C’est une remarquable initiative que le Bayonnais Nikolaï Singier-Kurzawa vient de lancer en faveur du patrimoine de notre région lié à l’histoire de l’importante communauté russe qui s’y était fixée à partir du XIXème siècle. Sa première tâche consistera à recenser les tombes et monuments russes au Pays Basque et dans les provinces gasconnes environnantes afin de les restaurer et de les préserver.
En tant que consul honoraire de Russie dans le Sud-Ouest, j’avais eu la joie d’assister en novembre 2008 à l’inauguration officielle - en présence du maire d’Urrugne, Odile de Coral, et des représentants des paroisses russes de Biarritz et de Pau - de la tombe retrouvée et restaurée (sur l’initiative de la société d’histoire locale Jakintza) au cimetière communal du prince Théodore de Russie, fils du grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch qui fut une personnalité éminente de l’Empire russe (créateur de la première aviation russe) puis de l’émigration.
Mais pour une tombe relevée, combien d’abandonnées dans nos cimetières de province ?
Personnellement, j’avais eu l’occasion quinze ans auparavant de racheter in extremis (et presque par hasard) la concession de celle du fils du Père Tseretelli, aumônier à Gallipolli puis recteur de l’église russe de Biarritz avant la nomination à la fin des années vingt du père Alexandre Rehbinder.
Et avec mon épouse, nous avions guidé en 2009 le Père Adrien Echevarria (desservant de l’église de Pau) dans les cimetières où je savais trouver des tombes russes, en particulier le carré russe à Salies de Béarn (où était située la Maison de l’Enfant russe, magnifique œuvre des ducs de Leuchtenberg qui sont enterrés sur place) ; le cimetière du Sabaou, où se trouvent de nombreuses tombes de familles très connues, Arbonne et, bien sûr, Urrugne. Partout, le Père Adrien avait pu célébrer des « panikhides » (office des défunts) et nous avions photographié les tombes (dont beaucoup étaient dans un triste état) en essayant de faire un recensement, sans doute très incomplet…
J’avais déjà eu l’intention de créer une sorte de fondation pour essayer de relever ces tombes menacées en y intéressant les autorités ou des institutions ou mécènes de Russie. Mais au fil des ans, et malgré quelques restaurations exemplaires comme la tombe des Leuchtenberg à Salies-de-Béarn (grâce à la générosité de Philippe Bon et son épouse) ou le caveau des Oldenbourg à Biarritz, le problème se posa d’une manière encore plus urgente que je ne l’escomptais.
Et je suis d’autant plus heureux que le défi ait été relevé par Nikolaï Singier-Kurzawa, lui-même grand collectionneur de souvenirs et d’objets d’art russes - voyez son site :
https://www.facebook.com/Collection-priv%C3%A9e-Romanov-de-Nikola%C3%AF-Singier-kurzawa-110271800818939
C’est ainsi qu’un déjeuner « russe » en Basse-Navarre avec Nikolaï accompagné de Marie-Agnès Domin, auteur de plusieurs ouvrages sur la Russie ("Le grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch", "La grande-duchesse Anastasia", "Le peintre Nicolas Roerich", etc.) avait récemment présidé à la fondation de l'association "Mémoire et culture de Russie / Русское наследие в баскском и гасконском краях" dont le bureau comprend :
Comité d'honneur :
- Le comte Louis d'Arcangues
- Le consul (h) de Russie à Biarritz Alexandre de Miller de La Cerda
-- Madame Anna de Miller-de La Cerda
Membres du bureau :
- Président : Monsieur Nikolaï Singier-Kurzawa
- Secrétaire : Madame Marie-Agnès Domin
- Trésorière : Madame Danièlle Giralda
- Membre : Docteur Alexandre Krassoulia-Vronsky
Pour l'anecdote, un excellent ancien millésime du cru "Tokay de Massandra", vignoble créé en Crimée pour l'empereur Nicolas II par un mien arrière-arrière-grand-oncle, le prince Lev Galitzine, avait ouvert la réunion qui s'était poursuivie par un traditionnel "borchtch" et un goulasch à la pétersbourgeoise arrosé de mon château Miller-La Cerda (millésime 2009)…
Toutes les personnes intéressées par cette œuvre patrimoniale peuvent désormais rejoindre sur Facebook le groupe public Mémoire et culture de Russie https://www.facebook.com/groups/242369864243873
ou contacter :
Nikolaï Singier-kurzawa (tél. 06 14 69 59 71)
Marie-Agnès Domin (tél. 06 73 50 80 20)