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Histoire
Le ou la mimosa ?
Le ou la mimosa ?
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| François-Xavier Esponde 505 mots

Le ou la mimosa ?

L’académie la désigne du genre féminin, les botanistes du genre masculin. Un statut bien à propos par les temps que nous connaissons, où la théorie du genre appliquée à la diva jaune et sensitive du printemps ou de la fin de l’hiver, se laisse désirer comme ce le fut cette année.

Venue d’Australie, disent les botanistes, il-elle participe à la vie des saisons, d’une durée courte, le temps d’un clin d’œil au printemps. Elle fleurit aisément dans nos régions baignées de lumière. Car mimosa aime le soleil, pas de pluie trop continue comme lors de cet hiver, et le bénéfice d’un sol sec exposé au feu du ciel, et disposé à le servir.

On dit qu’elle est sensible au toucher comme les humains restent sensibles à ses senteurs. Pour les uns, sa présence lumineuse sur une table-guéridon de salon est une marque de révérence aux invités. Pour les autres sa forte odeur envahissante et dominante du lieu provoque éternuements et indispositions.

Alors, beauté fatale et de courte durée annonciatrice du printemps, on subit ses humeurs et ses agréments avec une tolérance plus ou moins policée.

Le retard pris par la nature est flagrant en cet hiver 2017-2018 où les arbustes des avenues de Cambo qui arborent avec majesté dès le mois de janvier leur ramure rayonnante d’un jaune majeur, ont attendu février pour renvoyer à quelques décades leur fécondité naturelle toujours abondante et de belle luxuriance.

Les botanistes placent le mimosa dans les drogues sensitives, que dire de plus sinon qu’elle doit livrer sa composition à quelques études en laboratoire pour la composition de senteurs ou de parfums singuliers ?

En ferait-on des teintures de jaune s’entend, ou de coloriage possible de tissus jaunes toujours ?

Je ne puis vous le dire. L’arbuste que l’on compare à l’acacia par ses grappes composées débordantes et généreuses, reste moins piquant que sa consœur. Car s’il est plaisant de sentir l’acacia, il est déjà plus risqué de le saisir à pleine main comme le mimosa qui déborde de générosité naturelle et se laisse approcher sans résistance.

On se plaisait parfois chez les orfèvres à fabriquer de ces bijoux sur le dessin formel du mimosa. Les peintres sensitifs comme leur pinceau n’ont jamais manqué de reproduire au plus semblable les aquarelles de ces poignées de mimosas en fleurs et en grâces.

Annonciatrice du printemps, et davantage tirant le rideau des noirceurs de l’hiver passé, on jouissait de cet arbuste du présent comme d’un marqueur de lumière qui croit chaque jour davantage depuis janvier, et confirme le désir de renaissance de la terre et des terriens au contact de la vie retrouvée.

Alors, ne préjugeons plus de cet arbuste jaune débordant de vie, qui comme l’ange du printemps blanc, est un signe du ciel du temps qui vient et des saisons.

Demain sera un autre jour, et comme le mimosa qui presse le printemps, vivons au jour le jour le bénéfice d’une vie lumineuse au fil des humeurs de la nature qui commandent nos propres disponibilités!

 

François-Xavier Esponde

 

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