A - Oiseaux migrateurs
Il est possible de les entendre la nuit tombée pousser leurs cris d'oies en bataille par milliers au dessus de nos têtes en cours de migration du froid au sud. Une migration saisonnière qui toucherait plus de 50 milliards de ces êtres volatiles de toutes espèces connues ou moins reconnues de la création. Les ornithologues armés désorA mais d'appareil de mesure, de contrôle, de radars, de sondes jusqu'aux satellites observent ces majestés en mouvement avec une précaution jamais égalée à ce jour. Ces appareils n'existaient pas encore et l'objectif de telles connaissances ne paraissait légitime ou utile.
On prétend dès lors que 19 % de ces espèces migrent auprès de 10 000 recensées.
La moitié du total pratique ainsi la migration auprès des sédentaires aussi nombreuses. On s'est toujours demandé pourquoi ? Manque de nourriture ? Disparition de leur habitat naturel ? Changement de température, chaud/froid, et alternance des saisons pour la nidification et leur renouvellement ? toutes ces raisons unies donnent une réponse plausible. La faveur d'un déplacement prénuptial, puis suivi de celui du temps postnuptial est indéniable sur les deux couloirs atlantique et eurasien vers l'Afrique que ces myriades d'oiseaux empruntent chaque année, parfois à plusieurs reprises dans leur vie, au milieu des vicissitudes d'un tel périple s'avérant dangereux pour leur voyage et leur sécurité. La sédentarisation existe pour certains, comme la fauvette qui a renoncé à ce périple et préfère la sédentarité. Un tel déplacement de population pose aux vétérinaires et biologistes de plus en plus soucieux le risque de propagation de maladies virales embarquées dans le ramage et la constitution de ces animaux. Un sujet, disent les professionnels, peu connu ? On note également la conséquence des rythmes météos sur la vie migratoire des oiseaux. Le changement climatique ne concerne plus uniquement les humains, mais bien toutes espèces à risque, à plus ou moins long terme. Un tableau d'informations que des décennies de scientifiques ont su engranger et qui disent la vie des faunes sauvages libres et peu disposées à changer leurs habitudes !
B - L'histoire et les hommes
Dès le premier millénaire avant J.C., les hommes de savoir, penseurs et "ornithologues" d'époque, prétendent comme Hésiode, Homère, Hérodote ou Aristote, comme Pline l'Ancien et son histoire naturelle "que les oiseaux empruntent cette saison de leur vie pour se métamorphoser entre eux". Une croyance qui eut la vie longue. C'est ainsi que croît la science, en croyante et en y renonçant par la suite. Les cigognes, les merles, les tourterelles, les alouettes et les hirondelles se métamorphosaient donc en alliance singulière ou croisées avec un nouveau plumage au printemps !
Pour les savants imprégnés de telles croyances dites religieuses, les oiseaux incarnaient des visages de divinités parfaites et jusqu'au Moyen Âge, on ne renonça à y croire. Pierre Delon se risque à écrire une histoire complétée par Buffon au-delà du XVIème siècle, des Oiseaux. On cite l'an 1770 et l'on s'interroge de plus en plus sur les faunes sauvages après les avoir considérées comme objets de chasse et d'intérêt utilitaire. Les comptages, les espèces migrantes, les baguages font jour en 1899, et dès 1878, 182 ouvrages portent sur l'hivernation des hirondelles qui fascinent.
Pour l'histoire de ces pionniers "d'avant l'heure" le site d'Iraty est cité comme poste d'observation avancé des migrations. Plus de 40 vont depuis lors se répandre en France et en Europe sur le même sujet. Le portail d'internet français est riche en données pour les admirateurs des oiseaux, leurs amis et frères. Pour eux les pleines lunes, et le disque de ce géant cosmique, permettent de voir avec les appareils perfectionnés ces milliers d'espèces en déplacement et de distinguer le son de leur langage hermétique, grâce aux radars modernes utilisés pour cette mission.
Rien n'échappe à l'observation de l'ornithologue comme des archéologues de la terre, les plumes, les becs, les griffes sont recueillis lors du passage de ces voyageurs célestes que d'aucuns observent encore par satellites. On place même sur ces oiseaux des émetteurs (dits balises Argos pour les connaisseurs).
Il faut déplorer la mort en surnombre de ces oiseaux par faim, risques de prédateurs qui attendent leurs proies faciles. On calcule à 50 % de ces oiseaux qui périssent en mer ou au désert, faute d'eau et menaces environnantes. Dans nos pays, le manque d'habitat, les conditions compliquées d'hivernage pour leur nidification complexifient ces situations. On prévoit de plus en plus des espaces préservés "pour leur assurer le repos du voyageur" et contrôler les ardeurs de chasseurs zélés pour en faire leur seul bénéfice du moment. Les ornithologues avouent leurs connaissances insuffisantes des conditions de ce transport migratoire depuis son origine. Pas de fossiles pour en étudier les éléments d'un avis scientifique.
La nature du vol emprunté par ces espèces ne sera jamais identique entre elles. Le vol plane pour l'hirondelle, la pratique des courants ascendants de l'atmosphère pour certaines comme les cigognes, la nage des canards et des pingouins. En mouvement mais jamais de la même façon !
On cherche encore à comprendre les raisons physiologiques de toute migration. où pour certaines espèces les plumes poussent en prévision du prochain voyage. L'oiseau dispose du capital insigne de l'odorat et du champ magnétique que l'humain a perdu, d'une vision nocturne, et de perceptions extra optiques. L'apprentissage des générations plus anciennes se transmet aux récentes sans que l'intelligence humaine ne parvienne et décrypter cet héritage instinctif des oiseaux. Les forces demandées pour un tel voyage de milliers de kms dans l'espace exigent une force respiratoire , des ressources organiques, de la résistance aux températures changeantes exceptionnelles. Une intelligence des champs magnétiques en présence et bien souvent inexplicables sinon présents de facto dans l'atmosphère. Certaines se réunissent entre elles pour emprunter le couloir migratoire ; et les ornithologues s'interrogent pourquoi ? Les courants marins, les cyclones, les variations météorologiques et climatiques changent de quelques jours leurs programmes de voyage. Les humains constatent de tels phénomènes. Ils y ajoutent parfois les prouesses de la chasse, et des pollutions lumineuses qui disent les professionnels, déstabilisent leur pratique habituée de ces transports de saison. Mais les questions demeurent pour beaucoup sans réponse !
Depuis une première loi pionnière de protection des oiseaux votée en 676 par (l'évêque anglais, ndlr) Cuthbert de Lindisfarne, la politique en leur faveur fut laborieuse. En 1917 une convention est signée entre les USA, l'Angleterre et le Canada à propos de 800 espèces à protéger. La Russie, le Mexique et le Japon emboîtèrent le pas. En 1934, on établit des zones humides pour garantir le gîte et le couvert des oiseaux déjà perturbés par les décisions agricoles des professionnels les concernant.
En 1986, une nouvelle Convention entre les USA, le Canada et le Mexique fut signée comme un Plan nord-américain de gestion des espèces. Les directives en faveur des oiseaux en Europe peinent à entrer dans les usages. Il n'y a pas de loi spécifique en France pour protéger les migrateurs. Les premières réserves naturelles en France datent de 1930, et les Parcs Nationaux de 1960.
En 1979 La Convention de Bonn constitua un grand pas en avant en faveur d'un cadre juridique mondial pour protéger les oiseaux parmi les espèces en migration. Un sujet constamment en débat, à savoir les protéger ou pouvoir les chasser ?
En 1988 les USA le Canada et le Mexique signent une convention en faveur de la gestion des canards et des oies.
C - Les animaux en migration.
Du côté des insectes il faut citer le criquet pèlerin.
Quant aux papillons, ils évoluent dans l'espace et le temps selon leur biotope d'origine. Beaucoup demeurent sédentaires dans le lieu même de leur développement larvaire. D'une vie courte et intense.
On prétend que 300 espèces de papillons migrent sur des milliards d'entre eux aux appartenances et classements distincts et aux noms particuliers tels le monarque, le vulcain, le souci, la belle dame,
Alors la liste ininterrompue de ces familles "papillonnes" est infinie. Les Nymphalindae au nombre de huit, les Pierindae soit 8, Les Lycaenidae 3, les Noctuidae 2, les Sphingidae 2.
Un nombre et une variété qui séduit le monde des collectionneurs et des scientifiques.
Du côté de la mer on compte les tortues marines qui vivent en mer mais se reproduisent sur la plage où elles enfouissent les œufs. Un récit pèlerin étonnant !
Quant aux poissons, on repère les morues en déplacement d'eau de mer parmi les visiteurs d'eau douce comme les saumons et les anguilles.
Des oiseaux, on en dénombre seize espèces connues, du nord au sud de l'hémisphère et du sud au nord ; Les bergeronnettes, les canards, les bernaches, les cigognes, les étourneaux, les grives, les grues, les martinets, les oies blanches, les palombes, les sarcelles, les hirondelles, les milans...
Et parmi les mammifères, la baleine, nom générique d'une autre variété encore de neuf espèces. L'addax, le bison, le caribou, le gnou, le serre, et quelques chiroptères encore d'autres origines.
Les vétérinaires marins observent les effets climatiques de ces dernières décennies sur l'arrivée dans nos régions de ces baleines peu coutumières des eaux atlantiques et méditerranéennes.
Enfant, on nous apprit les populations et habitats des mers atlantique, méditerranéenne, pacifique mais il y a lieu désormais de nous familiariser avec de nouveaux hôtes accédant à nos plages tranquilles de l'été !
Des insectes aux papillons, des oiseaux aux poissons, le paysage zoologique est suggéré de ces voyageurs saisonniers qui empruntent la mer, l'air, la terre chaque année pour cet exode si particulier. En comprenons-nous tous les ressorts et les raisons ?