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Tradition
Usoak : la fièvre bleue des palombes
Usoak : la fièvre bleue des palombes

| Alexandre de La Cerda 565 mots

Usoak : la fièvre bleue des palombes

Le mois d'octobre réveille la fièvre de la palombe dont les comptages aux cols pyrénéens devraient débuter en cette fin de semaine. Chasses, confréries, gastronomie, chants et publications alimentent cette passion dévorante.

Henri IV se serait-il rendu aux palombières de Sare avec son ministre Sully ? Jacques Antz, l’érudit historien de Sare qui y avait consacré une remarquable monographie (« Jakintza » n°10, 2e trimestre 2000) laisse cet épisode « à la mémoire populaire ». En revanche, Napoléon III et Edouard VII d’Angleterre goûtèrent à cette fièvre bleue « une des grandes poésies du ciel basque », selon Gaétan Bernoville. « Signe de l’automne, saison-reine, et accompagnatrices fidèles du vent du sud, les palombes passent, innombrables, et souvent rasent les collines et les toits sous le vent ; elles sont migratrices comme les Basques et à la fois, comme eux, fidèles aux mêmes horizons ».

Comme sur les autres cols du Pays Basque, ce mode de capture ancestral consistant à rabattre dans un filet, sans les blesser, des oiseaux volant à plus de 100 km/h, plongerait ses racines dans la légende de Roncevaux avant de faire transformer aux révolutionnaires le nom même de Sare en « Palombière » ! Or, les moines auraient remarqué que pour échapper à l'attaque de l'épervier, les vols de palombes procédaient à une descente en piqué et continuaient leur route en rase-motte pendant un bref instant. L'épervier, moins rapide que la palombe, procède à une attaque par "en-dessous". Présentant son ventre blanc, il s'agrippe à la palombe et se laisse tirer jusqu'à épuisement de cette dernière. Les moines fabriquèrent des palettes de bois, peintes en blanc (karroteak) qui ressemblaient ainsi au ventre blanc de l'épervier. Projetées par les lanceurs (abatariak) en direction des palombes, elles les obligent à plonger vers les cols où les attendent les rabatteurs (chataraliak) qui, à leur tour, détournent les vols vers des filets tendus. Les filetiers (sarazainak) dégagent alors rapidement les oiseaux capturés afin de repositionner le filet.

Un art de vivre

Du « grand truc » à la Saint-Luc et du « grand train à la Toussaint » jusqu’à « la fin » à la Saint-Martin, et de Sare aux Aldudes ou de Soule à Lantabat, l’homme a mis en œuvre toute son ingéniosité afin de mieux intercepter le vol du pigeon ramier, développant à l’occasion un art de vivre autour de ses cabanes masquées de feuillages : « c’est un grand moment de détente, on en parle pendant des semaines, et il est inutile d’espérer trouver un artisan dans la région pendant cette période », remarque un de mes amis qui attend les grands vols pour offrir ces délectables palombes flambées au capucin dans un des restaurants de Saint-Palais dont la réputation attire la clientèle de la côte ou du Béarn, en particulier celle des entreprises : « elles y invitent leurs clients pour des réunions de travail qui s’achèvent autour d’une palombe ».

La première Confrérie de la Palombe « Uso batasuna » avait débuté ses activités à Sare qui continue d’honorer le gibier emblématique du ciel basque sur ses meilleures tables comme chez sa voisine navarraise Etxalar avec qui elle partage ses pantières, ses filets et ses traditions. Car, n’est-ce pas précisément à Etxalar que l’on a retrouvé les plus anciennes traces écrites de cette chasse, un document de 1378 lui faisant obligation « d’attribuer 24 palombes vivantes chaque premier de l’an au curé de la paroisse » ? L’anecdote est rapportée dans la belle « Encyclopédie de la Palombe » publiée il y a quelques années par Jacques Luquet chez Atlantica. 

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Josselin O-N | 23/10/2020 17:14

NON et NON je suis désolé pour les ami(e)s chasseurs locaux mais pas d'accord pour faire fête sur une tuerie sous le couvert de la tradition ! je suis étonné que ne cesse pas cette héca-tombe animale car c'est attristant pour la civilisation dite humaine ! Heureusement que les animaux ne chassent pas et dire que "ce mode de capture ancestral consistant à rabattre dans un filet, sans les blesser" est peut-être un peu exagéré car c'est pour les faire mourir au final ! On peut effectivement si besoin réguler mais abattre sans discernement et tuer tout ce qui bouge pour le trophée cela devrait être légiféré par une loi d'écologie européenne sans dérogation nationale possible autant pour les destruction de la vie animale que de la vie végétale ! Malheureusement bientôt peut-être lorsqu'il n'y aura plus de palombes sauvages, car les stocks diminuent, les chasseurs achèteront des palombes d'élevage pour les lâcher le dimanche jour du seigneur ! Amen à ces pauvres actuelles et futures victimes ! Encore désolé mais soyons attentif à la vie notamment en ces jour de crise sanitaire ! Merci

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