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Patrimoine
Rafa Zulaika quitte le Musée Basque : Adiorik ez Baiona, Iparralde eta Museoa !
Rafa Zulaika quitte le Musée Basque : Adiorik ez Baiona, Iparralde eta Museoa !
© ALC

| Alexandre de La Cerda 908 mots

Rafa Zulaika quitte le Musée Basque : Adiorik ez Baiona, Iparralde eta Museoa !

« Une nouvelle étape commence pour moi comme pour le Musée (où) j’ai eu le plaisir de travailler : 11 ans et 9 mois de ma vie professionnelle se sont ainsi passés à Bayonne et en Iparralde, ayant énormément appris et ayant vécu un grand nombre de moments exceptionnels. Des liens d’amitié ont été créés et cela est magnifique. Je suis revenu à Donosti/Saint Sébastien chargé d’une tonne de très bons souvenirs ! (…) Je réitère mon souhait de voir le Musée Basque rayonner dans tout le territoire basque dans le cadre du centenaire de l’institution avec un riche programme culturel à proposer aux publics en 2022-2024, et une extension vers la rue Jacques Laffitte, permettant au Musée d’assurer un meilleur service public à la communauté, avec une bibliothèque et un centre de documentation dignes de ce nom ».

C’est avec ce message envoyé à ses nombreux amis que Rafa Zulaika quitte le Musée Basque de Bayonne après en avoir été pendant onze ans le directeur en développant les relations entre les deux côtés de la muga : le musée a ainsi participé à différents événements de Saint-Sébastien, capitale européenne de la culture en 2016, et collaboré avec le musée Zumalakarregi à Ormaiztegi. Et d’envisager actuellement un nouveau projet professionnel « axé sur Donostia et le Gipuzkoa », qu'il ne peut pas encore révéler « mais qui le motive particulièrement ».

L’étape bayonnaise de Rafaël Zulaika

C’est le Dr Jean Grenet qui l’avait recruté, après sa sélectionné par un jury auquel participait la Drac. Auparavant, Rafa Zulaika avait œuvré au Musée de San Telmo à Saint-Sébastien : il avait alors présenté, il y a une bonne vingtaine d’années, une remarquable exposition de peintres basques au Casino de Biarritz, avec des tableaux de Zuloaga et d’autres grands peintres du Pays Basque, extraits des très riches collections de Beaux-Arts du Musée de San Telmo, qui méritent vraiment une visite.

Comment s’était-il intéressé aux Beaux-Arts et à la muséographie ? « J’ai commencé par l’histoire de l’Art pendant mes études à l’Université de Deusto à Saint-Sébastien puis à l’Universidad Autonoma de Madrid en m’orientant d’abord vers le patrimoine en général puis vers l’Art contemporain - qui m’intéressait mais dont l’approche « inexplicable », voire « incompréhensible » interrogeait mon âme curieuse d’étudiant -, je me voyais même embrasser une carrière artistique ; mais aussi les arts et traditions populaires, ce qui n’est pas contradictoire » !

- Car nos grands plasticiens basques se sont toujours rattachés à leurs racines, ils n’ont jamais été des artistes « hors-sol ».

- « C’est vrai. Finalement, je dois mon orientation définitive à mon oncle et parrain Vicente Zaragüeta (hélas, décédé il y a quatre ans) qui fut le président de l’Aquarium de Saint-Sébastien à l’époque de sa rénovation, avec qui j’avais fait plus d’une ballade en mer ainsi que des randonnées en montagne : il m’avait appris ce qu’était l’organisation traditionnelle de la maison basque, l’organisation des terres et les travaux agricoles dans la région. C’était une vision très différente des rues de la ville que j’avais coutume – en « urbain » et cosmopolite - d’arpenter. Egalement, j’ai profité des riches échanges avec ma tante Teresa Zulaika, qui avait hérité de toute la curiosité et de l’érudition de son oncle, le musicologue et compositeur Aita Donostia dont elle avait recensé les archives au couvent de Lecaroz. Il faudrait encore citer mon autre oncle, Luis Maria, architecte qui a travaillé avec Rafael Moneo (auteur du palais des festivals "Kursaal" à Saint-Sébastien, mais aussi de la gare d'Atocha à Madrid et de la Cathédrale Notre-Dame-des-Anges à Los Angeles en Californie, ndlr.). C’est donc dans cette ambiance musicale et artistique que j’ai fait le choix du « sol » et de la recherche des « racines », une réponse ancestrale sous forme d’outils et d’objets pour vivre, survivre et prendre du plaisir sur un territoire donné ; soit une « double âme » chez le Basque, tout à la fois enraciné et sensible à l’appel du large, et des aventures… Moi aussi, j’aime bien naviguer sur mon canot, toujours amarré à Saint-Sébastien ».

Lorsque je l’avais interviewé il y a deux ans, Rafa avait déjà formulé le vœu que « le Musée Basque puisse s’étendre vers la caserne des pompiers voisine (propriété municipale) – sans déloger personne, évidemment, je pense à l’association « Les Mouettes ». Cela permettrait de créer un nouvel auditorium équipé de moyens techniques et de projection, à la jauge plus importante que l’actuel (logé à Dagourette, ndlr.). Cela nous permettrait encore de faire venir ici notre bibliothèque et notre centre de ressources documentaires, très riches, actuellement au Château-Neuf. De plus, en terme de stratégie de politique culturelle pour la ville, l’extension à la caserne des pompiers qui touche à la rue Laffitte permettrait de faire le lien avec le musée Bonnat-Helleu, provoquer des synergies et constituer une sorte de cordon ombilical culturel, matérialisé à l’occasion par des expositions temporaires de sculptures dans l’espace public !

Je rêve que cette extension puisse être créée à l’occasion du centenaire du musée qui, ayant vu le jour en 1922, fut ouvert au public en 1924. Ou je serai encore là, avant ma retraite, ou bien j’aurai passé le relais du musée à mon successeur et je viendrai alors saluer et applaudir cette réalisation en tant que simple visiteur »

En attendant, Rafa Zulaika de conclure en euskara le message d’adieu envoyé à ses amis : « Esan bezala, milesker zuei guztiei Baionan eta Iparraldean etxeko bat bezala hartu izanagatik. Bihotzez espero dut Museoak etorkizun oparoa izango duela, merezitakoa. Eta hori denok, zuek han eta nik hemen, ikusiko dugula hurrengo urteetan. Sarri arte, Rafa Zulaika ».

 

 

 

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