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Tradition
Traditions et rites funéraires contemporains
Traditions et rites funéraires contemporains
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| François-Xavier Esponde 1003 mots

Traditions et rites funéraires contemporains

1 - Il est un fait commun que Landais, Béarnais et Basques, comme tout un chacun, accompagnent leurs morts à l’heure des funérailles. Mais bien des pratiques anciennes se sont « allégées », tel le temps de la mort vécu dans une famille pendant et suivant la huitaine qui était une coutume habituelle. Pour ce faire, on dispose du domicile ou, désormais plus souvent, du funérarium remplaçant les veillées et les réunions de voisinage d’antan. Mais le nombre des funérariums a augmenté comme le nombre des opérateurs funéraires qui proposent les services funéraires facturés selon le contrat engagé par les familles. Et la concurrence s’est établie comme en tout service commercial : la mort est un marché, et les opérateurs des acteurs d’une économie active.

Les contrats obsèques se sont répandus auprès des funéraires, des banques, des compagnies d’assurance car, de toute évidence, l’offre existe, bien que concentrée dans un nombre de décès comparable d’une année sur l’autre mais visité par un nombre croissant de sujets qui l’exercent dans un espace contenu et plus convoité. La présence au cimetière a cependant évolué dans les rites et les pratiques funéraires des familles : on délègue aux acteurs des services funéraires le suivi du site et son entretien.

Le nombre des sépultures ne progresse pas au rythme des décès car la disponibilité des espaces dans les communes, l’achat des concessions, les coûts engendrés par l’investissement d’une concession ne correspondent plus, comme jadis, aux priorités de générations plus jeunes pour qui l’argument économique pèse et décide de cette option.

2 - La crémation s’est développée, bien que contenue dans les villes moyennes, plus courante dans les grandes villes, mais moins dans les communes périphériques rurales, et peu répandue chez nous. On pratique la crémation et l’inhumation séparées ou parfois conjointes, selon les demandes des familles, certaines ayant conservé le bénéfice d’une concession pour le temps du trépas. Des « cavurnes » ont vu le jour dans un espace crémation ou carré des urnes situé dans le cimetière. En sensible augmentation et généralisée désormais dans la plupart des cimetières.

Les marbriers locaux ont adopté ces « cavurnes » ornées de motifs locaux traditionnels : croix basque, scènes de la vie champêtre ou le soleil, motif fréquemment gravé dans la pierre.

Pour beaucoup de familles, certains usages se sont perdus au fil du temps, et la crémation économique, rapide et avec moins de contraintes, est devenue une pratique qui trouve de plus en plus d’adeptes aujourd’hui. Les écologistes, amoureux de la mer et des sommets, dispersent les cendres de leurs défunts en des lieux singuliers choisis et célébrés selon de vieilles coutumes, mais la plupart préfèrent choisir le cimetière par ordre de priorité lors de l’inhumation des corps et des urnes.

3 - Les rites funéraires se sont dispersés, entre le culte religieux des obsèques des uns, le recueillement et l’hommage civil des autres, encore prisés par les trois quarts des familles, l’inhumation sans accompagnement particulier reste une exception rarement choisie ou imposée par les circonstances de la vie.

Dans les plus grandes villes, les familles regrettent l’absence des officiants des cultes qui délèguent ces missions par défaut, mais ces nouvelles pratiques prennent du temps à s’accorder avec les volontés des proches habitués à la présence du prêtre, du rabbin et du représentant religieux lors des funérailles.

Cependant il est à noter que les morts brutales accompagnées de « réquisitions judiciaires », suicides, accidents, morts dans l’espace public ont augmenté : les chiffres donnés par le médecin légiste du complexe hospitalier de Bayonne évoque de 150 à 200 par an. L’autopsie se pratique quasi systématiquement dès que mort s’ensuit et que des doutes peuvent naître sur l’origine d’un décès.

Le rapport à la mort d’autrui est contrôlé au plus près par les autorités civiles des communes car « mourir seul, sans famille ou abandonné des siens » ne constituent plus l’exception et face à ces situations extrêmes, l’Etat civil applique des contrôles plus exigeants, imposés par le Législateur.

Le nombre des tutelles et des curatelles demandées par le Juge des Affaires Familiales auprès du Tribunal n’a cessé d’accroître car toutes les garanties de protection des personnes vulnérables comptent avant, pendant et après la mort.

La pluralité des rites de l’accompagnement va du plus simple au plus complexe. Avec ou sans musique, discours d’hommages ou silences imposés, décor de reconnaissances et de médailles disposées sur le catafalque, fleurs ou décorations diverses, naturelles ou de plus en plus artificielles, le choix éclectique des familles correspond à l’attente personnalisée de chacun. On utilise les moyens audiovisuels, numériques pour les uns, on préfère la sobriété pour d’autres, rien ne semble empêché sinon souhaitable si « le défunt avait désiré cela ».

Le cimetière reste austère, les concessions modelées à l’identique. Les sépultures personnalisées sont souvent le fait d’artistes ou d’auteurs peu nombreux qui veulent pour le trépas laisser une empreinte singulière. Le panorama du royaume des morts est dépouillé dans la plupart des cas. Comme un chemin vers le silence qui laisse ouverte la voix des vivants, lesquels ne savent pas toujours que faire, que dire et que penser face au destin de leurs membres disparus.

NDLR. : - Bernard Dusseau a fait don à l'Association diocésaine pour la chapelle du funérarium bayonnais d’un tableau marial de sa mère.

- A noter que parmi les sujets à l'ordre du jour de l'Assemblée plénière d'automne des évêques qui se tiendra du samedi 3 au jeudi 8 novembre aux sanctuaires de Lourdes, figure (mardi 6 novembre) le thème des nouvelles ritualités civiles traité par Mgr Christophe Dufour, archevêque d'Aix et président du groupe de travail « Prendre conscience des ritualités civiles nouvelles » (accompagné d’Arnaud Join-Lambert).

A noter pour la Toussaint à Bayonne : mercredi 31 octobre à 18h30, messe anticipée à St-Amand.

- Jeudi 1er novembre, solennité de la Toussaint avec messes aux heures du dimanche ; à 15h30, Vêpres en basque à Saint-André ; à 16h30, bénédiction des tombes au cimetière St-Léon. Commémoration des fidèles défunts : vendredi 2 novembre à 11h 30 à St-Amand (forme extraordinaire) – à 18h à St-Léon de Marracq - 18h30 à St-Amand et à St-André.

 

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