Cette année la Fondation Eduardo Chillida-Pilar Belzunce à Hernani commémore les 100 ans du grand sculpteur basque Eduardo Chillida (1924-2002), originaire de Saint-Sébastien né le 10 janvier 1924 à Saint-Sébastien. Sa première importante exposition eu lieu à Paris en 1950, l’année où il épousa Pilar de Belzunce, celle qui aura été son soutien de toujours avec qui il eut huit enfants.
L’un des fils de la nombreuse fratrie, Luis Chillida, avait évoqué le parcours extraordinaire de son père :
« à 18 ans, mon père était gardien de but de la Real Sociedad, les fans le surnommaient le chat pour son agilité au saut, mais une blessure au genou l'avait forcé à abandonner le football. En 1943, il se destinait à une carrière d'architecte, puis il oblique vers le dessin en entrant en 1947 au Círculo de Bellas Artes à Madrid. Puis, grâce à une bourse, il s'installera l’année suivante à Paris où, influencé par l’Antiquité grecque, il y réalisera ses premières sculptures figuratives en plâtre (1948-1949) et ses premières expositions au Salon de Mai en 1949. »
Après Paris, le retour en 1951 au Pays Basque sur ses terres marque le début d'un travail plus personnel. C'est ainsi qu'est né « Ilarik », sa première sculpture abstraite en lien avec les stèles funéraires. Bien qu'il ait établi sa résidence au Pays basque, il se rendait fréquemment à Paris et établit un lien étroit avec Aimé Maeght et sa galerie.
En 1954, il reçut ses premières commandes publiques, en particulier celle des portes en fer de la Basilique d'Arantzazu. En 1980, il expose successivement au Guggenheim de New York, au Palacio de Cristal de Madrid et, pour la première fois au Pays Basque, au Musée des Beaux-Arts de Bilbao. En 1999, il expose au Guggenheim Bilbao, avant d’inaugurer Chillida Leku en septembre 2000 ».
Au printemps 1966, Chillida fondait avec Oteiza et sept autres plasticiens basques, presque tous guipuzcoans, l'école basque sous l’appellation « Gaur » - qui signifie « aujourd’hui » en basque -.
Chillida Leku : l’œuvre du sculpteur en pleine lumière
« Un jour, j'ai rêvé d'une utopie : trouver un espace où pourraient reposer mes sculptures et où les gens pourraient marcher entre elles comme dans une forêt. »
Situé au pied du mont Santa Barbara, dans les parages de l’ancienne ville des forges Hernani et à quelques encâblures de Saint-Sébastien, le domaine de Chillida Leku met en scène une quarantaine de ses œuvres du sculpteur - ses « menhirs » - dans un théâtre de verdure .Au cœur de la forêt acquise par Chillida en 1983-84, trône une noble bâtisse rurale du XVIème siècle en pierres et crépis à la chaux. A l’intérieur, Chillida - avec la collaboration de son ami, l’architecte Joaquin Montero - avait entièrement repensé l’espace et la lumière autour des œuvres de la collection permanente et des expositions temporaires.
A ses début, suite à un voyage en Grèce puis en Italie qui se termina sur les collines de la Provence française (1963), l’ancien étudiant en architecture, Eduardo Chillida découvre le concept de« la lumière et l’architecture ».
En hommage à Kandinsky (en 1965) et, plus tard, à Goethe (1976), le sculpteur façonnera l’albâtre, un matériau translucide utilisé comme vitrail au Moyen-Age, laissant filtrer la lumière qu’il intitula « Eloges à la lumière ». Au fil des années, il étudia ces effets d'éclairage sur divers supports : papier blanc gaufré présentant deux niveaux différents, porcelaine… La lumière habite l’architecture. Chillida approfondit sa démarche en mettant en pratique les concepts sur la masse et l’espace de l’architecte Louis Kahn.
Il achèvera ses dernières pièces intitulées de façon précise - ou prémonitoire - « Buscando la luz », faisant surgir un immense « menhir » de huit mètres sur trois de large (19,5 tonnes) face au ciel.
A l’image de la vision platonicienne, jusqu’à sa mort, .Chillida rechercha à travers son oeuvre la lumière.
Toute sa vie, Chillida a reçu de nombreux prix, son travail est présent dans les musée du monde entier et est régulièrement exposé dans plus de expositions individuelles et rétrospectives, Ses sculptures monumentales parsèment les lieux les plus emblématiques des villes comme Washington, Paris, Lund, Münster, Madrid, Palma de Majorque, Guernica ou Berlin et Saint Sébastien face à la mer.
PROGRAMME en hommage à « CHILLIDA, 100 ans »
A Hernani :
Exposition « Univers Maeght » au Musée Chillida Leku, jusqu’au 14 avril,
suivit d'une autre exposition « 100 ans d’Eduardo Chillida dans la collection Telefónica », du 15 mai au 13 octobre.
A Saint-Sébastien :
« Jesus Uriarte. Chillida Lanean », exposition consacrée aux relations professionnelles entretenues entre le photographe Jesus Uriarte et Chillida, au centre culturel Tabakalera (Kutxa Fubdaioa), du 15 mars au 30 juin.
« Eduardo Chillida et les arts de son temps. Une conversation », au musée San Telmo, du 8 juin au 29 octobre.
A Getaria :
« Chillida et Balenciaga. Plier la forme », au Musée Cristóbal Balenciaga du 22 mars au 9 janvier 2025.
Plus d'information sur le site eduardochillida.com
Légende : Chillida devant son oeuvre poétique "Le Peigne du vent" à Saint Sébastien. - Copy right : Photo Collection de la Fondation Chillida Leku