Relever le nombre et leur identification sont de nature insolite pour la plupart car ces noms de lieux peu connus de la plupart de habitants demeurent confidentiels aux familiers de l’histoire locale.
La recension des cours d’eau du Pays Basque a été faite dans le cadre administratif du département des Pyrénées Atlantiques, anciennement des Basses Pyrénées.
Le chiffre de “3800 cours d’eau” fut relevé en 2014 dans le référentiel national de la BD Carthage, comprenez l’annuaire officiel sur ce sujet. On note parmi ces voies empruntés par l’eau dans le département, 123 cours d’eaux naturels et un seul canal de dix km à Lagun en Béarn.
Les fleuves, ruisseaux et rivières appartiennent désormais à une cartographie détaillée, contrôlée, car la nature de l’eau est devenue une manne précieuse, dont la privation constitue une menace constante par la pollution et quelque usage frauduleux toujours possible.
Jusqu’en 2016, il n’existait pas, dit le législateur, de texte officiel sur les cours d’eau. Le 8 aout 2016 la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages modifie les règles. L’article 118 de cette loi stipule en intégrant un complément explicatif du Code de l’environnement définit “le cours d’eau comme un écoulement de l’eau courante dans un lit naturel, à l’origine alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l’année”.
Dans le relevé officiel du réseau hydrographique français concernant le département basco-béarnais, on reconnaît donc 123 cours d’eau de plus de dix kilomètres, sachant qu’il en existe d’une longueur plus courte qui font également l’objet d’un suivi.
Pour notre curiosité, il est intéressant d’inventorier en Pays Basque jusqu’en Soule ces cours d’eau qui fleurent des lieux insolites, souvent méconnus, et désormais recensés par ce travail de relevé technique.
Les affluents mènent à leur point de confluence, et l’Adour, principal fleuve du département, rejoint la Nive aux portes de Bayonne avant que tous deux ne s’engouffrent dans le Golfe de Gascogne. Dans son tracé multiforme, le cours du fleuve traverse quatre départements.
Sans préjuger de la source même de ces eaux bien souvent souterraines, les cours de l’eau dessinent un paysage bigarré, riche et singulier dans le département par leur nombre impressionnant et leur physiologie individuelle.
Alhorgako erreka sur douze kms rejoint l’Uhabia, l’Apatharena suit seize km, l’Apaure se jette dans le Saison, l’Apuhoura emprunte 10,7 km et rejoint le Saison /Aran / Apoura qui parcourt 18 km.
Et par la suite, on trouve encore : Arangorenena, Arbéroue, Ardanaty, Anzubiko erreka, Baztan / Bidassoa, Botane, Bidouze, le gave de Saint-Engrace, Haltzabalitzako erreka, Hasquette, Hayra, Hillans, Aratiko, Izpaxuriko erreka, Joyeuse, Lafaure, Lakako erreka, Latxa, Lauhirasse, Lacorhibar, qui arrosent divers territoires dans la même région.
Laurhibar, Lihoury, Lizuniagako erreka, marmareko erreka, Minhurieta erreka, Nive, Nive d’Arnéguy et Nive des Aldudes, fleurent diverses terres ; Nivelle et Uhabia seraient autant de lieux différents localisés par des cours d’eau qui serpentent le long de territoires basques en déclinaison naturelle vers l’Océan.
Dans leur recension officielle, les hydrologues-géologues évaluent à 18 000 km les itinéraires empruntés par l’eau dans notre région.
Les cours d’eau et les fossés n’étant pas tenus aux mêmes réglementations, la Loi de l’eau qui régit désormais la gestion publique en cette matière est habilitée à contrôler les usages, l’entretien et toute utilisation de l’eau selon ce que dit le texte, afin que les Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales soient observées à ce propos.
En conclusion, le nombre des cours d’eau demeure plus élevé en Béarn qu’en Pays Basque, en raison de la géographie et du massif des Pyrénées qui s’étend sur des surfaces importantes depuis le Haut-Béarn jusqu’à la Bigorre voisine.
Les affluents de ces eaux rejoignent le bassin Adour, long de ses 308,8 kms, qui recueille au passage les eaux des gaves béarnais, des rivières basques et souletines, comme dans un corps anthropoïde où les vaisseaux sanguins par milliers se reconnaissent entre eux dans l’unité du même sujet.
- Adour et Nive se nouent à Bayonne où la morphologie des terres ont en commun la même destinée.
- Curieusement, le nombre de ces cours d’eaux et rivières qui comptent entre dix et trente km de longueur est élevé autant en Béarn qu’en Pays basque, comparé à la longueur de l’Adour dominante, des Gaves et de la Nive.
- Certaines ont donné leur nom à des communes traversées par leur cours, mais d’expérience, leur origine plus ancienne ne fut pas celle des communes qui avaient adapté un autre patronyme dans le passé.
- Il en est de la physionomie des terres du département dont un grand nombre est situé en dégradé où les cours d’eau empruntent les voies déterminées par le relief de la nature.
Certaines communes telles Laruns, Banca, Bidarray, disposent d’une rivière quasi communale sur leur territoire.
- l’eau ayant pris ces dernières décennies une valeur unique qualifiée et durable, on mesure l’importance accordée à sa survie, sa protection et sa gestion depuis les sources originelles, les cours d’eau et rivières, les ruisseaux et les canaux d’irrigation, par des professionnels, gardiens de pêche, agriculteurs, aquaculteurs, de la ressource qui décline de multiples fonctions, balnéaire, ludique et économique.
Les Pyrénées Atlantiques en disposent à l’envie.
L’eau représente une ressource inépuisable pour notre économie, mais sa qualité impose l’observance des règles d’hygiène et de propreté qui peuvent la rendre attractive à chacun selon ses nécessités ou ses plaisirs personnels.