Le quotidien tourangeau "La Nouvelle République du Centre-Ouest" nous apprend qu’un enseignant de l’école Ligré, près de Chinon, avait été déplacé depuis lundi dernier « vers d’autres élèves, une mesure de la direction académique » provoquant « un malaise qui ne passait pas pour des parents d’élèves et des enfants en pleurs à l’idée de quitter leur professeur. Ces images, habituelles le jour des grandes vacances, ont eu lieu vendredi 10 janvier à l’école de Ligré, près de Chinon ».
Les écoliers de CM2 ont dit au revoir à leur enseignant. Une séparation imprévue. Il a reçu une mesure de déplacement de la part de la direction académique. Lundi matin, Jean-Paul Boncoeure devait donner classe dans une autre école chinonaise.
« Une décision brutale » selon des parents d’élèves et anciens parents d’élèves qui se sont mobilisés à la fin de la classe. Un instituteur aux « méthodes à l’ancienne » où « travail, discipline, respect, politesse » sont des valeurs cardinales. « Aujourd’hui, on ne pense que bien-être des enfants. À plus de 30 élèves par classe, il faut obligatoirement de la discipline, estiment ces parents. Deux, trois parents n’acceptent pas ces méthodes d’enseignement qu’ils jugent trop strictes, trop sévères. »
Selon les parents mobilisés, cette façon d’enseigner porte ses fruits. Ils évoquent des entrées en 6e facilitées ou un goût des élèves pour l’apprentissage. « Mes trois enfants ont réussi grâce à Jean-Paul, raconte une maman. Mon fils dyslexique s’en est sorti, il est pompier volontaire, veut devenir infirmier. »
Élèves et parents se sont mobilisés dans l’urgence vendredi à la sortie des classes contre la mesure de déplacement infligée à l’enseignant de CM2 de l’école de Ligré.
Pour expliquer la situation et répondre aux questions des écoliers – l’Éducation nationale mobilisera lundi matin l’écoute psychologique. De leur côté, les parents mobilisés vendredi soir ont prévu de poursuivre leur mouvement.
Rappelons que fin 2017, une centaine d’élèves et de parents personnes avaient déjà manifesté dans la cour d’école de Ligré en soutien à Jean-Paul Boncoeure. Deux ans après, l’Éducation nationale revenait à la charge contre l’enseignant, malgré le jugement qui avait, début 2018, annulé la suspension de fonctions qui lui avait été infligée.
https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/ligre/pres-de-chinon-un-instituteur-aux-methodes-a-l-ancienne-somme-de-changer-d-ecole-1736531373
Une affaire similaire à Pau devant le tribunal
Un cas qui rappelle hélas une affaire similaire, cette fois dans une école catholique paloise où une personnalité appréciée avait été suspendue de direction d'établissement pendant trois ans par l’Inspection académique à l'âge de 61 ans, donc en fait viré, que nous avions relatée dans notre « Lettre du Pays Basque » du 12 septembre dernier :
https://www.baskulture.com/article/pau-un-directeur-dcole-libre-dmis-pour-navoir-pas-promu-une-fabrique-de-crtins-7514
Cependant, fin novembre dernier, Christian Espeso - qui avait été suspendu par le rectorat de Bordeaux deux mois plus tôt - pouvait à nouveau exercer ses fonctions de directeur de l'Immaculée Conception, établissement scolaire privé sous contrat de Pau, grâce au jugement du tribunal administratif de Pau qui détaillait ainsi les raisons de sa décision : "En ce qui concerne la condition d’urgence, il est retenu que le risque de licenciement à brève échéance du directeur de l’établissement en cause et l’impact que la décision a sur sa situation personnelle permettent de considérer que cette condition est satisfaite. En outre, il est jugé que le moyen tiré du caractère disproportionné de la sanction aux faits reprochés au directeur de cet établissement était, en l’état des éléments du dossier, de nature à créer un doute sérieux sur sa légalité, dès lors notamment que l’intéressé n’a jamais été sanctionné alors qu’il exerce des fonctions de direction d’un établissement depuis de nombreuses années."