Au travers d'un ouvrage très bien illustré, l’architecte Daniel Albizu et l’universitaire Françoise Vigier nous rappellent l’histoire d’un quartier emblématique de Saint-Jean-de-Luz : « la ville jardin d’Aïce Errota ».
De retour d’un long périple d’Afrique en Europe, Daniel Albizu, architecte DPLG, s’associa avec l’ancienne universitaire de Tours, Françoise Vigier devenue depuis peu spécialiste de l’histoire balnéaire de la Côte Basque. Après le succès d’un récent livre sur le quartier de Bordagain à Ciboure, Daniel Albizu et Françoise Vigier ont souhaité continuer leur périple en publiant un ouvrage sur le quartier d’Aice Errota (qui veut dire moulin à vent, en basque) à Saint-Jean-de-Luz.
Au fil de leurs promenades, les deux passionnés d’histoire et d’architecture accompagnent ainsi le lecteur sur les sentiers méconnus de cette ville-jardin située derrière le mur d’édifices qui enserre la baie luzienne ; là où se dévoilent les villas secrètes, cachées par les rideaux de végétaux.
A l’origine, l’arrivée du train en 1864 favorisa la venue des premiers touristes, malgré les difficultés d’accès de l’époque due à l’insalubrité des marais.
C’est pendant le mandat du maire Martin Guilbeau, docteur en médecine et auteur d’un petit opuscule sur les vertus des bains de mer que ceux-ci se développèrent au centre de la plage principale. Autour des bains s’ensuivit la construction d’une couronne d’hôtels, accompagnée d’un Casino par Victor Benquet, fondateur de la première agence immobilière à Biarritz. En 1882, les terrains des dunes d’Aïce Errota sont vendus à un avocat bordelais, Gaston Rodrigues Henriques, qui chargea M. Ducazau, ingénieur de la Ville de Bayonne, d’aménager le quartier balnéaire.
Dès la fin du XIXe siècle, on commença à planter des alignements de platanes le long des avenues de la ville jardin Aïce Errota.
De 1891 à 1914, les villas les plus remarquables sont implantées au bord du plateau avec vue sur la baie et les montagnes. Les styles les plus en vogue à la Belle Époque – Art nouveau, éclectisme, régionalisme - sont ainsi érigés par les architectes les plus au top.
L’architecte Henri Godbarge, théoricien du régionalisme basque, réalisa à cette période (1908) deux villas dont la sienne : « Maïlenea », de style néo-labourdin aujourd’hui remplacée par un immeuble, et « Laxoan », maison carrée aux références navarraises avec des chaînages d’angle, un toit à quatre pentes et un cartouche en forme de blason sur la façade sud, où s’inscrit le nom de la villa.
En 1936, Antonio Angulo y Sánchez de Movellán, marquis de Caviedes, chargea l’architecte André Pavlovsky de la transformation du chalet balnéaire des Clarke, première construction du lotissement rebaptisée « Nacho Enea ». Avec sa terrasse en grès rose de la Rhune et banc d’angle assorti, conduit de cheminée articulant les façades d’entrée et latérale, et l’utilisation du béton, on retrouve le style d’André Pavlovsky.
Aujourd’hui, le quartier Aïce Errota reste un exemple remarquable de ville-jardin d’un urbanisme précurseur de la fin du XXème siècle. Et contre vents et marées, les règles de protection patrimoniale de l’AVAP (Aire de mise en valeur du patrimoine) ainsi que le label de « Pays d’Art et d’Histoire » attribué aux Pays de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, mais aussi la détermination des riverains à défendre leur patrimoine, permettent ainsi à ces lieux emblématiques de la Côte Basque de se pérenniser.
Suite prochainement avec l’histoire de la villa Aïce Errota !
Parution le 8 décembre prochain de « Saint-Jean-de-Luz, Architecture, la ville-jardin d’Aïce Errota ». Auteurs : Françoise Vigier & Daniel Albizu à paraître aux éditions Kilika.
136 pages , 150 pages de photographies couleur, 22 plans et illustrations, prix 25 €.
Samedi 8 décembre Dédicace de 17h à 18h30
à la Librairie le 5e art à Saint-Jean-de-Luz
Vendredi 21 décembre : Dédicace + Conférencede 16h à 19h Cultura Bayonne au Centre Commercial Ametzondo - Saint-Pierre-d'Irube
Samedi 22 décembre : Dédicace de 11h à 12h30 Maison de la presse Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz