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Bilbao : le musée Bellas Artes acquiert les œuvres de trois peintres basques
Bilbao : le musée Bellas Artes acquiert les œuvres de trois peintres basques

| Anne de M - de La Cerda 660 mots

Bilbao : le musée Bellas Artes acquiert les œuvres de trois peintres basques

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Barrueta : Autoportrait ©
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Le « Gitan picador » d'Ignacio Zuloaga ©
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Le Musée des Beaux Arts de Bilbao s’enrichit suite à la généreuse donation des collectionneurs du Plácido, Carmen de Icaza Zabálburu , Ignacio Marco-Gardoqui, Maite et Francisco Arango, qui ont offert respectivement trois œuvres emblématiques de peintres basques 
- « Le champ de maïs » d’Anselmo Guinea (1855-1906)
- « L’autoportrait » de Benito Barrueta (1873-1953) 
- Le « Gitan picador » d'Ignacio Zuloaga (1870-1945)
Les trois artistes avaient étudié et travaillé la peinture en France.
Un an après son séjour à Paris, Anselmo Guinea (1855-1906), peint en 1893 « Le champ de maïs ». Ce paysage impressionniste aux nuances bleutées à l’image d’un Monet fut peint à Murueta en Biscaye.   
Benito Barrueta (1873-1953), diplômé de l’Ecole des Arts et Métiers de Madrid fut engagé  comme copiste au musée du Prado où il côtoya les chefs-d’œuvre de la peinture espagnole.
Cependant, en 1900, il s'installa à Paris où il rencontra les peintres de Montmartre et participa aux Salons d'automne 1906, 1907, 1909 et 1910, et à la galerie Druet en 1912. C’est à cette époque, en 1905, que Benito Barrueta réalise son « autoportrait ». Lors de la première guerre mondiale, il retourna en Espagne où il devint professeur de dessin. Inversement pendant la guerre civile espagnole, il s'exila en France et reviendra finalement dans sa ville natale de Bermeo en Biscaye.

A l’image de Benito Barrueta entre l’Espagne et la France, le célèbre Ignacio Zuloaga (1870-1945), auteur du « Gitan picador » avait subitement interrompu son séjour en France au début de la guerre de 1914. Zuloaga aborda à Séville le thème de la corrida : une grande partie de son œuvre sera consacrée à la tauromachie et aux portraits individuels ou collectifs de toreros célèbres ou inconnus, à l’image si typique du remarquable tableau entre ombre et lumière du « Gitan picador » daté de 1913 qui avait remporté une médaille d’or à la Biennale de Venise. Parmi les portraits de toreros les plus importants, on compte celui de son filleul en habits de lumière, le fils d'Agustina, Albaicin.
Il y a deux ans, le Museo Bellas Artes avait organisé une importante rétrospective de l’œuvre du peintre basque Zuloaga. Très investie à perpétuer la mémoire de son grand-père, Maria Rosa Suarez Zuloaga, qui gérait le musée Zuloaga de Pedraza de la Sierra, avait participé très activement à cette rétrospective. Cette dernière, âgée de 83 ans, nous a malheureusement quittés récemment alors qu’elle s’apprêtait à organiser une nouvelle exposition de l’œuvre de Zuloaga à Talinn en Estonie.
Ignacio Zuloaga était le fils du célèbre damasquineur Plácido Zuloaga avec qui il travailla le décor des armes qui se fabriquaient dans sa ville natale d'Eibar en Guipuzcoa. Puis il partit à Paris où il continua sa  formation scolaire chez les jésuites, au collège de l’Immaculée Conception de Vaugirard. Il vécut entre France et Espagne et épousa Valentine Dethomas, la sœur de son ami le peintre français Maxime Dethomas. 
Au début du XXème siècle, Zuloaga exposera à Bordeaux, puis à Paris où il fit la connaissance des peintres et écrivains qui devinrent les plus influents de leur époque :  Toulouse-Lautrec, Gauguin, Degas, Maurice Barrès, auteur du « Greco » (que Zuloaga peindra devant Tolède en s’inspirant d’une toile du Greco, ainsi qu’Edmond Rostand et Rosemonde Gérard qui l’inviteront dans leur demeure d’Arnaga à Cambo. Séduit par le lyrisme de ce personnage énigmatique à la longue chevelure noire, le regard embrumé, Zuloaga représenta la poétesse Anna de Noailles, née princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan (1876-1933), allongée sur un sofa. 

Réalisés tous deux en 1913, le portrait d’Anna de Noailles tout comme celui du « Gitan picador » - ce dernier offert par la famille Arango au musée des Beaux Arts - témoignent de la période maniériste et d’un baroque goyesque annonçant l’intérêt de Zuloaga pour la vie paysanne de Castille. 

Pour information : les travaux d'extension du projet "Agravitas" de Norman Foster et de Luis Maria Uriarte ont commencé, le musée Bellas Artes reste malgré tout ouvert pour des expositions.

Photo de couverture : « Le champ de maïs » par Anselmo Guinea (1855-1906)

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