Sélectionnée par la présidente d'« Entre Terre & Talents » Mialy Randriamanantena à l’occasion de l’exposition « les Artisans d’Art » dont l’ objectif est de promouvoir les talents d’exception, l’entreprise Ainciart-Bergara rappelle son savoir sur l’art du makhila, un cadeau d’exception et l’art de la transmission depuis sept générations.

D’après l’historien Aymeri Picaud, dans son guide des pèlerins de Compostelle du XIIème, le bâton de néflier des Basques existait déjà. Pourvu d’une pointe coupante en son bout, coiffé d’un béret d’argent, de métal ou de corne, lacéré de cuir d’agneau ou enveloppé de métal ou d'argent sur son poignet , il servit à l’occasion des duels. Au fil des siècles, le makhila fut utilisé par les contrebandiers - ou des bergers protégeant leurs troupeaux.
Les souverains Napoléon III, le Prince de Galles ou le Pape ont reçu les leurs, ainsi que le Comte de Paris et le président basque Urkullu.  Pendant les Années Folles  : très en vogue, c’est à qui recevra le sien au titre d’une victoire sportive, d’un « challenge » commercial ou en tant qu’hôte d’honneur d’une municipalité. La fabrication de makhilas Ainciart Bergara avait commencé aux alentours de la révolution française de 1789 ; avec Antoine Ainciart. Décédé très tôt, son épouse puis plus tard son fils Jean prirent le relai à l'atelier de Laressore. Jean Ainciart développa l’entreprise.
La saga artisanale se poursuit avec Marie-Jeanne qui pris pour époux le brillant Jean Bergara (1902-1972) qui fera prospérer la fabrication des makhilas en remportant deux médailles à l’Exposition Universelle de Paris. Le roi de Bulgarie qui admirait les makhilas, en reçu un en cadeau avec la devise gravée « Mon camarade et mon aide » de la part du Comité organisateur.
Le fils de Marie-Jeanne et Jean, Charles Bergara qui reçut la Légion d’Honneur en 2003 perpétua la fabrication familiale réussissant à maintenir la production malgré le seconde Guerre Mondiale. L’entreprise qui comptait trois salariés ,engage deux personnes supplémentaires
La tradition se perpétua avec Nicole Bergara qui après des études dans le secteur bancaire rejoignit l’entreprise familiale faisant prospéré la communication avec un site internet en 1999 et la création d’un centre d’accueil ouvert toute l’année pour les visiteurs .à la suite duquel elle reçut la médaille du tourisme en 2012. Oncle de Nicole, Xavier Retegui, ancien champion de pelotes, fabricant de makhilas à Larressore » figure parmi les neuf artisans qui viennent d'être honorés du titre de « Maître d'art » par le ministre de la Culture Franck Riester à l'occasion du 25ème anniversaire du titre et à l'issue d'une procédure de sélection placée sous la responsabilité de l'Institut National des Métiers d'Art. 
Pendant trois ans, les nouveaux Maîtres d'art reçoivent une allocation annuelle du ministère de la Culture, accompagné par le « Dispositif Maîtres d'art - Élèves » afin de transmettre leur savoir-faire, chacun à son élève. Dans le cas de Xavier Retegui, il s’agit de Liza Bergara : dernière fille de Nicole et héritière, formée dans une école de commerce, elle compléta sa formation à l’Ecole Boule à Paris. Il y a cinq ans à la suite de son cousin Xavier Retegui, la jeune femme intégrait l’entreprise dans le secteur de la gravure comme spécialiste des initiales, des devises (en basque), des écussons et du "lauburu" (croix basque) ainsi que la fougère, motifs de gravure et 
« signature » de la maison.  
Après sept générations, la famille Ainciart-Bergara a gravé l'histoire familiale et celle du makhila de son savoir-faire d’excellence qui a reçu le label EPV dans un livre publié avec le soutien de l’Institut National des Métiers d’Art et la Fondation Bettencourt Schueller.

Exposition « les Artisans d’Art » du 12 mars au 8 mai à la Crypte Sainte Eugénie, Place Sainte-Eugénie à Biarritz - Ouverte tous les jours de 14h30 à 19h Fermée le mardi- Entrée Libre. 
Rencontre  samedi 19 mars de 14h30 à 19h avec Liza Bergara à la Crypte Ste Eugénie

Légendes 
1 Sur la première photo : Devant leur atelier de makilas, Liza Bergara pose avec son grand-père Charles © Col Ainciart-Bergara 
2 Les makhilas Ainciart-Bergara © col Ainciart-Bergara 
3 L’été dernier, la ministre de la culture Roselyne Bachelot a rendu visite à l’atelier Ainciart-Bergara © Col Ainciart-Bergara 
4  Label "Entreprise du Patrimoine Vivant" renouvelé pour 5 ans (reçu en février 2022) © Col Ainciart-Bergara 
5 et 7 Exemples de gravures sur pommeau dont la 1ere a été réalisée pour un champion de courses Porsche © Col Ainciart-Bergara 
5 Publication d'un livre sur le makhila, son origine, sa fabrication et l'histoire de la famille. En librairie et disponible à l'atelier © Col Ainciart-Bergara