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La Langue Basque
Le Prix des Trois Couronnes de littérature basque remis à Ur Apalategi par le maire de Cambo
Le Prix des Trois Couronnes de littérature basque remis à Ur Apalategi par le maire de Cambo

| Alexandre de La Cerda 449 mots

Le Prix des Trois Couronnes de littérature basque remis à Ur Apalategi par le maire de Cambo

Voilà déjà un certain temps que le Prix des Trois Couronnes voulait distinguer un professeur en Etudes Basques à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, parfait observateur des évolutions culturelles de la société basque décrites par Bernardo Atxaga "que vous avez remarquablement étudié dans votre ouvrage « La naissance de l’écrivain basque », dira dans son adresse Alexandre de La Cerda "et qui personnifie bien le nouveau courant intellectuel ou « génération de l’autonomie » propre à détacher l’écrivain des motivations militantes au bénéfice de l’universalité dans la création littéraire.

En quelque sorte, vous privilégiez – comme vous l’écrivez très clairement dans votre biographie consacré à l’écrivain basque Ramon Saizarbitoria, trop méconnu à votre gré - vous privilégiez donc une qualité littéraire qui « ne s’adapte pas au maillage des filets commerciaux, idéologiques ou géopolitiques du système littéraire mondial ».
Nous avions déjà apprécié un recueil de poésie avant-gardiste publié dans la revue Maïatz ainsi que votre premier ouvrage de fiction où l’éducation sentimentale des années étudiantes avait pour toile de fond les nuits et les villes – « Gauak eta Iriak ». 

Et nous avions eu l’occasion de recenser votre roman « Gure Gauzak S.A. » (Nos Choses S.A.), publié chez Utriusque Vasconiae où vous aviez d’ailleurs créé une collection ayant publié une pléiade d’écrivains, de Monique Laxalt à Txomin Peillen en passant par Aurelia Arkotxa et combien d’autres, 
- donc votre « Gure Gauzak », une satire impitoyablement drôle du microcosme littéraire basque. 
Et beaucoup conservent encore un souvenir remarquable de « Zabal » dont sa mère, Maïté Idirin, était l’âme et l’infatigable animatrice, avant que l’emblématique librairie bayonnaise fût sacrifiée sur l’autel de l’expansion commerciale à tout crin.

Or, précisément, je me souviens que dans votre livre, l’héroïne, bénéficiaire d’une bourse destinée à rédiger la biographie d’un auteur basque disparu et quelque peu tombé dans l’oubli, allait mener une véritable enquête débouchant sur des zones d’ombre de l’industrie culturelle basque qui la plaçait dans un dilemme insoluble : rédiger son étude en feignant de n’avoir rien découvert d’embarrassant, ou bien dévoiler des secrets bien gardés au risque de se voir écartée du milieu culturel… Ce véritable « thriller » sur fond de corruption ambiante vous permit ainsi de décrire l’évolution « monopolistique » de mainte maison d’édition, à Paris… comme au Pays Basque !

Il faudrait une longue conférence pour énoncer tous vos mérites littéraires, publications ayant obtenu des prix renommés comme , votre participation à des colloques internationaux et à des jurys de thèses universitaires.
Il était donc plus que temps de vous attribuer ce prix qui récompense une déjà très vaste œuvre au service des écrivains basques et de la littérature universelle. 
Zorionak, idazle eta erakasle aipatua !"

Notre photo : Christian Devèze, maire de Cambo, remet son prix à l'universitaire Ur Apalategi

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