Né à Bilbao (1958), Darío Urzay s’est fait un nom et est devenu un des principaux témoins de l’art contemporain espagnol des dernières décades. Il a commencé à peindre à la fin des années 1970 dans le contexte du « renouveau du langage artistique en Pays Basque » qu’il a exporté à Londres et à New-York dans les années 1990. C’est dans cette dernière ville qu’il a participé aux débats relatifs à cette crise du langage représenté picturellement, pour se situer dans la « post-peinture »…
Darío Urzay n’est ni le premier ni le seul à utiliser la photographie pour ses créations. Ce qui différencie, telle une « marque de fabrique » les artistes est le style propre à chacun pour s’exprimer. L’actuelle exposition du Kubo Kutxa rassemble des travaux expérimentaux de Darío Urzay réalisés durant ces 25 dernières années, alliant plus que mélangeant la photographie en utilisant des négatifs en noir et blanc et des apports de couleurs par la peinture pour créer une image, une œuvre. Souvent il estime que l’œuvre qu’il a réalisée n’est pas terminée et rajoute des épaisseurs, souvent en résine, afin de donner du relief.
Lors d’un voyage en Espagne en 1991 il a réalisé une série de photographies à l’intérieur de la cathédrale de Burgos, des clichés de détails souvent pris en mouvement, sans se soucier du cadrage ni du flou possible. De même, à peine reconnaissables, des vues aériennes captées lors d’un survol de la Russie ou de la Rioja. Couleurs des images retravaillées ensuite sur ordinateur ou associées à un support de peinture. A l’artiste d’en tirer quelque chose d’exploitable de ses clichés argentiques ou numériques, réalisés en une fraction de seconde et retravaillés durant des heures ou plus, qui « parlent », donnent envie de contemplation et de réflexion au public.
Exposition ouverte du mardi au dimanche de 12h à 14h et 16h à 20h. Jusqu’au 31 mars 2024. Entrée libre. Kubo Kutxa (Kursaal) Zuriola 1, Donostia/San Sebastián.