1 – Au fil du temps.
Un voyage spirituel vient à propos à l’occasion des vacances où les plus chanceux des humains emprunteront leur monture pour voyager en nos terres pyrénéennes.
Ce chemin considéré par nos anciens comme celui d’un être divin, animal sacré, une divinité, un animal totem de la guerre...
On désigna ces croyances de zoolâtriques. Elles furent combattues par les uns, adulées par d’autres et les familles religieuses durent mener résistance pour contrer l’adhésion passionnelle que l’animal procure à l’homme fasciné par cet animal.
Depuis l’Âge de Fer diront les archéologues, le cheval fait l’objet d’un culte. On mentionne l’Âge de bronze qui n’a point cette dévotion de manquement avoué.
En ces terres d’Eurasie lointaine, d’origine Indo-Européenne, chez les Turcs et dans les terres Altaïques, le cheval règne par sa présence, sa force et son intelligence.
De la connaissance du passé on confirme que le culte au taureau précède celui du cheval dès le IIIème millénaire avant J.-C.
Images fulgurantes des cavaliers des steppes du grand nord, domestiqués remplaçant au cours du temps l’âne et le boeuf, d’une domesticité plus facile...
Il se rappelle que l’orthodoxie chrétienne a voulu bénir leur existence depuis les origines premières de la foi.
Les stars ne se faisaient elles pas enterrer avec leur monture dans leur nécropole comme le disent les historiens patentés ?
Les Musulmans eux-mêmes professent la création du cheval par Allah le prophète - objet de foi, sans doute !
Les Grecs puis les Romains s’en approprieront le patrimoine des humains plus antique. Homère placera le cheval dans une forêt consacrée au dieu Poséidon pour le mettre sous sa protection selon ses écrits.
En Inde et chez les Indo-Aryens, on vénérait le cheval pour sa vitesse, sa force, et son intelligence.
Dans le continent européen, les Britanniques héritant de leur naissance celte et normande, en feront une divinité, objet de culte, de sacrifice et de demande de protection des humains.
Comme les Italiens sous la plume de Virgile, feront ériger un monument - cheval à Naples pour invoquer la guérison des équidés malades, de leurs montures. Une croyance fortement ancrée chez les maréchaux-ferrants qui vouent à leur protégé des vertus particulières de l’exercice de leur métier.
Pour l’histoire de France, Charles d’Anjou, mettant la main sur le royaume de Naples, fit placer un mors sur la tête de la sculpture pour inviter la population à renoncer à ses cultes païens du cheval, et rejoindre les croyances chrétiennes de l’église, mais l’histoire ne dit mot de ce qui advint. On décida de fondre ladite statue équestre pour fabriquer des cloches pour les édifices religieux. La tête de l’animal fut cependant épargnée et placée sous la protection de Saint Eloi et de Saint Antoine, tous deux majestueux défenseurs de cet animal emblématique de la ville de Naples !
En Russie, autre pays où ce culte prend racine dans un passé profond, on a découvert des pendentifs féminins représentant le cheval, dit zoomorphe de l’animal dans des sépultures, comme symbole de fécondité, autant d’amulettes portées par ces divas séduites par l’animal divinisé et admiré de leur vie.
2 – Les bénédictions religieuses.
Ne bénit-on pas encore aujourd’hui les chevaux en certaines églises russes selon les dires des gens du pays ?
Les chamanistes professent leur croyance que le cheval est “le guide qui conduit les ames des fidèles vers l’au delà” animal funéraire d’excellence, à qui l’hindouisme a même consacré un hymne de dévotion pour la postérité humaine.
Chez les descendants de la Bible, par 55 citations du Livre saint, on mentionne les animaux de la Genèse dont le cheval semble absent, mais selon le recueil des sources obtenues, l’animal n’a donc l’exclusivité de sa naissance voulue par le Créateur.
Il semble avoir passé outre cette volonté que les témoins et fidèles auront à coeur de suppléer. Si l’âne sert de monture au christ des évangiles, le cheval conduit le voyage de l’Apocalypse de Jean.
L’iconographie chrétienne viendra en son temps subvenir à cette absence, associant le cheval à Georges, à Martin, à Eloi, à Antoine, et à Flor et Lauv chez les orthodoxes russes protecteurs de l’espèce, dans l’agora des saintetés accompagnées.
Les éperons emprunteront les montures des Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem, et retrouveront sa fonction d’animal sacré, sans être divinisé des aventuriers - croisés du Moyen Age..
Il s’avère de toute évidence que le risque de zoolâtrie endémique de l’humanité a souvent clos l’échange avec les cultes monothéistes laissant cependant aux artistes liberté de création à la faveur de ce génie animal séduisant pour l’homme.
Le cheval hante l’esprit, le mental, les rêves et les désirs des hommes. Il fascine ou inspire la crainte !
- Les Bretons héritiers de leur histoire bénissent toujours lors du Pardon de la saint Eloi leurs chevaux et écuyers.
- Qu’aurait été Jeanne d’arc sans son cheval à qui elle portait une dévotion bien spécifique ?
- Paul de Tarse sur sa monture aurait-il emprunté ses chemins de mission méditerranéenne ?
- Martin de Tours aurait-il renoncé au bénéfice de ses transports à dos de cheval ? Peintres,sculpteurs, artistes de tous les temps n’ont eu de cesse de partager leur fascination pour cet animal .
Un autre volet appelé l’hippiatrie, ou la médecine vétérinaire du cheval laisse découvrir des informations bavardes sur un dénommé Rufus de notre sud de la france, édité par Privat à Toulouse, où se mêlent des recettes médicinales archaiques aujourd’hui, des dévotions portées sur l’animal, des prières latines traduites en occitan, contre le farcin et la morve, contre les blessures du pied,contre le caractère farouche de l’animal, contre les vives, contre les vers introduits dans les plaies, au nombre de vingt décomptées..
De quoi séduire les vacances de cheval et d’humanité, si ressemblants à bien des égards encore pour nous !