1. C’est à ceux-là seuls qui combattent sous les étendards de Jésus Christ, que nous adresserons désormais la parole, selon l’ordre que nous avons cru devoir suivre; car comme la fleur précède toujours le fruit, de même la fuite du siècle précède toujours l’obéissance, soit qu’on quitte le monde par une séparation réelle, soit qu’on ne le quitte qu’en renonçant à son esprit et à ses maximes. C’est sur ces deux séparations du monde que l’âme, sur deux ailes d’or, s’efforce de monter au ciel; c’est ce que le psalmiste chantait dans ses airs si doux et si agréables : “Qui me donnera, disait-il, des ailes semblables à celles de la colombe, afin que je puisse voler jusqu’au ciel, et m’y reposer délicieusement après avoir travaillé, médité et pratiqué une humilité profonde et une obéissance parfaite ?” (cf. Ps 54,7)
2. Mais je crois qu’il est à propos de considérer ici quelles sont les armes spirituelles dont se servent les généreux soldats de Jésus Christ dont il est question ici, et de connaître de quelle manière ils tiennent le bouclier de la foi et de la confiance en Dieu, pour repousser loin d’eux toute pensée d’infidélité et de désobéissance; comme ils ont toujours l’épée de l’esprit de Dieu hors du fourreau pour immoler tous les mouvements de leur propre volonté, comme ils sont entièrement couverts des cuirasses de la patience et de la douceur pour émousser toutes les pointes dangereuses des injures, des moqueries et des paroles outrageantes, et comme ils portent sur la tête le casque du salut, qui consiste dans les prières ferventes de leur supérieur, qui les défend des traits enflammés de leurs ennemis. Voyez comme ils sont fermes et inébranlables dans leurs positions, et comme néanmoins ils jouissent de la délicieuse liberté des enfants de Dieu; car tandis qu’ils sont immobiles dans leurs prières continuelles, ils ne laissent pas d’exercer les devoirs de la charité en faveur de leurs frères en Dieu.
Une solidarité chrétienne affirmée face aux tentatives de déstabilisation de l'Orthodoxie par les instances européennes
De même que les Anglais avaient récemment changé le titre du célèbre tableau de Degas détenu par la National Gallery de Londres en rebaptisant "ukrainiennes" ses "Danseuses russes", les fonctionnaires européens voulaient à toute force inclure le chef de l'Eglise orthodoxe russe dans le nouveau paquet de sanctions contre Moscou débattu actuellement à Bruxelles.
Or le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est issu d'une famille dont les membres avaient été soumis pendant des décennies à la plus cruelle répression pour leur Foi et leur position morale à l'époque de l'athéisme communiste militant. Et aucun d'entre eux n'avait eu peur d'être emprisonné et de quelconques représailles, il faut donc être complètement ignare en matière d'histoire de l'Église pour essayer à nouveau d'intimider son clergé et ses fidèles en les incluant dans ces listes de sanctions...
Heureusement, la chrétienne Hongrie s'y est fermement opposée en la personne de son premier ministre (issu d’un milieu calviniste) Victor Orban : désireux que « la démocratie, en Europe, repose sur la chrétienté », solidaire de l'Eglise Orthodoxe pour la défense des chrétiens d'Orient,
"Nous ne permettrons pas aux chefs d'église d'être inclus dans la liste des sanctions", avait déclaré d'emblée Victor Orban à la radio Kossuth, précisant encore que "la liberté religieuse était sacrée et inviolable en Hongrie".
Finalement, après plusieurs semaines de tentatives infructueuses (Ursula von der Leyen soutenait même une modification des traités de l’UE "si nécessaire" pour l'abandon du vote à l’unanimité des 27 pays membres dans des domaines clés et arriver à ses fins), les instances européennes ont dû s'incliner devant la détermination hongroise, constamment réaffirmée : encore dernièrement, les Hongrois déclaraient qu'ils "n'avaient pas l'intention d'approuver le sixième paquet de sanctions contre la Fédération de Russie tant que le patriarche Cyrille n'en serait pas exclu". Ils demandaient de retirer le patriarche Kirill de la liste des sanctions du sixième paquet de sanctions, indiquant qu'ils "ne donneraient pas leur feu vert tant que le nom du patriarche ne serait pas retiré de la liste".
Quant au pape François, il avait récemment envoyé ses meilleurs souhaits au patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies à l'occasion de la Saint Cyrille & Méthode : "La fête de saint Cyrille, grand apôtre des Slaves, me donne l’occasion de vous adresser mes salutations et de vous assurer de mes prières pour Votre Sainteté et pour l’Église confiée à vos soins de pasteur. En ces jours, je prie notre Père céleste pour que le Saint Esprit nous renouvelle et nous affermisse dans le service de l’Évangile, particulièrement dans nos efforts pour la défense de la valeur et de la dignité de chaque vie humaine.
Que par l’intercession de votre saint patron, le Dieu tout-puissant et miséricordieux nous accorde le don de Sa sagesse, afin que nous restions toujours les humbles ouvriers de la vigne du Seigneur".