« Le festival n'acceptera en aucune forme toutes agressions sexistes, lesbophobes, homophobes, racistes ou autres. Nous considérons le Festival EHZ comme un lieu où toutes les personnes puissent se sentir libres et respectées. De plus, le festival condamne avec fermeté les atteintes sans consentement, les offenses, les exclusions et autres formes de comportements inappropriés »... Ces beaux principes figurent en tête du programme du festival, mais visiblement ils ne s’appliquent guère à la communauté chrétienne d’Arbérats, du Pays Basque et d’ailleurs : en effet, dimanche dernier, Ane Lindane (de son vrai nom Ane Miren Hernández), programmée comme artiste, avait été filmée debout sur la table du Saint Sacrifice de l’église du village, mimant des gestes obscènes - une masturbation avec un crucifix qu’elle jettera par la suite - et proférant des paroles ouvertement antichrétiennes.
L’actrice a relayé sa prestation avec fierté sur les réseaux sociaux en se vantant avec arrogance : « dans une église non désacralisée, nous fûmes 200 personnes à ébranler les fondements du catholicisme par nos éclats de rire. Nous avons profané, blasphémé (…) HIL DA JAINKOA » (Dieu est mort, en langue basque). Ainsi, l’obscénité et la profanation deviennent un acte militant sur l’autel du Christ confondu avec une scène de théâtre militant, voilà où en est tombée une certaine idée de l’a-culture !
On peut également s’interroger : qui donc aurait autorisé l’usage de l’église ? Selon certaines sources, le curé du lieu n’avait pas été consulté (ni, à fortiori, l’évêché de Bayonne)... Quant à la mairie, propriétaire du bâtiment, on attend sa réaction...
Pour sa part, l’évêque de Bayonne a réagi : « Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux révèle qu’une militante dont la prestation était programmée dans le cadre du festival de musique « Euskal Herria Zuzenean », s’est livrée, le dimanche 29 juin, après s’être dressée sur l’autel de l’église du village d’Arbérats-Sillègue, à des gestes particulièrement obscènes tout en tenant des propos violemment antichrétiens.
De tels agissements, qui précisons-le, se sont produits dans une église consacrée au culte, heurtent profondément la communauté catholique. Ils constituent, aux yeux de l’Église, un sacrilège qui appelle un acte de réparation ».
Mais n’attendons aucune réparation, ni même condamnation des pouvoirs publics, le ministère de la Culture venant par ailleurs de nominer au grade de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres l’actrice Barbara Butch, connue pour avoir incarné l’année dernière un Christ travesti dans une parodie blasphématoire de la Cène lors des Jeux Olympiques de Paris. Alors que les attaques contre les églises, les calvaires et les symboles chrétiens se multiplient en France - plus de 1 000 actes antichrétiens recensés chaque année - cette décision résonne comme un encouragement tacite à la dérision du sacré.
Il est vrai que déjà il y a 120 ans, le 3 juillet 1905, le vote de la loi de séparation des Églises et de l’État devait déclencher une persécution anti-chrétienne, arme exterminatrice contre les congrégations religieuses auxquelles toutes les autorisations furent refusées en bloc, et le droit d'enseigner retiré, avant leur expulsion, ainsi que les fameux « Inventaires » des biens ecclésiastiques de 1906 / voyez notre article :
https://www.baskulture.com/article/fvrier-1906-le-pays-basque-dfend-ses-glises-contre-les-spoliations-rpublicaines-3721