Toujours assoiffé de revoir certains endroits du globe qui lui avaient beaucoup plus dans le passé, et en découvrir d’autres qu’il regrettait de n’avoir pas découverts, un nouveau projet s’est concrétisé au printemps 2019, « avant que le passeport de notre infatigable journaliste / globe-trotter (et chanteur du groupe Oldarra) ne soit périmé »… Après un séjour au Sri-Lanka et au Japon, nous le suivons cette semaine en Malaisie :
Vendredi 12 avril :
Le bus pour l’aéroport de Tokyo-Narita fait halte à l’hôtel Keio vers 16h30. La chambre doit être libérée avant 11 heures. Valise et sac déposés à la conciergerie après le dernier petit-déjeuner. Une dernière balade de quelques heures vers le district d’Obaida, situé à la limite de l’océan. Deux compagnies différentes de métro sont nécessaires pour y accéder : 200 yens, le tarif habituel dans Tokyo intramuros et 320 yens ensuite. Ciel légèrement couvert, température toujours fraîche, le thermomètre n’affichera pas plus de 11° aujourd’hui encore selon les prévisions. Pourquoi cette balade vers la zone portuaire ? Pour fouler au moins une fois le sable de la minuscule plage (!) de Tokyo, mais surtout pour voir le Rainbow Bridge, pont qui enjambe la baie (1,7 kilomètre, que l’on peut traverser à pieds) et dans le parc une copie de la statue de la Liberté de Paris, l’originale, moins connue que celle de New-York, qui marque l’entrée maritime de New-York. Statue au premier plan, pont en second plan, on peut se croire à New-York !
Retour à Shinjuku. J’aurais bien aimé découvrir un dernier sanctuaire dans le district mais l’heure tourne et je ne peux me permettre de me perdre et rater l’avion du soir… Quelques derniers clichés dans les rues du quartier de la gare, grouillantes de monde cet après-midi aussi. J’attends tranquillement l’heure du départ. Le Wi-Fi fonctionne toujours. Dernière consultation de ma messagerie avant de prendre place dans le bus. Trafic dense sur l’autoroute. Les formalités de départ sont (heureusement) plus rapides pour quitter le Japon que pour y entrer.
Bagage enregistré jusqu’à Denpasar (Bali). Voyage en deux tronçons. Le premier jusqu’à Kuala Lumpur (Malaisie). Vol de Malaysia Airlines Berhad 71 effectué à bord d’un Airbus A350-900 en un peu plus de 7 heures. Départ 21h40. Chaque passager dispose comme c’est devenu courant, du moins sur les lignes internationales, d’un écran tactile qui permet de visualiser et choisir son passe-temps durant le vol (suivi du vol, musique, films, documentaires, jeux divers). A bord de cette compagnie l’écran s’allume d’autorité et propose de lire et écouter la prière du jour. Durant le vol la carte indique la direction suivie par l’avion et sa position et sa distance par rapport à La Mecque.
Samedi 13 avril :
Il est 4 heures du matin lorsqu’atterrit l’Airbus à Kuala Lumpur. L’aéroport semble désert, du moins dans la zone de transit. Selon mes cartes d’embarquement le vol en correspondance décollera à 9 heures. Personne dans l’aérogare auprès de qui se renseigner. Lumières en veilleuse. Impression étrange. Au premier étage, deux portes laissent passer de la lumière. Après avoir trouvé comment y accéder, je renonce à entrer : il s’agit de deux salles de prières, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes. Le jour se lève, les rideaux des comptoirs et des magasins aussi. Pas en grande forme, pas trop envie de jeter un coup d’œil, même si j’ai dû dormir près de quatre heures dans l’avion. Arrive enfin l’heure de l’embarquement pour Denpasar. L’aéroport semble s’être réveillé tout d’un coup.
En début de vol s’est à nouveau affichée sur les écrans la prière du jour. Décollage du vol Malaysia Airlines Berhad 715 à l’heure prévue. L’aéronef est un Airbus A330-200. Vol tranquille. Un petit en-cas est proposé à chaque passager. Durée du voyage 3 heures et 5 minutes. Midi juste passé lorsque l’Airbus se pose sur le tarmac de Bali-Denpasar. Comme lors de l’arrivée au Japon le temps me semble long dans la file d’attente aux guichets d’immigration malgré les « Welcome to Bali ». Une heure et demie d’attente à ma montre. Photographie sans sourire s’il vous plait et prise des empreintes digitales (est-ce ainsi en France maintenant ?). Rien à déclarer aux douaniers occupés à deviser entre eux. Un peu d’anxiété une fois sorti de l’aéroport : pas de panneau indiquant que monsieur Barace est attendu… Pas de panique cependant. Sur près de cent mètres attendent stoïquement sous le soleil les représentants des agences de voyage, et mon nom apparait enfin. Temps lourd. Température 31°. Mon conducteur-accompagnateur durant mon séjour se prénomme Alit (« petit » en Indonésien). Utile pour me repérer durant mon court séjour à Bali, l’alphabet romain est utilisé en Indonésie.
La distance entre l’aéroport Ngrah Rai et Ubud, capitale culturelle de Bali où se trouve mon hôtel, n’est sur la carte que de 35 kilomètres. Il faut néanmoins une heure et demie pour les parcourir. Arrivée vers 17 heures au Agung Raka Resort & Villa, puisque tel est le nom de l’hôtel. La chambre #140 qui m’est allouée ne semble pas correspondre à ce qui m’a été vendu « chambre Deluxe avec vue ». Importante fuite d’eau dans la robinetterie-tuyauterie de la salle de bains. Je sors de la chambre pour aller à la réception signaler ce désagrément. La poignée de la porte cède : impossible de la fermer. S’ensuit un bricolage de fortune de la plomberie et de la serrurerie. Enfin un plouf ! dans une des deux piscines pour me détendre un peu. Il fait nuit noire. Dans la rue à la recherche du Warung (restaurant) que m’a suggéré Alit (reparti pour Denpasar jusqu’à demain matin). Je n’ai pas trouvé ce fameux Ganesha dont il m’avait venté la cuisine locale. Une taverne grecque (!) fera l’affaire pour ce soir. Réveil positionné à 6 heures, pour petit déjeuner à 7 heures et départ pour la journée à 8 heures.
Dimanche 14 avril :
Avais-je mal compris l’anglais local ? Le petit déjeuner n’est servi qu’à partir de 7h30. De ma chambre jusqu’à la réception il faut compter cinq minutes de marche. Heureusement (?) Alit arrivera en retard et j’aurai le temps de profiter du buffet. Alit parle bien Français, qu’il a appris à l’Alliance française. Il peut donc se faire l’interprète de mon mécontentement car la serrure a de nouveau cédé et j’insiste sur le fait que ma chambre ne correspond pas à ce qui a été réservé et payé. La vue donne sur un mur végétalisé et non sur le jardin. Par malchance le gérant du complexe hôtelier est absent actuellement…
Départ de l’excursion (90 kilomètres sur la carte) pour la journée. Il est bon de savoir (ce qui n’est pas indiqué explicitement) que toutes les entrées dans les sanctuaires importants et méritant d’être visités sont payantes, sous forme de droit d’entrée ou de donation à prix fixe (!). Or je n’ai pas prévu suffisamment de roupies indonésiennes pour cela et manger durant mon séjour.
Dans la région de Jatiluwih de belles rizières s’étendent sur les collines. A des stades différents : ici seule est visible la terre sèche, là le repiquage du riz est déjà réalisé, ailleurs tout est verdure, plus loin la récolte est en cours ou déjà terminée… Les rizières de la région de Jatiluwih sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui justifie bien un péage (pour les touristes) pour y accéder ?
Premier temple au pied d’une montagne verdoyante que recouvre des nuages (un volcan ?). Pura Luhur Batukaru est un temple de la dynastie royale de Tabanan, construit pour vénérer les divinités de la montagne sacrée Batukaru et du lac Tamblingan. Une fois acquitté le droit d’entrée - pardon, la donation - les messieurs sont priés de couvrir leurs jambes (et pantalon) d’un sarong, lequel me va finalement fort bien. Le temple est isolé dans la forêt tropicale luxuriante et humide, parmi les frangipaniers et les hibiscus.
Situées au pied du mont Batu Karu les sources d’Angseri se trouvent au cœur d’une forêt de bambous et offrent une belle vue sur les rizières et des cascades. Les gens des alentours viennent se baigner dans les eaux chaudes. J’aurais pu en faire de même si j’en avais été avisé par mon chauffeur…
Le lac Bratan (altitude1230 mètres) est le deuxième plus grand lac de l’île de Bali. Sur un îlot de la rive ouest se dresse le Pura Ulum Danu Bratan, fondé en 1634, dédié à Dewi Danu, déesse des lacs et des rivières. Le temple apparait, cerné par un halo de brume, comme posé sur les flots. Très bel endroit, malgré l’orage qui menace et l’impression de nuit en pleine journée. L’orage éclatera d’ailleurs, écourtant la visite… Très belles photos malgré la présence de touristes (ou fidèles ?) qui font le tour du temple sur des embarcations.
Le chauffeur est mis à ma disposition jusqu’à 18 heures. Il est seulement 17 heures lorsqu’il me ramène à Ubud. Heureuse surprise, une nouvelle chambre m’a été attribuée, plus conforme à ce qui était prévu. Petit bémol, la clé a été égarée et il me faudra demander systématiquement à un employé de bien vouloir m’ouvrir la porte. Petite relaxation à la piscine, située maintenant près de ma nouvelle chambre avant d’aller dîner dans le quartier. La télévision ne proposant que des chaines indonésiennes, au lit de bonne heure donc, réveil programmé à 6h30.
Lundi 15 avril :
Au restaurant, situé face à ma nouvelle chambre, à 7h20. Prise de ma commande à 7h45 du petit déjeuner balinais qui sera servi à 8h10 (le buffet c’est le dimanche ?). Panique à la réception lorsque j’y arrive à 8h30 pour partir en excursion (55 kilomètres au compteur mais deux heures de route). Il suffit d’un « all is OK » de ma part pour que le pauvre réceptionniste retrouve le sourire (c’est toujours le même qui a jusqu’alors recueilli mes doléances…). Prévue au programme, une visite dans une école primaire du petit village de Marga. Parmi les matières enseignées, travaux manuels dont tressage et fabrication de paniers pour les offrandes rituelles. Visite d’une maison pratiquant l’éco-tourisme, initiation à divers travaux manuels (confection d’un panier à offrande, démonstration de fabrication d’huile de coco) avant une balade à pieds dans la forêt et les rizières. Un groupe de Français fait apparemment le même circuit. Succulent déjeuner balinais dans cette maison.
Il fait très chaud. Le ciel se charge un peu sur la route (ou plutôt la piste). Il ne pleuvra finalement que quelques gouttes sur le chemin du retour de Pura Alas Kadaton, situé dans la forêt tropicale de Mengwi où vivent des centaines de macaques gris à longue queue, un peu trop envahissants…
Pura Taman Ayun « temple aux beau jardins » est dédié aux ancêtres des princes qui régnèrent sur Mengwi jusqu’en 1892. C’est l’un des plus grands temples de l’île orienté vers le mont Battukaru, contrairement à la majorité des temples de Bali, tournés vers le mont Ajung.
Les routes sont beaucoup plus encombrées en direction de l’océan et du fameux temple de Tanah Lot. Selon une légende le Pura Tanah Lot aurait été édifié au 15e siècle par le prêtre javanais Nirartha, tombé en admiration devant la beauté du site. Le temple est construit sur un rocher émergeant de l’eau. Seuls les croyants balinais peuvent y pénétrer et uniquement à marée basse. Les couchers de soleil y sont souvent spectaculaires, mais pas aujourd’hui. Une grotte à proximité abriterait des serpents venimeux, gardiens du temple. Avant d’accéder au site il faut après avoir versé son obole (tarifiée) traverser un immense parc de boutiques de souvenirs. Beaucoup trop de monde à mon avis (mais c’est bon pour le tiroir-caisse).
Piscine au retour ! Une bonne surprise m’attend à la réception. Suite à mes réclamations (justifiées) et commentaires auprès de l’agence réceptive balinaise que j’ai eu au téléphone, le dîner de ce dernier soir m’est offert par la direction de l’établissement. Je serai le premier client à 19 heures précises. Commande prise vers 19h30 et début du service à 20 heures. Heureusement ma chambre est juste en face car il pleut depuis la tombée de la nuit. Le repas était très bon ! Aucun canal étranger à la télévision, aucune information sur l’actualité dans le monde. Pas envie de sortir ma tablette de la valise. De toute façon je ne sais pas enregistrer le mot de passe du Wi-Fi (c’est le réceptionniste qui l’a fait sur mon téléphone). 21 heures. Demain dernières visites sur le chemin de l’aéroport, avant le vol de nuit vers Auckland via Sydney.