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Patrimoine de la Semaine
Les icônes lumineuses de la Côte Basque
Les icônes lumineuses de la Côte Basque

| Anne de Miller-La Cerda 969 mots

Les icônes lumineuses de la Côte Basque

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Phare de Biarritz - Photo de Bastien Labadie.jpg ©
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Le phare de Biarritz par l'architecte photographe Robert La Tour d'Affaure.jpg
Phare de Biarritz - Photo de l'architecte photographe Robert La Tour d'Affaure.jpg ©
Le phare de Biarritz par l'architecte photographe Robert La Tour d'Affaure.jpg

Nombreux furent ceux qui à bord de vaisseaux durent leur salut aux phares! 

« Qui peut dire combien d’hommes et de vaisseaux sauvent les phares »? Et l’historien Michelet de poursuivre: « La lumière, vue dans ces nuits horribles de confusion, où les plus vaillants se troublent, non seulement montre la route, mais elle soutient le courage, empêche l’esprit de s’égarer. Les anciens qui suivaient les côtes et les regardaient sans cesse, avaient, encore plus que nous, besoin de les éclairer. Les Étrusques, dit-on, commencèrent à entretenir les feux de nuit sur les pierres sacrées. Le phare était un autel, un temple, une colonne, une tour. Les Celtes en élevèrent aussi; de très-importants dolmens existent précisément aux points favorables d'où l'on peut le mieux voir des feux. L'empire romain avait illuminé, de promontoire en promontoire, toute la Méditerranée ».

En France, c’est surtout à partir du XVIIème siècle que l’on édifia des phares, tant pour répondre au développement de la marine marchande que pour baliser les ports militaires. Colbert et Vauban jalonnèrent ainsi les côtes françaises de nouvelles tours à feux.

L'icône lumineuse de Biarritz,
Le phare fut classé Monuments historiques depuis le 6 novembre 2009. A la forme d'un fût cylindrique, il offre une vue panoramique depuis les pré-Landes jusq'aux Pyrénées et l'Espagne.

Depuis son éperon rocheux à 73 mètres au-dessus du niveau de la mer, le phare de Biarritz rayonne au-dessus de la ville, des Pyrénées au Sud des Landes. Cette tour tronconique haute de ses 248 marches domine le bâtiment de service avec un soubassement en maçonnerie près de 44 mètres. Elle fut érigée par l’ingénieur-physicien Augustin Fresnel (1788-1827). Fils de l’architecte Jacques Fresnel, cousin de l’académicien Prosper Mérimée, Augustin Fresnel sera le fondateur de l’optique moderne. .
Constitué en pierres de taille de grès bigarré provenant de la Rhune et de Bidache, les derniers moellons furent posés à la fin de l’année 1829 et le 1er février 1834, le phare de Biarritz s’alluma.
A ses pieds, la Chambre d’Amour, un endroit mythique - rappelle qu’au moyen-âge, d’après la légende romantique, deux jeunes amants basques s’étaient noyés dans la grotte pendant leur sommeil. 

Ainsi, des évènements exceptionnels y furent organisés tel le soir du 24 août 2019 où tous les chefs d'Etas du G7 avaient été invités au pied du phare offrant une vue panoramique à couper le souffle embrassant le littoral; 
Aussi Artistes-peintres, sculpteurs, photographes, musiciens, poètes, écrivains se sont-ils inspirés dans leurs récits épiques du phare de Biarritz et de ses alentours ! 
Une lumière qui soutient le courage près du « labyrinthe inextricable de rochers, de chambres, d'arcades, de grottes et de cavernes, étranges architecture jeté pêle-mêle au milieu des flots » qu'admirait déjà Victor Hugo lors de son séjour à Biarritz.

Biarritz : le Phare - esplanade Elisabeth II
Par mesure de sécurité, accès limité en haut du Phare à 10 personnes maximum à la fois. Samedi 17 et dimanche 18 septembre de 13h30 à 18h. Gratuit 

Ciboure et Saint-Jean-Luz
Tout comme à Biarritz, les phares de Ciboure et Saint-Jean-Luz rivalisent de beauté 
Inscrits à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1993, les deux phares de l'entrée du port de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure à l'embouchure de la Nivelle. sont devenus les symboles de ces deux villes, car ils sont porteurs d’une forte identité visuelle. Ces deux phares remplacèrent les deux feux vétustes qui avaient été construits depuis 1870. 
Au tout début des travaux, afin d'obtenir un meilleur éclairage, on les suréleva à hauteur d'environ 10 mètres pour le phare en amont de Ciboure, et d'environ 11 à 12 mètres pour celui en aval de Saint-Jean-de Luz, placés à 27 m l'un de l'autre. Le projet audacieux de surélévation de deux tours similaires en béton armé dessiné par l'architecte André Pavlovsky fut sélectionné par l'ingénieur directeur du service des Phares André de Rouville. La conception des feux de Saint-Jean-de-Luz par un architecte constituait une particularité car l'élaboration des phares était à l'époque traditionnellement imputée aux ingénieurs. Néanmoins la partie la plus technique du travail, les fondations du feu aval représentant une difficulté particulière furent mise en place par le directeur du service des phares. 
De style néobasque labourdin épuré, les deux phares blancs de structure carrée, chacun animé par une bande verticale verte (phare en amont) à Ciboure, et une bande verticale rouge (phare en aval) à Saint-Jean-de-Luz, ont pour fonction d'indiquer dans cette zone rocheuse dangereuse le chenal aux bateaux qui rentrent au port. Le jeu d’ombre et de lumière des deux phares créent un mouvement. Les travaux s’achevèrent à la fin de l’année 1937 puis en décembre 1938, les feux sont électrifiés et une lentille de Fresnel sera posée.

André Pavlovsky connaissait très bien la région à Saint-Jean-de-Luz depuis son enfance. Après avoir obtenu son diplôme d'architecture à Paris où il naquit en 1891, André Pavlovsky, d'origine russe par ses parents, fut d'abord conducteur au service des « Ambulances russes aux Armées françaises » puis lieutenant d'artillerie, il s'était distingué à multiples reprises lors de la première guerre mondiale. 

Il ouvrit en 1924 un cabinet d’architecture à Saint-Jean-de-Luz où, depuis le début du siècle, il avait l’habitude de séjourner en famille. 
Entre 1924 et 1939, il sera l’architecte luzien le plus sollicité :  il construisit ou transforma plus de quarante villas dont huit sur le seul quartier de Chantaco et de son golf. C’est principalement dans ce quartier résidentiel puis dans celui de Sainte Barbe à partir de 1928 que son oeuvre architecturale personnelle se développe.

Esprit cosmopolite déterminé à ne pas se laisser influencer par le néo-régionalisme des architectes Louis Gomez et Henri GodBarge, Pavlovsky s’attacha à définir un style basque moderne épuré, néo-basque moderniste. 

Visite des Phares de Ciboure et de Saint Jean-de-Luz informations des offices de tourisme de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure (nombre de places limité) 05 59 26 03 16 / 05 59 47 64 56.

Légendes
Couverture photo  Benat 

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Phare de Ciboure - Photo Jacques Pavlovsky ©
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Phare de Saint Jean-de-Luz - Photo d'après j.Pallas ©
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