A quelques semaines des récentes élections européennes, il peut être intéressant de se demander comment concrètement permettre à l’Europe de respirer avec ses deux poumons... Une fois acquis le principe selon lequel il est bon d’avoir deux poumons, il peut être intéressant de se demander quel type d’air nous voulons respirer, d’Est en Ouest et d’Ouest en Est.
Il faut reconnaître que certains courants venus d’Occident enrhument les cœurs et les intelligences en Orient. La nocivité de ces gaz éthérés a notamment pour conséquence la destructuration de la famille naturelle. En positif, le rayonnement d’initiatives comme le « Puy du Fou », ou à une autre échelle, le succès des attractions de la forteresse de Saint-Vidal en Auvergne (https://saintvidal.com/), sont un signe que la machine à détruire la France connaît de sérieuses avaries. Deo gratias !
Si nos amis russes après 75 ans de communisme commencent à renaître, n’ayons pas peur de mettre toute notre énergie pour réparer notre culture, blessée par 50 ans de marxisme intellectuel, 75 ans même. En effet, on peut dire que les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale ont initié en France ce mouvement de diabolisation de tout ce qui n’est pas conforme au politiquement correct, c’est-à-dire à la pensée unique ; ce qui n’est pas dans une certaine ligne idéologique est automatiquement jeté en pâture à la vindicte et détruit, comme dans les goulags communistes ou les camps nazis.
Deux lames de fond se rencontrent aujourd’hui, l’une à bout de souffle car septuagénaire et soixante-huitarde, l’autre qui cherche ses marques et se nourrit, notamment, de la force intérieure de l’Orient de l’Europe. Oui, l’ardeur avec laquelle les pays post-communistes se réapproprient leur patrimoine moral et spirituel est riche de promesse pour nous autres. Lorsque Soljenitsyne rendit visite à la France en 1993, deux siècles après les funestes tueries révolutionnaires, il pouvait déjà constater ce réveil de la conscience chrétienne, de la conscience française. Nous sommes des millions en France qui aspirons, non pas à trouver un paradis sur la terre comme le national-socialisme ou le socialisme tout court ont voulu nous le vendre, nous désirons seulement que nos racines soient sur la terre et nos cœurs tournés vers l’infini.
Les clochers basques nous parlent, les montagnes aussi, tels des index pointés vers le Ciel indiquant l’essence sacrée de la culture. Etonnante destinée de ce mot « culture » qui réconcilie la terre avec le monde d’En-haut… par l’adoration du Créateur, source et fin de tout culte authentique.
Guillaume d’Alançon
NDLR. (Alexandre de La Cerda) : à propos de culture, je ne puis m’empêcher de citer ce « dialogue » très instructif repéré sur Twitter : au Parlement européen, une intervention au cours de laquelle l’eurodéputé (LR) François-Xavier Bellamy avait cité le poète Charles Péguy. s’était heurtée à l’indignation du député (EELV) Pascal Durand : « Première intervention de @fxbellamy au #PE, il commence par une citation de Charles Peguy... référence naturellement innocente à un nationaliste belliqueux et réactionnaire #ÇaPromet ». Et François-Xavier Bellamy de lui répondre : « Stupéfait devant ce message. Jusqu’où ira le sectarisme du « nouveau monde »? Péguy, immense écrivain, est mort pour la France. Et le citer me vaut aujourd’hui d’être traité comme un suspect... Cette politique de l’insulte, aussi suffisante qu’absurde, devrait tous nous révolter... Et pour vous, @PDurandOfficiel, un cadeau malgré tout, cette citation qui me marque depuis longtemps : « Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée. C’est d’avoir une pensée toute faite ». - Charles Péguy ».
Pour ma part, réminiscence de mes années de pèlerinage étudiant quand nous « naviguions » vers la cathédrale de Chartres « à travers la profonde houle et l’océan des blés », je citerai encore de Charles Péguy son merveilleux poème à Notre-Dame, « Étoile de la mer », que l'on rend en terre gasconne par « estela de la ma » :
« Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux
Un reposoir sans fin pour l'âme solitaire ».