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Critique musicale
Nouvel An à Biarritz : talents et allant au concert de tradition viennoise de l’Ensemble Orchestral
Nouvel An à Biarritz : talents et allant au concert de tradition viennoise de l’Ensemble Orchestral

| Alexandre de La Cerda 449 mots

Nouvel An à Biarritz : talents et allant au concert de tradition viennoise de l’Ensemble Orchestral

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Une salle enthousiaste pour applaudir Yves Bouillier et son orchestre ©
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l'Ensemble Orchestral de Biarritz ©
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La grande salle de la Gare du Midi était bien pleine lors de ce « concert Strauss » que l’Ensemble Orchestral de Biarritz donnait pour la première fois sous l’égide d’Entractes Organisation d’Olivier Barnèche, lui faisant intégrer avec succès la musique classique pour lancer sa programmation de l’année.

Après un départ en trombe avec l’ouverture de l’opérette « La Chauve-souris », vint le tour - non moins enjoué – des valses et des polkas : d’abord la « pizzicato », si particulière à base de cordes pincées, suivi de « Im Krapfenwald » avec le hululement des chouettes et autres piaillements d’oiseaux dans la forêt reproduits par les instrumens de l’orchestre.

Sa fine silhouette revêtue de la queue de pie qui lui sied si bien, Yves Bouillier dirigeait avec élégance, distinction et sa précision coutumière !

Fougue, vigueur, jeunesse… érudition !

Et tout en dirigeant « Champagne polka », le chef remplit des flûtes du bouillonnant élixir, trinqua avec le premier violon, puis ce sera au tour des auditeurs du premier rang pendant que fusait la joyeuse musique au rythme des bulles et des bouchons !

Et Yves Bouillier de profiter de l’entracte pour accorder un petit bisou à son fils Corentin, quatre ans, qui avec sa mère, la non moins talentueuse pianiste Damaris Alsunard, apprécie la musique paternelle...

Comme à l’accoutumée, Yves Bouillier suscite l’intérêt pour les partitions interprétées en relatant leur histoire, avec parfois une pointe d’humour : ainsi, la Valse de l’Empereur ou plutôt des deux empereurs car écrite à l’occasion de la visite de Guillaume II en Autriche pour conclure une alliance entre les deux empires.

La deuxième partie du concert sera aussi joyeuse et festive : aux polkas succédera l’ouverture du « Baron Tzigane » mélangeant brillamment le folklore tzigane et la sentimentalité que Strauss fils savait talentueusement traduire avec une orchestration toujours subtile.

Ecrite pour l’inauguration du canal de Suez avec l’impératrice Eugénie, la « Marche égyptienne » revêtira des couleurs orientalistes, et une vive chevauchée musicale partira « à la chasse » avec « Auf der Jagd », terminée par un coup tiré d’un vrai fusil que tenait au fond de l’orchestre un musicien coiffé du traditionnel chapeau tyrolien.

« Tritsch-Tratsch » Polka, dont le titre fait référence aux rumeurs et potins en argot viennois, balayera ceux de l’année passée (pour laisser le champs libre en 2022 ?) avant que le traditionnel « Danube bleu » dont la mélodie fait naviguer sur les ondes enchantées du fleuve viennois et la marche de Radetzky rythmée par le public enthousiaste ne fassent revenir plusieurs fois le talentueux jeune chef d’orchestre et ses musiciens.

Ce concert du Nouvel An n’a pas manqué ainsi de redonner chaleur et joie à un public qui en a bien besoin : milesker zuri, Yves ! Biba zu eta segi aurrera !

Remerciements au "toujours jeune" Claude Thetaz pour ses photos.

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