Manex Barace poursuit son carnet d’un voyage autour du monde, du 25 mars au 23 avril 2018 : l’île de Pâques
Samedi 14 avril 2018.
Pluie matutinale ou douche abondante chez un voisin ? Les coqs du voisinage font leur office. La pluie du début de matinée n’arrête pas le pèlerin que je suis en quelque sorte, surtout quand elle cesse ! A pieds toujours, direction l’autre extrémité de Hanga Roa, avec une idée en tête, me baigner dans les deux petites criques plus ou moins aménagées en piscines naturelles repérées lors d’une précédente marche forcée. Une empanadilla de atún et un jus de framboises (?) naturelles comme en-cas de midi. Mon premier arrêt en arrivant au village avait été la visite du bureau de la compagnie LATAM, pour essayer de confirmer et réserver mes sièges pour les vols Île de Pâques - Santiago et Santiago - Rio de mercredi prochain. Sans problème aucun, pourtant sans passeport ou numéro de billet ! Le passager Jean Barace est reconnu par l’ordinateur. Un second pour acheter des cartes postales et les timbres correspondants, les écrire et les mettre dans la boite à lettres de l’unique bureau de poste de l’île avant 13 heures.
L’île de Pâques est un des sites touristiques majeurs du Chili. Comme chaque jour (?) le Boeing 777 avait débarqué mercredi dernier son contingent de touristes. Où sont-ils ? Les rues de l’unique village sont loin d’être envahies et beaucoup de commerces semblent fermés. Pause de la mi-journée ou fermeture pour le week-end ? Un passe-temps écologique (ou un casse-tête) consiste à rechercher et trouver les points de recyclage, peu nombreux alors que les gens sont invités à ne rien jeter dans la nature. Ici le plastique, ailleurs les papiers, là la traditionnelle poubelle fourre-tout. Encore plus compliqué pour le verre, ce qui m’incitera à acheter dorénavant des cannettes en aluminium plutôt que des bouteilles pour la bière. J’ai trouvé le truc : je laisse au commerçant le soin de recycler la bouteille que je remplace…
« Que bonitos ojos tiene el señor », commente une marchande de souvenirs à une autre marchande au marché artisanal qui occupe un trottoir de la rue principale du village (plus sympa que le marché artisanal officiel, situé près de l’église). « Si tuviera tan solo 50 años, me gustaria conocerle mejor », ajoute-t-elle, avouant ses 77 printemps. Flatterie commerciale, mais du coup, si j’ose m’exprimer ainsi, c’est de son étal que proviendront mes menus achats… Retour à Mataveri avant la première averse du soir. Et toujours pas de coucher du soleil digne d’une photo.
Dimanche 15 avril 2018.
La cucaracha no caminara más… Après avoir essayé de l’écraser à plusieurs reprises sans le succès escompté les jours passés, c’est chose faite ce matin, dans la douche… Arrivé le premier pour le petit déjeuner : il y a choix et quantité ce matin. Pourtant, a priori, les cinq chambres d’hôtes de la maison sont occupées mais les clients sont encore dans leur « suite » (il ne faut rien exagérer).
Le quart d’heure de retard traditionnel est passé. Enfin le minibus de l’excursion « full day » arrive au bout de la rue pour me prendre en charge. Sept clients seulement. Tant mieux pour les visites. L’averse de ce matin ne sera pas suivie d’autres. Journée bien remplie, conformément au programme. Sites de ahu Akahanga, volcan Rano Raraku, sa carrière et ses moai figés, déjeuner, ahu Tongariki et ses quinze moai, ahu Te Pito Kura et sa pierre magnétique, ahu et plage d’Anakena enfin. Peu de temps pour la baignade, car retour à la case Oreko à 17h30. Douche pour éliminer le sable fin et un peu de lecture pour faire le point (il n’y a rien à la télévision, outre de la neige sur l’écran des quatre canaux disponibles), casse-croûte dans la chambre et nouvelle tentative d’immortaliser un coucher de soleil… Pas de gros nuages noirs comme hier soir, mais pas de beau soleil plongeant dans l’océan non plus…
Lundi 16 avril 2018.
Déluge à partir de 5h30. Ouf, dernières grosses gouttes un peu avant 9 heures. Je peux envisager de repartir passer une partie de la journée à la plage d’Anakena (7000 Pesos chiliens, aller-retour). Beaucoup moins de monde qu’hier sur le sable, sous les palmiers et dans l’eau. Quelques heures de détente entrecoupées de quelques ploufs ! dans une eau très limpide. Un vrai lac : même pas de vaguelettes. Quelques photos avec moins de « parasites » avides d’auto portraits - pardon, de selfies - le pire étant sur un cliché un short ou une chemise rouge, même en arrière-plan. Navette du retour à 17 heures. Le vent matinal a chassé les nuages. Le coucher du soleil de ce soir sera-t-il le bon ? Que nenni. A 20 heures passées, l’océan est quelque peu orangé à l’horizon, mais du fait de la présence de nuages revenus, pas de soleil disparaissant dans les flots… Dernière tentative demain soir. Dîner et coucher. D’après les bruits, il doit y voir un stade de foot dans le quartier si j’en crois des commentaires diffusés par haut-parleur. Et pas de but non plus ? A moins que le public ne soit amorphe. Rencontre exemplaire ? Les joueurs ne font pas de fautes ? Pas beaucoup de coups de sifflet.
Mardi 17 avril 2018.
A-t-il moins plu durant la nuit ou ai-je mieux dormi ? Premiers chants des coqs du voisinage entendus à 6h30 seulement. Grasse matinée jusqu’à 8h20 ! Les inévitables coups de soleil, malgré l’application de crème, ne « tirent » pas trop. Dernière ligne droite – au propre comme au figuré – jusqu’à Hanga Roa afin de passer au mieux la dernière journée du séjour. Dernier achat coup de cœur, une perle noire de culture affichée à 38.000 Pesos chiliens (ou 70 Dollars US). Il est plus avantageux de payer en monnaie locale (gain de 3000 Pesos en changeant les dollars à la banque). Direction la banque où les coupures présentant un quelconque signe (rayure, déchirure, inscription) sont refusés. Change Plus aura de mes nouvelles au retour à Biarritz si je ne peux les utiliser à Rio.
Déjeuner dans un petit resto près du port, après une dernière visite à l’église de la Santa Cruz. Une maquette présente un projet de reconstruction dans le style du pays, en forme de tortue (symbolique polynésienne) avec sept portes d’entrée (pour rappeler les sept moai de je ne sais plus quel ahu). Dernier déplacement vers ahu Tahai et ses trois groupes de statues en traversant le cimetière. Beaucoup de tombes sont décorées de motifs pascuans. Emotion à la vision de sépultures d’enfants, dont les jouets sont disposés sur la dalle afin de les accompagner… Il fait beau et relativement chaud (Google, qui me suit partout et qui sait tout, indique 25°) et soif. Un jus naturel d’ananas et goyave est le bienvenu. Je n’arrive pas à retenir le fait que les additions sont majorées de 10% de taxe à rajouter au total indiqué sur la liste des prix.
Enfin, en quittant Hanga Roa les deux dernières longues lignes droites jusqu’à la maison… 18 heures. Deuxième douche de la journée, comme chaque fin d’après-midi sur le chemin du retour. Mise à jour de mon carnet de voyage avant l’ultime tentative d’immortaliser le soleil couchant. Yes ! La dernière soirée est la bonne. Quelques nuages à l’horizon, certes, mais le disque solaire est visible au-dessus des nuées, puis entier en dessous, au moment de plonger lentement dans l’océan (comme certains soirs d’été à Biarritz). Enfin ! Le moment aurait été plus beau encore si photographié en contrejour derrière quelque ahu, comme sur les cartes postales. Bien calculé : mes 15.500 derniers pesos serviront à payer le dernier repas du soir. Dernière nuit. Départ demain pour l’aéroport à 10 heures. Valise à vérifier et documents de voyage à portée de la main. Et des Reais Brésiliens dans le porte-monnaie. Nouvelle destination, Rio de Janeiro, après deux vols avec la LATAM, Rapa Nui – Santiago puis Santiago – Rio.
Manex Barace