En ce mois d’août, la ville de Bayonne qui n’a pu organiser cette année ses célèbres fêtes à cause de la pandémie, met en scène une exposition consacrée à cet événement qui accueillait ces dernières années un million de visiteurs
Au fil d’une promenade picturale, le visiteur pourra découvrir une cinquantaine de clichés sélectionnés par le photographe Daniel Velez, témoin privilégié des fêtes auquel il a participé durant un demi-siècle..
Egalement présentées sur l’esplanade, une trentaine d’affiches des fêtes parmi les plus emblématiques depuis 1932, qui sont signées : Pédezert, Bazé, Darricarrère, Laulhé, Arnaud Saez pendant quarante ans… Aski, Michaël Barret, Jean Duverdier, Véronique Saüquère-Hubert, Gwladys Esnault, Marjorie Goalard, Manon Denys...
Interrompues seulement pendant la guerre de 1940 à 1945 (et cette année), le maire confiait depuis 1947 à ses habitants les trois clefs de la ville correspondant aux trois quartiers du Grand-Bayonne, du Petit-Bayonne et de Saint-Esprit. Depuis lors, des célébrités, dont Luis Mariano, Mireille Darc, Johnny Halliday, Bernard Lavilliers Hélène Segara, Julien Clerc, Jean-Jacques Goldman… avaient ouvert les fêtes en jetant symboliquement les clefs depuis le balcon.
Quelques rappels : les traditions
Au fil des années, diverses animations sont venues s’ajouter aux nombreuses coutumes liées aux Fêtes. Certaines indétrônables, comme les courses de vaches, sur une place au cœur du Petit-Bayonne, font depuis toujours la joie de tous. Aujourd’hui, quatre courses de vaches ont lieu chaque année, dont une au succès populaire phénoménal, en nocturne. Depuis l’ouverture des fêtes un tournoi de pelote avec les plus grands champions de pelote à main nue, prend place au Trinquet Moderne. La corrida, qui fait partie intégrante de la culture bayonnaise, accompagne ces fêtes depuis 1933. Le corso lumineux, défilé de chars décorés, attire plus de 350 000 personnes chaque soir et a fait rêver des générations de très jeunes festayres.
Les peñas
Ces associations participent toute l’année à la vie culturelle de Bayonne. Elles sont très actives pendant les Fêtes et celles qui logent dans des casemates, ne désemplissent pas pendant quatre jours et cinq nuits. Chaque peña, selon sa raison d’être, apporte sa touche personnelle. Elles sont plus de quatre-vingt.
Tous en rouge et blanc
A Bayonne, les hommes se sont d’abord vêtus de bleu et blanc. En 1969, Luis Mariano jette les clefs, vêtu de blanc et rouge, comme à Pampelune. Trente ans plus tard, la commission prône plus que jamais le port du rouge et blanc. Aujourd’hui, la tradition est respectée par tous, même par les visiteurs occasionnels, si bien que pendant les cinq jours des fêtes pas une âme ne se promène dans d’autres couleurs; question d’égalité plus que d’uniformité. Ici le principe est le même que le déguisement du carnaval. Tout le monde fait la fête ensemble sans aucun jugement.
Le roi Léon
Contrairement aux autres villes dites de « feria », les fêtes de Bayonne ne sont pas placées sous l’égide du saint patron de la Ville. Mais en 1949, les jeunes décident d’élire un roi : Léon Dacharry, populaire figure bayonnaise des années 50, interprète de répertoire lyrique et vendeur dans un commerce bayonnais. Il a inspiré la fameuse chanson des fêtes : « oh ! Léon, Léon roi de Bayonne et des couillons ». Léon est aujourd’hui l’un des acteurs principaux de la fête. Sa marionnette dessinée par l’architecte Henri Duverdier, apparaît chaque midi des fêtes au balcon de la mairie, débutent ensuite les nombreuses animations de la journée. Musiques, chants et dansent envahissent alors les rues tandis que les festayres entre amis ou en famille se retrouvent pour déjeuner dans la ville.
La journée des enfants
En 1995, le jeudi est déclaré « journée des enfants ». Les petits défilent, dansent et chantent dans les rues. Tous les matins les enfants réveillent le roi Léon, au balcon de la mairie puis participent à une course de taureaux en carton (l’encierro txiki) dans les rues de la vieille ville. Ils se retrouvent ensuite pour un pique-nique géant dans les remparts.
Ces dernières années, cinq artistes (auteurs graphiques, dessinateurs, étudiants…) parmi dix à quinze auteurs ont été sélectionnés par la commission. La Ville expose les projets au musée Basque et de l’histoire de Bayonne, et sur le site bayonne.fr
Le public vote en ligne pour son œuvre préférée (50 % de la note finale). La CEMF vote aussi (50 % de la note finale). La proclamation des résultats se fait quelques semaines plus tard lors d'une conférence de presse. Cette année, en plus des cinq artistes présélectionnés, la commission extra-municipale a également sollicité l’enlumineur bayonnais Michou Padronès pour un projet d'affiche. Les six artistes choisis ont ensuite été invités à travailler sur la création de l'affiche.
Jusqu’au 23 août, exposition « La Poudrière en Fêtes » à la Poudrière au Bastion Royal des remparts de Bayonne. L'entrée des expositions est libre et gratuite tous les jours de 10h à 19h. Les panneaux illustrant la Cour du roi Léon, l'histoire des Fêtes et les peñas de Bayonne sont disposés sur le belvédère du Bastion Royal.