Musée San Telmo, Tabakalera, Kubo Kutxa, Koldo Mitxelena, Aquarium, Musée naval pour les plus connus. Nous l’oublions (souvent), la culture investit les divers quartiers de Donostia/San Sebastián et pas uniquement son Alde Zaharra au pied du Monte Urgull. Pour la culture sociale du ‘poteo ‘ entre amis les bonnes adresses sont légion dans toute la ville.
Le quartier de Gros est longtemps resté quelque peu parent pauvre, tant pour la culture que pour les bons plans. Délaissée au profit de l’autoroute, l’arrivée par l’antique Nationale 1 ne manque pas de charme, une fois passé le port de Pasaia, avec la belle perspective sur les maisons souvent Art déco qui la décorent jusqu’à l’avenue de Navarre malheureusement quelconque avec ses bâtiments des années 1970. Nous voici à Gros et la seule plage donnant sur l’océan, aujourd’hui paradis des surfeurs. Les abattoirs autrefois présents dans le quartier en ont longtemps pollué le sable. Juste avant de découvrir la belle perspective, plage sur la droite, immeubles de caractère sur la gauche, comme points de repère, l’église du Sacré Cœur et une des rares station-service intra-muros. A deux pas dans cette avenue de Navarre, un édifice ne se distingue pas des autres par son architecture. Il n’en est pas de même en son rez-de-chaussée partagé entre les salles dévolues à Okendo kultur etxea, bibliothèque et maison de la culture gérées par Donostia kultura, et les services de proximité de la mairie.
Si souvent nul n’est prophète en son pays, il existe heureusement des exceptions. La preuve par l’actuelle exposition du plasticien José Manuel Ábalos, donostiar bon teint (1947). Etudes de dessin, apprentissage de la peinture à Madrid tout en suivant un cursus d’architecture, au moins une exposition annuelle lui est consacrée dans une galerie de Saint-Sébastien. C’est actuellement Okendo kultur etxea qui accueille Bizitza olatuen artean / Una vida entre olas / Une vie entre les vagues.
« Je suis né rue Usandizaga à Donostia, pour ainsi dire dans l’océan (sur des terres gagnées sur l’eau pour agrandir la ville). Mes souvenirs d’enfance sont faits de plage et de vagues, des débuts du surf. Cela m’a aidé à regarder l’horizon. A cette époque la police se déplaçait en vélosolex ! Mon meilleur ami d’enfance a été le dessin, condition nécessaire pour devenir architecte. Et c’est à cette époque que j’ai fait la connaissance de Julia. En 1981 j’ai gagné le concours de nouvelles de Saint-Sébastien, et ainsi a débuté ma « carrière » de peintre professionnel. Depuis plus de 40 ans et tant que mon corps (et mes amis) me supportent, j’ai plaisir à exposer mon travail de l’année, une fois par an, avec Julia à mes côtés. Le titre de l’exposition essaie de résumer une vie à la recherche de l’horizon. L’océan est une bonne façon de résumer la vie, changeante comme les vagues… Le thème de l’exposition est la vie, le temps qui passe, la mer, les vagues, et ce qui est le plus important, la famille ».
Okendo kultur etxea, Nafarroa etorbidea 7, 20013 Donostia. Entrée libre, jusqu’au 6 avril 2024. Ouverture du lundi au samedi de 10 heures à 14 heures et de 16 heures à 20h30 (20 heures le samedi). Fermé dimanches et jours fériés. Fermé du jeudi Saint au lundi de Pâques.
Article : Manex Barace
