L’art de vivre en exergue
« Le grand art d'être heureux n'est que l'art de bien vivre ». Je ne me rappelle plus l’origine de cette sage parole, mais elle semble s’appliquer avec bonheur à Michel d’Arcangues et à la véritable pléiade de jeunes talents qu’il réunit patiemment autour de sa magnifique demeure ancestrale sauvée miraculeusement de partages « familiaux » dilapidateurs. Rarement, les goûts, les couleurs et les sons se seront répondus avec autant d’harmonie : l’élément gastronomique figure en bonne place parmi le foisonnement littéraire et musical qui anime le château d’Arcangues.
Particulièrement à l'occasion du traditionnel dîner de Noël qui voit Michel d’Arcangues - avec son fils Louis - suivre la tradition de ses nobles ancêtres, en particulier son grand-père Pierre d'Arcangues qui invitait traditionnellement au château le compositeur Ermend Bonnal et sa famille après la Messe de Noël à l'église Saint-André de Bayonne dont le maître, également directeur du conservatoire, était le titulaire de l'orgue. 
Lorsque le marquis avait assisté à l'interprétation au Châtelet par quelques trois cents exécutants des célèbres Concerts Colonne de l'oratorio « Les Poèmes Franciscains » composé par Ermend Bonnal sur des poèmes de Francis Jammes, émerveillé par la qualité de l'œuvre et le succès de son auteur, il ne put réprimer cette remarque si juste : « Nul n'est prophète en son pays, prétend le vieux proverbe. Hélas ! C'est vrai et combien regrettable. Il semble que pour apporter à un artiste que nous connaissons le tribut d'admiration auquel il a droit, nous ayons besoin qu'on vienne de l'extérieur, nous dire : - c'est beau, vous pouvez admirer » ! Depuis lors, une belle amitié s’était nouée entre Ermend Bonnal et Pierre d'Arcangues...

Et le dîner de Noël de cette année ne dérogea pas à la règle : succédant à un excellent chapon arrosé des meilleurs millésimes du château Miller La Cerda, en vertu de la tradition datant de la grand-mère de Michel, fille d'un ambassadeur de Bolivie à Londres, suivirent deux desserts très "british". D'abord une "potée" de Blue Stilton, un fromage à pâte persillée au lait de vache, à la texture crémeuse avec une saveur relevée qui - selon l'antique recette en vigueur à Arcangues - se déguste sur un large biscuit sucré fondu avec une gorgée de porto, tel une sorte de tiramisu. Et pour couronner le tout, un traditionnel "Christmas pudding" servi avec du "beurre-brandy" et un sabayon.

Fait exceptionnel, le château d'Arcangues reste ouvert à la visite jusqu'au 15 janvier, de 10h à midi et de 14h à 18h / Fermé le lundi / Visites guidées
Prix : 8€ / Gratuit - de 12 ans.
Parking gratuit, boutique. Le parc n’est ouvert qu’aux visiteurs payants / Tél : 05 59 43 04 88