Au jardin d’Eden des Pyrénées, Adam et Eve ont observé le port du masque de la rencontre...
La pomme de leur tentation fut oubliée et laissée au confinement qui finit par trouver une solution encore inespérée... Depuis le retour vers la nature salvatrice, libre et libérée de telles contraintes en fin de semaine, la profusion des marcheurs de la vie, les amoureux de la végétation, les curieux de découvertes inattendues en ces journées printanières qui arrivent se joignent à ces horizons déconfinés.
Jardin d’Eden que ce pays des montagnes et plaines des Pyrénées où les botanistes ont comptabilisé près de 2545 plantes ou taxons, au milieu de 116 espèces d’oiseaux sur le site de ces espaces de quiétude.
Les associations protectrices des oiseaux évoquent les reposoirs ou lieu de gagnage des oiseaux qui s’y reposent, s’y reproduisent et renouvellent leur espèce selon des classements en rapaces, oiseaux posés, oiseaux vaseux et laridés posés.
Les observations de passereaux ou chassant sur la vasière font l’objet attentionné de relevés réguliers. Faute de pouvoir les baguer tous, on les photographie pour la postérité !
Bien plus de 22 autres espèces sur zone existent encore, mais leur migration et leur passage ne correspond pas à celle des résidents décomptés et soumis aux contrôles continus.
Tels la chouette, l’hirondelle, le martinet, le rouge-gorge, la fauvette, la grive, la mésange, le hibou, le serin, parmi bien d’autres encore qui échappent à ces contrôles.
Les conditions climatiques de nos terres hospitalières douces et humides alimentent les plantes nourricières pour ces volatiles dans des répertoires de fleurs fougères, de plantes carnivores, de lichens naturelles.
Il y a des espèces confinées en sus sur le littoral marin, celles que l’on désigne comme sédentaires, en montagne, ou dans les plaines, dans les zones rocheuses, les coteaux secs, et les éboulis, les pelouses ou les landes humides.
Les dunes balayées ont aussi leurs espèces remarquables comme l’aspérule occidentale, la corbeille d’or, l’astragale de Bayonne, la petite centaurée à fleurs serrées, les feuilles de thym qui trônent sur les côtes atlantiques.
Certaines espèces telles le statice de Salmon, ou la marguerite à feuilles épaisses résistent au vent marin, aux intempéries et aux variations climatiques.
Les arbres les plus connus déclinent la présence du chêne, du châtaignier, le hêtre, les frênes, les buis, les aulnes, les cornouillers, les saules argentés, les ornes et le houx. Prolifiques et protégés pour le développement durable des générations prochaines.
Dans des plaines agricoles, les vergers de pommiers, de cerisiers, de pêchers y refont un retour ajouté après une destruction quasi généralisée de ces arbres fruitiers, pour des us agricoles, dont on pensait la présence inutile, obsolète et dépassée.
Ces jardins de pommes pour y produire du cidre, ces vergers de kiwis, ces plantations de thé comme celle d’Ustaritz, diversifient les espèces, car selon les agro écologues, la nature en ces terres rend possible leur culture et répond à une attente des générations nouvelles.
On connaît le lot des 5000 plants de cerisiers d’Itxassou, les hectares de piment à Espelette et dans les alentours, les vergers de pomme de Macaye, et le suivi de ce travail besogneux des fruits de la terre par le maïs, la pomme de terre, les haricots, les tomates, les courges, les potirons qui se développent toujours dans les serres et plantations du pays.
La monoculture sélective du maïs dans la grande vallée d’Amikuze, et dans les plaines d’Oloron a supplanté le blé, l’orge et le seigle d’antan.
Mais jusqu’à quand ? Les gens de la terre évoquent un retour timide de ces céréales nourricières, car le maïs selon les agronomes est gourmand en eau et en ressources de la terre.
Au Jardin d’Eden la faculté régénérative de la polyculture n’a jamais renoncé à ses précautions de survie de la variété des richesses naturelles.
Au pays des Aldudes, le cochon fermier venu de ce jardin exotique de jadis fait des heureux.
La viande porcine développe un artisanat authentique et apprécié par les fines bouches.
La cuisine des espèces cueillies dans les sous bois, les zones sauvages de la végétation compte des praticiens connaisseurs en quête de ces herbacées inconnus ou peu pratiqués à ce jour.
Produire autrement, confectionner autrement, commercialiser autrement les produits dérivés du Jardin d’Eden basco-béarnais déclinent des changements de comportements des paysans, gens du pays, qui n’ont de cesse de réviser leurs codes et de les adapter aux évolutions environnementales du moment.
Le monde agricole et agro-cultivateur demeure un immense laboratoire d’expérimentations et de recherches agronomiques.
Les laboratoires qui améliorent les espèces de la faune, de la flore et les croisements bio physiques de leurs découvertes n’ont pas dit leur dernier mot.
Au Jardin d’Eden des Pyrénées le laboureur, puis encore le cultivateur, devenu environnementaliste cherche à marier cette proximité de ces travaux avec la faune et la flore qui s’en nourrit, l’instruit de ses besoins et sollicite son imaginaire à vouloir accorder du mieux à son bénéfice l’amour de la création et celui des créatures elles mêmes, qui l’environnent.
Dès 2002 la liste établie des oiseaux rares, accidentels et occasionnels dans les Pyrénées Occidentales donne des informations de premier intérêt. A savoir la faculté de distinguer les espèces nicheuses et accidentelles. La dernière liste révisée de 2013 est instructive.
Le blongias nain, le martinet pâle, le monticole bleu, la fauvette malécèphale, le bruant ortolan, le hibou des marais, l’hirondelle rousseline rejoignent les espèces accidentelles.
Dans les catégories des migrantes, des hivernantes, les erratiques invasifs, et des unités égarées lors des migrations, les comptages évaluent les présences régulières, rares, accidentelles, occasionnelles des espèces parmi celles qui semblent avoir disparu dans le répertoire précédent.
Les réguliers sont en petit nombre chez les vautours marins le faucon kobez, le goëland à bec cerclé, la sterne naine, le rollier d’Europe parmi 70 à 80 autres espèces décomptées.
Paradoxe des migrations certains oiseaux ont décidé d’établir leur site définitif en leur lieu de nidation ici, comme le héron garde boeufs, l’élanion blanc, la tourterelle turque, le bécasseau tacheté, le pouillot à grands sourcils, l’ibis fascinelle, la fauvette passerinette, séjournant in situ dans nos zones humides parmi trois autres espèces occasionnelles comme le flamand rose qui fit un séjour à Irun-Hendaye en 1993 avec des grues cendrées en 2000-01.
Ainsi donc au suivi de leur évolution, les oiseaux ont leurs codes, leurs évolutions, leurs autonomies propres. Les ornithologues professionnels et amateurs suivent ces mobilités par des contrôles successifs.
Au jardin d'Eden des Pyrénées, la vie sauvage ne s’est jamais figée, elle suit son cours, et ses variables dont on cherche toujours à comprendre les raisons !