du tableau d’honneur de sa classe, et qui faisait la fierté de ses professeurs et de ses parents ?

Insolite !

Le retour en grâce de ce modèle daté et pourtant séduisant aujourd’hui semble refaire face comme par un besoin de rupture de l’anonymat fonctionnel de toute institution.
Une règle, des droits, des récompenses, et de l’autorité ne parait plus inapproprié, insensé ni dépassé.
La conscience vive d’un monde inconnu par ses visages menaçants, la guerre omniprésente, la fragilité de l’environnement naturel et sociétal, ne laissent sans défiance les générations prochaines promptes à résister sur de tels enjeux avec des modèles anciens pour nous et à adapter pour eux.

C’était hier, non vraiment, c’est aujourd’hui pas vraiment, mais autrement se cherchent encore des modèles d’éducation qui n’ont pas fait leurs preuves.
Doit-on les désavouer sans même leur donner le pouvoir de les connaitre ?

La vie scolaire n’épargne à l’enfance et à ceux qui la gèrent les aléas de l’imprévisible !

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Uniformes scolaires sous le Second Empire ©
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Un peu d'humour ! ©
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Répondre à () :

Vetty Ferré | 28/02/2024 12:31

Je souhaiterais m inscrire à votre lettre mensuelle d information sur les événements et loisirs en pays basque .merci

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