On célèbre cette année le centenaire du concours de Miss France, qui a eu lieu le 19 décembre au Puy-du-Fou, et a vu l’élection de miss Normandie, Amandine Petit.
La toute première miss France, Agnès Souret, était née à Bayonne le 21 janvier 1901, de père inconnu.
Il reste encore quelques zones d’ombre concernant l’origine familiale de sa mère (Bretagne, Béarn, Pays Basque ?), Marguerite Souret, qui était à peine âgée de 20 ans à la naissance de sa fille, laquelle fut officiellement reconnue à l’âge de cinq ans.
Au moment de son élection, la mère et la fille qui étaient très proches, habitaient à Espelette.
En 1920 le concours de Miss France, à l’époque nommé « La plus belle femme de France », est créé par le journaliste Maurice de Waleffe (1874-1946), directeur du quotidien « Paris-Midi », avec le concours de la société cinématographique Eclair et du quotidien « Le Journal ».
A peine âgée de 17 ans, Agnès envoie une photo d’elle en tenue de communiante avec une lettre de candidature.
Le journal « Sud-Ouest » la décrit en ces termes : « Son teint clair, ses yeux bruns et ses cheveux châtains, sa simplicité et ses 1,68m l’ont poussé à participer au premier concours national de « la plus belle femme de France », afin de réaliser son rêve : devenir une artiste de l’écran », comme son idole Sarah Bernhardt.
Elle est élue après une série d’éliminatoires, les 49 jeunes femmes restantes sélectionnées par un jury pour la finale verront leurs photographies projetées dans des salles de cinéma à raison de sept candidates pendant sept semaines, et leurs portraits présentés chaque semaine par « Le Journal ».
Elle reçoit un prix de 4 000 FF des Films Eclair et un coffret d’essences rares de la maison Arys.
Agnès commence une courte carrière comme actrice de cinéma, elle sera à l’affiche d’un premier film, « Le Lys du Mont Saint Michel » de Henry Houry (1874-1972), tiré du roman « Rêve d’Amour » de T. Trilby, pseudonyme de la femme de lettres Thérèse de Marnhyac (1875-1962) qui ne rencontre pas le succès.
Elle abandonne la carrière cinématographique, travaille un temps comme modiste chez Madeleine & Madeleine, et se tourne vers la danse, elle sera meneuse de revue aux Folies Bergères pendant quelques mois.
Sa fin sera tragique : au cours d’une tournée en Argentine, elle décède à Buenos Aires d’une crise de pérotonite mal soignée, à peine âgée de 26 ans.
Sa mère vendit sa maison pour faire rapatrier son corps à Espelette, et lui fit édifier une belle sépulture Art Déco en marbre rose réalisée par le sculpteur biarrot Lucien Danglade (1891-1951), èlève de Charles Despiau (1874-1946), aujourd’hui classée à l’Inventaire des Monuments Historiques, avec cette touchante épitaphe : « A ma fille douce et jolie. Elle fut une rose sans épines ».