Chaque année, Eusko Ikaskuntza, Société d’Études basques, et la Ville de Bayonne remettent trois prix afin de récompenser les travaux de recherche et de création relatifs au Pays Basque, aux territoires d’Iparralde (provinces du Nord) et de Bayonne, toutes disciplines confondues.

Le Prix d’Honneur a pour vocation de récompenser le parcours exemplaire d’une personnalité ou d’un groupe de personnes ayant contribué à la connaissance et la défense de la langue et/ou de la culture basque tout au long de sa vie. Cette année, le nom de Jean-Michel Larrasquet, président d’Eusko Ikaskuntza disparu en mars 2018, a été donné au Prix d’Honneur, qui devient ainsi le « Prix d’Honneur Jean-Michel Larrasquet ».
Ce prix sera attribué à l’historien Jean-Claude Larronde (notre photo de couverture : le lauréat avec Maritxu Etchandy, présidente des Amis du Musée Basque).
Né à Bayonne, avocat honoraire au Barreau de cette ville, Jean-Claude Larronde est docteur en droit, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux et titulaire d’une maîtrise d’histoire. Ses domaines de recherche concernent l’histoire contemporaine du Pays Basque Nord et Sud (XIXème et XXème siècle), l’histoire de la guerre civile espagnole en Pays Basque et l’histoire du nationalisme basque depuis sa création à la fin du XIXème siècle.

Sa thèse de doctorat, été soutenue à Bordeaux en 1972, portait sur « Le nationalisme basque. Son origine et son idéologie dans l’œuvre de Sabino Arana Goiri », un des premiers travaux universitaires consacrés à ce sujet qui a été traduit en castillan et publié à Donostia en 1977. 

Membre fondateur d’Eusko Ikaskuntza Iparralde en 1993, Jean-Claude Larronde en avait assuré la présidence pendant de nombreuse année, puis occupé le poste de trésorier jusqu’en 2020, lorsqu’il a abandonné ses fonctions au sein de la société d’Etudes basques ; et en octobre de l’année suivante, l’assemblée générale tenue à Urrugne avait proposé et voté unanimement l’attribution du Prix d’honneur Eusko Ikaskuntza-Ville de Bayonne pour son parcours et son implication au sein de la société d’études. Jean-Claude Larronde a également été Secrétaire Général de l’association Bidasoa-Institut d’Histoire Contemporaine, de 1995 à 2012. En 2014, il a accepté la présidence du Syndicat Mixte du Musée Basque et de l’histoire de Bayonne. Sous son mandat, le Musée Basque et de l’histoire de Bayonne atteint des records de fréquentations (plus de 62 000 visiteurs en 2017, près de 66 000 en 2018), avec des expositions couronnées de succès : La Grande Guerre, Bayonne et le Pays Basque (2014) ; Jabier Ciga (2015) ; 1660. La paix des Pyrénées (2016) ; Tromelin, l’île des esclaves oubliés (2017) ; Un air de Famille (2017), GAUR (2018) ; Pablo Tillac (2018), etc. 

En 1985, Jean-Claude Larronde avait épousé Isabelle de Ajuriaguerra avec laquelle il a eu deux filles Maia (1987) et Miren (1990). 

Jean-Claude Larronde est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, plus d’une centaine d’articles de revues, et il a prononcé près de 150 conférences. Parmi ses livres, dont certains en édition bilingue ou trilingue, on citera : "Le mouvement eskualerriste" (1932-1937) en 1995, "Le Bataillon Gernika" (1995), "Eugène Goyheneche" (1995), "Exil et Solidarité. La Ligue Internationale des Amis des Basques" (1997), Manuel de Ynchausi (1998), "L’hôpital de La Roseraie" (2002), "Cent ans de Tour de France en Pays Basque - 1906-2006" (avec Francis Lafargue et Txomin Laxalt), "Luis Arana-Goiri" (2010).
Ses deux derniers livres ont été publiés chez Elkar : "L’affaire Finaly au Pays Basque" (en 2015) et "Histoire du nationalisme basque de 1893 à 1980" (en 2017).

Le Prix Culture Basque, décerné à des travaux du type thèse doctorale, publication ou ouvrage scientifique inédit, relatifs au Pays Basque a été attribué à Antton Maya pour sa thèse « La justice transitionnelle au-delà de la transition : le cas de la Communauté Autonome Basque ». 
Originaire de Larressore, Antton Maya est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence et de la Faculté de Droit d’Aix-en-Provence. Il est docteur en Droit public de l’UPPA et de EHU-UPV, et actuellement enseignant-chercheur (ATER) à l’Université de Lille au sein du Centre de Recherche Droits et Perspectives du Droit. Sa thèse soutenue le 15 décembre 2020 à Bayonne a reçu le Prix de thèse 2021 Louis Joinet dans la catégorie « Démocratisation », ainsi que le Prix de thèse 2021 de l’UMR Droits international, européen et comparé. Elle a été publiée en décembre 2021 aux Éditions de l’Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie. 
Cette recherche propose un panorama des différentes violences commises sur ce territoire, mais aussi des différentes interprétations du passé construites autour de ces violences. Elle permet ainsi d’étudier l’ensemble des discours liés à la démocratisation et à la pacification, lesquels ne sont pas sans faire émerger de profondes incohérences. Au-delà de l’étude du cadre juridique mis en place pour les victimes de ces violences, ce travail invite à tracer les contours des controverses mémorielles et institutionnelles progressivement construites par une multiplicité d’acteurs, pour des violences commises depuis la guerre civile de 1936 jusqu’à la disparition formelle d’ETA.

Le Prix de création Vidéo-documentaire vise à encourager les vidéastes amateurs en valorisant un documentaire portant sur le Pays Basque, sa langue ou sa culture. Il sera attribué au film documentaire « Tenpraren guarpena » réalisé par Idoia Lahidalga Baglietto et Oihane Puertas Ramirez qui ont interviewé Brigida Tolosa Gayarre (Roncal), Chelín Barace Garcés (Isaba), Gema Garro Nekotxea (Urzainqui) et Leire Alastuey de Miguel (Uztárroz). 
Ce projet était né de la collaboration avec l'association culturelle Isaba Kurruskla créée en 2007 et qui se consacre à la collecte du patrimoine et des traditions de la vallée de Roncal.

Idoia Lahidalga Baglietto est diplômée de l'Université de Mondragon en communication audiovisuelle. En 2019, au sein du programme SICUE de Vic (Barcelone), elle a travaillé sur un certain nombre de cours de journalisme, d'audiovisuel et de relations publiques. Elle a mené plusieurs projets en 2020, dont le court métrage Esku et le spot que vous avez créé pour vous. En 2020, elle a travaillé avec les entreprises AZ Visualmedia et tourné des vidéos dans l'organisation Dantzan.eus. 
Quant à Oihane Puertas, diplômée en communication audiovisuelle à Mondragon Unibertsitatea, elle avait étudié la communication et les médias numériques au Tecnológico de Monterrey à Querétaro (Mexique) pour un semestre académique (2019). Elle a réalisé en 2020 plusieurs projets, dont le documentaire Bi lurralderen artean, le court métrage Eskuminak et le spot Zuk zuretzat sortu. En 2020, elle a effectué un stage au programme d'actualités ETB, puis à la rédaction du journal Berria.