La convoitise des œuvres d’art, de biens immatériels de musées ou chez des particuliers n’a de cesse d’alimenter des informations déroutantes.
On volerait dans les musées ?
Au British Museum, célèbre musée londonien fondé en 1753 et ouvert au public dès 1789, qui fut le temple de la culture universelle à l’heure de la Révolution française et depuis ce temps a ajouté près de huit millions d’œuvres à ses réserves.
Autour de 4,5 millions d’œuvres y sont conservées, dont les plus précieuses provenant d’Egypte, de Grèce - tels les marbres du Parthénon -, ou du sud de la Turquie, le Monument des Néréides, les Taureaux assyriens ailés de Khorsabad, le Cylindre babylonien de Cyrus, et encore les trésors amérindiens aztèques et mayas, et une statue monumentale de l’Île de Pâques y sont convoitées par les Etats ou des revendeurs peu scrupuleux en la matière.
Mais on y volerait des biens classifiés comme biens nationaux !
En France on prétend que les collections publiques sont concernées.
Un ancien chef des manuscrits hébraïques à la Bibliothèque nationale de France a fait l’objet d’une condamnation pour le vol d’un manuscrit hébraïque rare du XIIIème siècle, remis à la vente publique aux enchères chez Christie’s !
Et l’imagination n’étant jamais éteinte, un autre magasinier de la BNF avait commis le vol de 200 gravures anciennes des XVIèmes et XVIIèmes siècles, pour les revendre sans scrupule.
On assure encore qu’une Bibliothèque célèbre portant le nom de Jacques Doucet à Paris, abritant des milliers de manuscrits d’auteurs, a connu les mêmes avatars.
Même procédé, vol et vente sur Internet, à l’aventure !
Procès et infamie les auteurs confondus sont soumis à la justice et condamnés lourdement.
Mais la tentation demeure.
La raison première d’un tel marché parallèle provenait de la non classification de milliers de manuscrits qui empruntent la brèche creusée par leurs commanditaires indélicats.
Et la série sombre est infinie.
Au Musée de l’impression des étoffes à Mulhouse, riche de 50 000 pièces originales inventoriées, on se livrait au vol sans aucun ménagement, jusqu’à la découverte du procédé déloyal et les conséquences judiciaires qui suivirent.
Par la loi du 4 janvier 2002, les 1200 Musées de France disposent désormais d’un inventaire de leurs collections et sont invités tous les dix ans à procéder à leur récolement.
Au cours du dernier exercice en 2014, 40 % des œuvres avaient pu être récolées, le Musée du Louvre avec ses 50 000 œuvres classées bien en-deça de celui de Londres, 49,72 % des œuvres avaient été récolées en sept ans.
Cependant, le souci des Conservateurs concerne également les œuvres déposées dans des Ministères, des Ambassades, des Administrations telles les mairies et qui se trouvent à la merci de la main indélicate de gens en fonction in situ, où le risque de leur soustraction demeure.
Le dernier Rapport sur le sujet évoque que sur 10 427 biens récolés en 2022, 19% n’avaient pu être localisés, entraînant 386 dépôts de plainte.
On devine que s’agissant de biens archéologiques livrés en vrac, la tentation de subtiliser quelques fossiles soit invérifiable !
Au British Museum, ce furent des poteries, les monnaies, les bijoux et camées inventoriés en nombre qui auraient « atterri » dans la poche des malfaisants !