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Patrimoine
Bayonne : la « nuit numérique » au Musée Basque fait émerger des trésors des réserves
Bayonne : la « nuit numérique » au Musée Basque fait émerger des trésors des réserves

| Anne de Miller-La Cerda 556 mots

Bayonne : la « nuit numérique » au Musée Basque fait émerger des trésors des réserves

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le poète F. Jammes par La Peña ©
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Les fondateurs notables du Musée Basque par La Peña ©
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Pierre Loti par Lucien Lévy-Dhurmer ©
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Rappelons qu’en 2012, le musée Basque avait sélectionné depuis ses réserves quelques œuvres destinées à une exposition sur les peintres régionalistes. Parmi, les portraits exposés figurait celui du poète Francis Jammes au regard palombe, trônant à l’entrée. Vêtu d’une multitude de tonalités de blanc, le sage au long collier de barbe et à la chevelure argentée - que ponctuent un béret et un brassard gris-noir sur la manche de sa veste ivoire, fut ainsi représenté en 1936 deux ans avant sa disparition par le peintre José de La Peña. Une manière pour l’artiste  de rendre un hommage prémonitoire à son ami poète qui décrivait ainsi le Pays Basque où il avait choisi d’habiter : 

« D'un vaste mouvement d'ensemble, la contrée,
S'enlève, des plateaux aux cimes azurées.
Ces ondulations qui rampent vers les cols
Abritent les passeurs de laine et d'alcool ».

Quand José Gonzalez de La Peña, baron de Forna (Madrid 1886 - Anglet 1961), plus connu comme José de La Peña, passé la cinquantaine, avait réalisé ce portrait, l’ancien madrilène était  épris de la côte basque. Nommé consul (h) du Venezuela, ce portraitiste, féru de tauromachie et de scènes de genres, était issu de l’aristocratie espagnole. Installé à partir des années 1920 à Anglet, il vécut dans la villa «Fortuna» où s’acheva sa vie en 1961.

Sa palette exprimait avec talent et réalisme des situations cocasses aux tonalités hispaniques qu’il éclairait de touches impressionnistes. Au cours des premières années de la création du Musée Basque à Bayonne, son directeur William Boissel fit appel à José de La Peña afin d’y créer un « cabinet de sorcellerie » rappelant les procès de 1609 instruits par le conseiller Pierre de Lancre.

Les épisodes les plus marquants de cette funèbre épopée se décomposent en 18 toiles réalisées en 1938, le fond étant constitué à l’origine d'une vue d'ensemble du sabbat à laquelle assistait l’équipe fondatrice du Musée Basque en costume à fraise d’époque Henri IV : on y reconnaissait en particulier le commandant Boissel, le chanoine Daranatz, Philippe Veyrin, Joseph Nogaret, le concierge du musée, Urbero, et sa secrétaire, Michèle Aguirre, en souriante et aguicheuse sorcière. Parmi ces représentations, « la danse de Sabbat » d’une sorcière envoûtée, les yeux fermés d’extase dansant et jonglant avec quatre crapauds dont l’un habillé de noir velouté, fut mise en lumière par la chargée de communication du Musée Basque Anne-Marie Gallé à l’occasion de la nuit des musées, samedi 14 novembre.

Cette 16ème nuit des musées s’inscrivit dans la lignée  de #CultureChezNous organisée par le ministère de la Culture. Une soirée retranscrite sur le site du musée Basque qui permit au spectateur virtuel d’entrevoir les réserves du musée situées au Château-Neuf qui sont généralement fermées au public. Une vraie « caverne d’Ali Baba » avec ses secrets enterrés que la conservatrice Sabine Cazenave éclaira cette nuit-là en choisissant le portrait orientaliste de « Pierre Loti - Fantôme d'Orient » (1896) avec son décor kitch inspiré de son roman principal « Rêve d’Orient » retranscrit depuis la Bidassoa à Hendaye par Lucien Lévy-Dhurmer (1865 Alger - 1953 Vésinet).

Légendes :
1 la danse de sabbat par José Gonzalez de La Peña (1938)
2 Portrait du poète Francis Jammes (1868 Tournay-1938 Hasparren ) par José Gonzalez de La Peña (1936)
3 L'équipe fondatrice du musée basque par José Gonzalez de La Peña (1938)?
4  Pierre Loti - Fantôme d'Orient » par Lucien Lévy-Dhurmer (1896) 

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