Jean-Marc Banquet d’Orx, bien connu dans notre région ainsi que sa famille qui en est originaire, avait adressé en mai dernier une lettre de requête pour le rapatriement en France des restes de l’empereur Napoléon III auprès de sa très Gracieuse Majesté le roi Charles III ainsi que l’attestation du professeur Lucotte confirmant sa descendance du fondateur du Second Empire et celle de son frère. Il semble que le souverain britannique n’y soit pas hostile et il conviendrait à présent d’obtenir l’assentiment de son premier ministre...
Et le vendredi 1er décembre dernier, Jean-Marc Banquet d’Orx avait formulé une déclaration officielle lors du colloque du cent cinquantième anniversaire de la mort de l’Empereur Napoléon III intitulé « Napoléon III, prince de la modernité » dans la salle Lamartine de l’Assemblée Nationale, et plus récemment, au cours de sa conférence à la mairie du Vème arrondissement de Paris « pour le retour des cendres en France de Louis-Napoléon Bonaparte ».
Il s’agirait d’inhumer à l’église Saint-Augustin les restes de l’empereur, de l’impératrice et de leur fils le prince impérial, actuellement enterrés en exil à l’abbaye de Farnborough près de Londres.
Déjà en décembre 2007, à la requête d’un parlementaire, Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, avait répondu :
« Après la défaite de la France en 1870 à Sedan et la proclamation de la République qui s'ensuivit, la famille impériale fixa le lieu de son exil en Angleterre.
Restée seule après le décès de l'empereur Napoléon III et du prince, l'impératrice Eugénie décida d'édifier une petite abbaye à Farnborough, destinée à accueillir les dépouilles des deux défunts.
L'impératrice avait également exprimé la volonté d'être elle-même inhumée dans ce lieu, ce qui fut fait après son décès en juillet 1920.
En l'absence d'une initiative préalable qui ne pourrait émaner que des seuls descendants de la famille impériale, le gouvernement français n'a aucune compétence pour remettre en cause les dernières volontés très clairement exprimées par l'impératrice Eugénie ».
La filiation des Banquet d’Orx avec Napoléon III prouvée scientifiquement
Ce qui est donc bien le cas aujourd’hui, avec la requête de Jean-Marc Banquet d’Orx.
L’occasion de rappeler ici sa généalogie : son arrière grand-père Jean dit Adrien Banquet, né en 1867 était le fils naturel d'Eugène-Alexandre Bure, premier comte d'Orx (fils naturel de Napoléon III et d'Eléonore Vergeot) et de Jeanne de Castanos, maîtresse de ce dernier.
Et pour corroborer cette lignée, le Souvenir napoléonien, société française d’histoire napoléonienne, avait incité Gérard Lucotte, professeur à l'Institut d'Anthropologie moléculaire et spécialiste des marqueurs génétiques, à étendre son expérimentation à la recherche de l’haplogroupe de Napoléon III et lui a apporté son soutien dans ce but.
Un collectionneur avait bien voulu fournir pour cette recherche :
- des cheveux conservés dans un médaillon et déclarés provenir de Napoléon III, prisonnier au château de Wilhemshöhe en Allemagne le 6 mars 1871.
- des cheveux prélevés sur la dépouille du Prince impérial, fils de Napoléon III, tué au combat en Afrique du Sud le 2 juin 1879.
D’autre part, le professeur Lucotte était en possession de l’haplogroupe de la famille Banquet d’Orx descendant, selon une tradition familiale, d’un fils naturel du Comte d’Orx, lui-même fils naturel reconnu de Napoléon III.
Les cheveux de Napoléon III sont porteurs de pellicules qui ont permis l’extraction de fragments d’ADN nucléaire. On y a retrouvé l’haplogroupe de la famille Banquet d’Orx. L’expérimentation avait été étendue aux cheveux provenant du Prince Impérial dans lesquels on avait bien retrouvé l’haplogroupe identifié de son père Napoléon III, d’un type relativement rare que l’on rencontre essentiellement dans la population corso-sarde (centre de la Corse et Sardaigne).
Biarritz : l’anniversaire de Napoléon III le 9 janvier à la Chapelle Impériale
Comme chaque année, mardi 9 janvier dernier, une messe accompagnée par l'organiste Laurent Riboulet de Sabrac, titulaire des orgues de Biarritz, avait été célébrée à la Chapelle Impériale pour l’anniversaire de la mort de l’empereur Napoléon III.
C’est l’une des quatre messes dites chaque année (1er juin mort du prince Impérial, 11 juillet mort de l'Impératrice Eugénie et 12 décembre fête de Notre-Dame de Guadalupe) dans ce très bel édifice religieux biarrot élevé par l’impératrice Eugénie lors de l’engagement de l’armée française au Mexique.
Souffrant de la « maladie de la pierre » (importants calculs dans la vessie), le dernier empereur des Français s’était éteint à l’âge de 64 ans en milieu de la matinée du 9 janvier 1873 à la suite d’une opération chirurgicale. Après sa captivité à Wilhelmshöhe, en Hesse (consécutive au désastre de Sedan pendant la guerre franco-prussienne de 1870), il avait été libéré pour rejoindre l’impératrice au château de Chislehurst, dans le Kent.
Le portefeuille de Napoléon III, dont il ne se séparait jamais, fut alors ouvert : avec la dernière lettre de sa mère, des mots d’Eugénie, des cheveux et une courte lettre du prince impérial, une liasse de billets, et des dessins émouvants envoyés par de modestes français, on y trouva le billet par lequel Napoléon Ier avait complimenté Hortense pour sa naissance. Il venait de s’installer dans sa résidence bayonnaise de Marracq lors de « l’affaire d’Espagne » lorsqu’il apprit la naissance, le 20 avril 1808, du troisième fils d’Hortense de Beauharnais mariée à son frère Louis Bonaparte, placé sur le trône de Hollande.
A cette naissance, Napoléon « éprouva une vive joie » - et félicita les heureux parents en leur indiquant : « Je désire que ce prince s’appelle Charles Napoléon ».
Les grands acquis du règne de Napoléon III
Dans la région :
- construction des grandes infrastructures (arrivée du chemin de fer sur la côte basque, jonction avec la ligne de Madrid, routes, quais de Bayonne, ports de Biarritz et de Capbreton, digues de Sokoa et de l’Artha à Saint-Jean-de-Luz), ensemencement des dunes d’Anglet, assèchement des marais d’Orx, plantation de la forêt de pins et mise en valeur des Landes, création du domaine agricole modèle de Solférino, surveillance des nombreux abus des agences de recrutement pour l’émigration (décret impérial de janvier 1855), aides diverses (restauration de monuments, orgues, achat d’une œuvre de Léon Bonnat qui lance le jeune peintre).
Sur un plan général :
- la période faste du Second Empire s’établit sur l’équilibre entre la modernité industrielle et les bases classiques de l’économie française.
La petite entreprise fondée sur un savoir-faire et un goût français appréciés à l’étranger modernisa ses techniques de production et de vente et se développa au rythme des entreprises de biens de production devenues le nouveau moteur de la croissance ; en particulier la production métallurgique qui affronta la poussée des commandes ferroviaires et des charpentes métalliques pour la construction urbaine, multipliée par cinq. Les grands magasins, vitrine de la prospérité impériale, n'empêchèrent pas l'ouverture de boutiques à la mode sur les nouvelles avenues d'Haussmann.
La France rurale suivit la prospérité impériale grâce à la hausse des prix qui soulagea une paysannerie endettée et malheureuse. La viticulture connut alors son apogée (classement des grands crus du Médoc en 1855). Enfin, le plein emploi fut presque réalisé, alors que les Français avaient terriblement souffert du chômage sous la IIe République.
Assistance judiciaire et médecine gratuite pour les plus démunis, conseils de prud’hommes pour les ouvriers, caisse nationale de retraite, crèches-asiles, chambres d’agriculture, caisses d’assurances-accidents, cours pour adultes… le compte du progrès social impulsé par le souverain n’avait pas de limite.