Beatriz Artolazabal Albéniz, ancienne ministre de l'Emploi et des Politiques sociales, puis de la Justice et des Politiques sociales dans les gouvernements du précédent lehendakari Iñigo Urkullu, et actuelle maire-adjointe de Vitoria/Gasteiz, la capitale de la Communauté autonome d’Euskadi, a reçu mercredi Me Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Cté Pays Basque, ainsi que ses adjoints Yves Ugalde et Joseba Erremundeguy.
Car, succédant à Porto et à Bergame, la capitale de nos trois provinces d’Iparralde était la « ville invitée » de la troisième édition du colloque des "Green Cities", sorte de Rencontres Vertes co-organisées par nos collègues du journal « Noticias de Álava ».
Pour sa part, Me Etchegaray avait manifesté que « la transition écologique ne serait pas une réussite si elle n'était pas solidaire » en indiquant l’importance d’aider les personnes à faibles ressources à acheter des véhicules hybrides ou électriques lorsque des zones à faibles émissions seront mises en place dans les villes européennes et ainsi éviter quelque « ségrégation » empêchant, par exemple, certains habitants d’accéder à leur cœur de leur ville.
Lors de son intervention, le maire de Bayonne avait également appelé à « bousculer les habitudes », comme l’usage de voitures particulières pour se rendre au travail, les administrations devant y apporter « une réponse alternative ».
En particulier, Me Etchegaray avait évoqué la trentaine de bus entièrement électriques dont sa région est équipée - fabriqués par Irizar - et qui sont déjà pleinement opérationnels.
Il avait également encouragé à éviter toute « spéculation immobilière » pouvant affecter les terrains urbains tout en favorisant la création d'entreprises : « Les choses ne sont pas simples, car elles remettent en cause nos modèles économiques et juridiques », avait encore noté le maire de Bayonne, tout en soulignant les « nombreux points communs » qui unissaient Vitoria/Gasteiz et Bayonne, en particulier leur passé remontant à l'époque romaine, permettant ainsi aux deux villes d'« aborder la durabilité dans une perspective historique ».
Et de saluer « l'engagement de Vitoria-Gasteiz en faveur du développement durable » à partir de politiques « exemplaires » qui constituaient pour Bayonne « une véritable source d’inspiration ».
Un regret, exprimé dans sa chronique par l’adjoint bayonnais à la Culture, Yves Ugalde, concerne une débauche d’anglicismes, depuis l’intitulé du colloque, « Green Cities », jusqu’aux « Smart cities » désignant « les villes qui concilient l'humanisme des rapports entre leurs citoyens et les objectifs d'économie d'énergie et de lutte contre les gaz à effets de serre »…
Et lors du dîner réunissant le soir les Bayonnais et leurs hôtes de Vitoria/Gasteiz, devant l’inquiétude manifestée par ces derniers face à « l'effacement progressif de l'idée qu'ils se faisaient de la France, pays des lumières et des humanités », Yves Ugalde de commenter : « Que dire à cela ? Cette France existe t'elle encore d'ailleurs ? Une France qui, pour les générations qui suivent les quinquas espagnols qui nous parlaient, n'a déjà plus de sens. La mode des "Green" et des "Smart" a, quoiqu'il en soit, pris le relais d'un rayonnement français historique, signé Montesquieu ou de Tocqueville. Il faut bien se faire à l'idée que ces noms, ce jour, au palais Europa (où avait lieu le colloque, ndlr) n'auraient semblé "smart" à personne ».