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Manifestation
Metopéra à la Gare du Midi : la version originale de Boris Godouvov ce samedi 30 octobre
Metopéra à la Gare du Midi : la version originale de Boris Godouvov ce samedi 30 octobre

| Manex Barace & ALC 784 mots

Metopéra à la Gare du Midi : la version originale de Boris Godouvov ce samedi 30 octobre

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René Pape en Boris Godounov au Met ©
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René Pape dans l'âme tourmentée du tsar Boris .jpg
René Pape dans l'âme tourmentée du tsar Boris ©
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Les costumes somptueux aux vives couleurs évoquent l’iconographie russe ©
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Après 18 mois de fermeture, la scène lyrique américaine reprend du service pour le plus grand plaisir des mélomanes et amateurs d'opéras ! La saison 2021/2022 propose jusqu’au 4 juin prochain une dizaine d’opéras dont cinq nouvelles productions. Parmi elles, des œuvres contemporaines comme le Hamlet du compositeur australien Brett Dean, en hommage à la pièce de Shakespeare. Les grands classiques du répertoire feront partie de l’agenda avec Cendrillon, par le scénographe français Laurent Prelly, ou encore la version française originale en cinq actes de l’opéra de Verdi, Don Carlos

Cette saison, le Met présente également la version originale en un acte de « Boris Godounov », le chef-d’œuvre de Moussorgski de 1869, dont la première mondiale avait été donnée par le Théâtre académique d'État d'opéra et de ballet de Saint-Pétersbourg : comment ne pas avoir encore présente à l’esprit (et à l’oreille, grâce aux nombreuses rééditions de ses enregistrements) l’interprétation bouleversante de Fedor Chaliapine, un habitué de la côte basque où il séjournait fréquemment entre deux tournées dans ses villas « Korsar » et « Isba » à Saint-Jean-de-Luz / voyez notre article :
 https://www.baskulture.com/article/chaliapine-et-le-brillant-entre-deux-guerres-luzien-1226

Ce samedi 30 octobre, dans le rôle de Boris Godounov, c’est la basse René Pape originaire de Dresde qui reprendra son portrait bouleversant du tsar torturé : Il incarne avec une vérité extraordinaire un Boris rongé par les doutes et le remord : tout l'amour qu'il donne au peuple russe, à ceux qui l'entourent, à ses enfants, ne peut effacer la tache indélébile de l'assassinat du jeune tsarevitch Dimitri.
On ne peut qu'être saisi et bouleversé par une interprétation d'une intensité émotionnelle puissante, ayant devant les yeux non pas un chanteur, mais réellement un souverain en proie aux hallucinations et à la folie qui s'insinue pas à pas dans son âme tourmentée. 

Le chef d'orchestre Sebastian Weigle dirigera le chef-d'œuvre de Moussorgski, un pilier du répertoire russe, dans sa version originale de 1869, qui dure deux heures et quart sans entracte. 
La production touchante de Stephen Wadsworth capture de manière poignante l'espoir et la souffrance du peuple russe ainsi que du tsar lui-même. 
Les décors de Ferdinand Wögerbauer sont à la fois sobres et grandioses, une place, l’entrée d’une cathédrale, un trône de profil dans une grande salle de réception et des toiles peintes où dominent l’or et le pourpre. Au sol, un livre gigantesque que feuillette le moine Pimène, symbolise sans doute l’histoire en marche. Les costumes somptueux qui se déclinent en rouge pour les soldats, jaune, bleu et brun pour le peuple, évoquent l’iconographie russe. Les mouvements de foule sont impeccablement réglés, la direction d’acteurs souligne avec subtilité les rapports entre les personnages.

Un sommet du canon de l'opéra russe, Boris Godounov opère à la fois sur les niveaux les plus épiques et les plus intimes, avec des scènes de foule immenses et des monologues monumentaux juxtaposés à des extraits de mélodies folkloriques plus petites (mais cruciales). Au cœur du drame se trouve le tsar titulaire, une figure complexe et nuancée qui est à la fois un héros et un méchant, un sommet du répertoire de la basse et un personnage tout à fait captivant.

Rappel : l’action se déroule en Russie entre 1598 et 1605 et relate l’arrivée au trône, le règne puis la chute du tsar Boris Godounov. Pour parvenir au pouvoir, ce dernier a été mêlé au meurtre du petit Dimitri, l’héritier légitime de la couronne ; toutefois, les circonstances de la disparition du tsarévitch restent troubles. Eclairé par le moine Pimène, le novice Grigori entreprend de se faire passer pour le véritable héritier : il aurait d’ailleurs aujourd’hui le même âge que lui. Les souffrances de son peuple, la crainte d’être renversé, de même que les remords de ses crimes font peu à peu sombrer Boris Godounov, tsar incertain, dans la solitude et la paranoïa. Lorsque Grigori, encouragé par la princesse polonaise Marina, marche sur Moscou à la tête d’une armée pour le renverser, Boris n’a pas même le temps de se battre et de s’y opposer : rongé par sa folie, il s’écroule au bout de son délire, mort.

Biarritz, Gare du Midi, samedi 30 octobre à 19h.
- Tarifs - 25 € / 17 € - Gratuit jusqu’à 18 ans.
- Abonnements : Pass 4 opéras : 80 € (4 x 20 €) / Pass 6 opéras : 108 € (6 x 18 €) + frais de location Biarritz Tourisme : +2 € / billet ; + 1 € / billet dans un abonnement.
Billetterie générale à l’Office de tourisme de Biarritz (05.59.22 .44.66) ou en ligne : http://tourisme.biarritz.fr/fr/billetterie
En raison des consignes sanitaires actuellement en vigueur, le placement est libre. L’accès à la Gare du midi pour les retransmissions est soumis à la présentation du passe sanitaire ou d’un test PCR ou antigénique de moins de 48 heures. 

Répondre à () :

Pierre Bouchet | 29/10/2021 12:07

Boris Godounov depuis le MET le 30 oct à Biarritz

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