Sous la direction de l’architecte du patrimoine Catherine Matveieff, la restauration à Louhossoa de l’église Notre-Dame de l’Assomption datant du XVIIème siècle s’était achevée pour la messe de l’Assomption le 15 août, quelques mois avant celle de l’église d’Arancou dédiée également à la Vierge Marie.
Classée monument historique en 2014, l’édifice religieux de Louhossoa – village situé entre les provinces de Labourd et de Basse-Navarre - fut construit en quatre étapes, de 1626 à 1674, à quelques centaines de mètres de l’affluent de la Nive, la Mouline. Après la dernière rénovation datant de plus de cinquante ans, les travaux de restauration de l’édifice religieux ont commencé en 2018, suite à l’étude de l’architecte du patrimoine.
Le coût des travaux s’éleva au total à 650.000 euros, subventionné à 80% par l'Etat, la Région et le département. Le reste a été financé par la commune de Louhossoa, propriétaire de l'édifice.
Dans un premier temps, les travaux portèrent sur la tour en pierres de La Rhune recouverte récemment de crépis à la chaux et son clocher (1670), sa cloche en bronze et sa charpente reconstruite. Suivront les travaux extérieurs de la nef festonnée de grès rouge et beige autour des ouvertures, dont la toiture et la charpente ont été remises en état. La dernière étape du chantier concernera l’intérieur de l’église avec ses trois étages de galeries, le nettoyage des murs, la mise en lumière dans l’église et la restauration du retable du XVIIème dont l’ornementation fait apparaître de nombreuses fleurs de lys, en mémoire de la royauté française.
Bien avant Louis XIII, les jurats (élus du village) de Louhossoa avaient déjà tenté d’obtenir une paroisse. Au moment où Louis XIII épousa Anne d’Autriche l’Infante d’Espagne (1616), la princesse Elisabeth, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis –– donc, sœur de Louis XIII - se mariait au futur Philippe d’Espagne, par le même traité. C’est à ce moment favorable que les jurats réitèrent leur demande et obtiennent l’accord des cardinaux, des évêques - et tacitement du Roi - pour la création d’une paroisse à Louhossoa. En souvenir du souverain, au sommet de la voûte d'entrée Sud du porche, trônait un blason de fleurs de lys, malheureusement martelé sous la révolution.
Le tableau présentant le Saint Pierre guidé par l’ange fut réalisé par le prêtre espagnol Gonsalez (140 x120 cm), inscrit aux monuments historiques, ainsi que le confessionnal, ont été restaurés. Au sol, un plancher en bois qui recouvrait un parterre de dalles de La Rhune a été retiré afin de remettre en valeur les pierres d’origine.
Parmi les autres peintures - en bon état - encadrant de gauche à droite le tableau principal au-dessus du retable baroque figurant l’Assomption de la Vierge, une scène montre Saint Simon Stock accompagné d’une carmélite recevant le scapulaire de la Sainte Vierge (morceau d’étoffe symbolisant l’Ordre des Carmes). De l’autre côté, une scène présente un rosaire offert par une Vierge à l’enfant, à Saint Dominique accompagné d’une religieuse dominicaine.
A l’entrée de l’église, devant une rangée de tombes discoïdales dont la plus ancienne remonte à 1633, s’impose une grande cloche en bronze datée de 1726 sur laquelle sont gravées des inscriptions en latin :
« Sainte Marie, priez pour nous le Christ Sauveur des hommes.
Seigneur, délivrez-nous de la foudre et de l’orage. »
Le maire du village Jean-Pierre Harriet prévoit un autre chantier - de moindre importance - en réaménageant la place afin de permettre aux piétons de mieux circuler autour de l'église.
