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La Terre
L'eau, précieuse et rare !
L'eau, précieuse et rare !

| François-Xavier Esponde 1060 mots

L'eau, précieuse et rare !

1 – L’eau surveillée

On écartait d’un revers de la main ou désinvolture la rareté de l’eau dans nos pays abondamment alimentés de pluies de saison.
La canicule et la baisse des étiages des cours d’eau posent des questions inattendues aux professionnels, hydrologues, agriculteurs, jardiniers concernés.
Comment chercher à remédier à ce manque d’eau ou d’une gestion responsable de cette manne céleste imprévisible ?

Vouloir recycler nos eaux usées pour nettoyer les sols, arroser les jardins et espaces verts ou irriguer les cultures ne fait plus partie des fantaisies d’écologistes en peine de reconnaissance .

La nature s’impose à chacun.

Le 3 août dernier la Commission Européenne a demandé aux Etats de l’Union “de changer les usages de facilité, en France pour le cas où 0,6 % à peine des eaux traitées sont réutilisées contre 18 % en Italie ou en Espagne”.
On ne se posait pas la question, jugée futile, fugace et inutile.

Selon les experts “la réglementation française est très exigeante en matière de qualité de l’eau et de contraintes pour sa réutilisation”
Les recommandations globalement nationales peinent à trouver localement les pouvoirs décisionnels pour y répondre.
A ce jour sur soixante cas de réutilisation des eaux usées en France, la moitié sert l’irrigation de cultures et un quart à arroser les golfs.

En Vendée on prévoit une expérimentation pour produire de l’eau potable à partir d’eaux recyclées. Une première en Europe sur un modèle acquis en Californie ou en Namibie.
La recherche de nouvelles nappes phréatiques et les nécessités de lutter contre le feu accélèrent les initiatives.
Une question d’Etudes et de Projets entre le rejet de ces ressources en eau douce en mer dans les régions littorales, et les prélèvements en nappes phréatiques plus complexes à assurer s’ensuit.

Autre réponse envisagée. Le dessalement des eaux marines.
Nous serions loin de l’ Arabie Saoudite, d’Israël, des Iles Canaries où 60 % des eaux consommées proviennent des mers.
“Selon la distillation de l’eau salée avant de récupérer l’eau et recondenser la vapeur obtenue et l’osmose inverse qui soumet l’eau de mer à une très forte pression contre une membrane ne laissant passer que les molécules d’eau”, deux pratiques existent.

Ces techniques avérées sont les plus communes dans le monde.
Suivant les informations données par l’Association Internationale pour le dessalement, il existerait 17 000 usines dans le monde pour une production de 97,4 millions de mètres cubes par jour, chiffres de 2019 de l’institution.
Abbu d’Dhabi produirait jusqu’à un million de mètres cubes, chiffres donnés par Mascara, une firme française de dessalement.
Sachant que 70 % de cette eau sert à l’agriculture, 20 % à l’industrie, 10 % seulement pour la consommation des ménages.

Les îles et territoires d’Outre mer disposeraient comme à Saint Martin et Mayotte des usines appropriées. Il en serait aux Antilles prochainement.
Les mesures et précautions prises lors de ce transfert de la saumure, à savoir l’eau chargée en sel en sortie de chaine restent draconiennes.
Ces saumures disent les techniciens doivent être rediluées et réparties faute de quoi elles risquent de détruire l’écosystème marin.
En récupérant les sels, on peut aussi envisager d’autres utilisations.
Le traitement des eaux salées étant mené de pair avec d’autres méthodes de production d’énergies renouvelables, comme les panneaux solaires dans une politique globale, raisonnée et durable des projets, ces initiatives sont pionnières encore dans le paysage public national.

On parle encore de filets pour capturer le brouillard de nuit et la rosée du matin.
De vieilles méthodes autochtones pratiquées au Chili ou au Maroc voient le jour en d’autre pays.
En France il n’y aurait que les zones de montagnes en altitude propices à ces expériences mais en des terres hautes de pays d’altitude, la technique employée donne des résultats probants.

Autre réponse, la rosée du matin, non en collectant les gouttes en suspension mais en condensant la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère grâce à des surfaces froides et rainurées semble possible.
Une technique pour des pays désertiques où il fait froid la nuit, mais somme toute d’efficacité relative faute d’avoir d’autre solution immédiate.
L’avantage de cette eau de rosée est d’être potable à l’inverse de l’eau de brouillard sujette aux polluants possibles.
Les aqualogues travaillent sur ces expérimentations déjà au Bénin ou au Maroc, en Inde, pas dans nos pays occidentaux peu disposés à le faire pour ce cas.

Aux panneaux solaires pour l’énergie s’ajoutant des filets d’eau de rosée de nuit, la technique inaugure des projets inédits, qui selon l’avis des experts sont encore embryonnaires ou d’avenir.

2 - La consommation d’eau en France ?

Selon l’Ademe, la consommation de l’eau au quotidien en France pour 150 litres/jour,39 % de bains et de douches, 20 % de sanitaires, 12% de linge, 10 % de vaisselle, 6 % de voiture et de jardin, 6 % pour la cuisine, 1 % de boisson, et 6 % pour divers autres usages.
Serions nous disposés à gérer l’eau pour elle même, doter son usage et la préserver dans sa qualité et sa quantité ?
La question se pose à tout un chacun désormais.

On s’interroge, qui consomme le plus d’eau en France?
L’agriculture concentre 45 % de consommation de l’eau, 31 % sert au refroidissement des Centrales Thermiques françaises, 21 % de la consommation d’eau potable, le restant étant destiné aux usages industriels, et autres services ajoutés.
Le maïs considéré comme consommateur gourmand d’eau attire les réactions. Les débats demeurent vifs s’agissant de définir les techniques d’irrigations, les retenues d’eau, et la disponibilité en eau de tout un chacun.

L’argent demeurant le nerf de la guerre anti - gaspi généralisé et contrôlable par l’autorité publique, on pratique des tarifs de l’eau dégressifs selon les quantités consommées, faisant “payer” les plus gros consommateurs d’eau en chaque commune.
Il faut souligner néanmoins que 20 % de l’eau serait perdue par les réseaux de distribution introduisant la pose de capteurs de fuites, la modulation de pression ou encore la rénovation des canalisations, qui répondent à ces défis techniques “de la gestion durable de la denrée précieuse de l’eau.”
Actuellement 0,6 % à peine du réseau d’eau est renouvelé chaque année en France. Selon des informations communiquées par l’Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement - Engees de Strasbourg !

Il faut donc changer bien des comportements conventionnels, on en préjuge les préliminaires désormais.

Photo de couverture : les sources de la Bidouze

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