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Tradition
Le caractère propre de l'école catholique ?
Le caractère propre de l'école catholique ?

| François-Xavier Esponde 640 mots

Le caractère propre de l'école catholique ?

La singularité de l’école catholique et sa vocation éducative ont fait l’objet ces dernières années d’une évolution notable vers un personnel laïc en charge d’une telle mission.
On se souvient de l’école privée de Domezain tenue par le curé Goyenetche professeur et prêtre paroissial qui fit de son presbytère et de l’accueil auprès de la population une école de réinsertion d’enfants difficiles, depuis la fin de la guerre de 45 jusqu’aux années 80.
Sa mission disait-il, était de recevoir ces scolaires éloignés des écoles publiques et bien souvent remis aux parents en difficulté avec leur progéniture.

Les établissements catholiques que l’on appelait "libres" avaient somme toute une telle réputation à Bétharram, Ustaritz, Hasparren et en d’autres localités.
Les enfants déplacés en cours de scolarité et considérés comme "difficiles" étaient mis en internat d’office et soumis à un contrôle éducatif pour le moins dissuasif de toute nature, pendant ces années scolaires de collège-lycée en vue, selon le désir des parents, de l’obtention du baccalauréatgrâce à un suivi scolaire soutenu.

 Les méthodes d’antan étant connues par “les intéressés”, on a peine à croire qu’elles fussent autorisées aujourd’hui, elles feraient l’objet de plaintes judiciaires devant les tribunaux tant pour certaines l’usage de la discipline était courant et accepté.
D’illustres responsables publics, maires, médecins, chirurgiens, avocats, enseignants, entrepreneurs, étrangers africains enfants de ministres de la francophonie furent élèves de ces institutions catholiques pour le meilleur pour eux et parfois le pire, tant le règlement autoritaire de l’établissement ne souffrait de compromis ni de seuil de tolérance !

On observait une forme de reconnaissance publique à accueillir de la sorte “des enfants indésirables”, expulsés de leurs écoles ou collèges et admis à rejoindre les rangs des établissements tenus par des prêtres, religieux et religieuses bien armés d’autorité, le temps d’une scolarité cahotante ou compliquée pour ces enfants ! D’aucuns en vinrent à regretter la disparition de la pratique de ce personnel clérical "soldatesque", version éducative "para-militaire", d’autres jurèrent leurs grands dieux de placer leurs enfants loin de ces institutions, mais la question demeurait toujours : que faire si par cas tel ou tel adolescent perturbé ou problématique demandait un “placement particulier” dans une école classique ou conventionnelle, au demeurant catholique ?

La solution au cas par cas demeurait toujours de ne pas y renoncer, de tenter l’expérience et de les intégrer dans des classes parmi les autres enfants, non sans risque pour leurs camarades ou leurs enseignants.
Tout à l’honneur de ces établissements dont on faisait la publicité, hors les sentiers courus des résultats scolaires immédiats pour le bien de ces adolescents en souffrance.

Avait-on raison ou tort de le faire ?

Quelles autres solutions pouvaient être envisagées pour eux ?

Les évènements de ces dernières semaines ont rappelé aux corps professoraux la gravité de leur mission publique, car en l’état, il ne pourrait y avoir d’établissements à “caractère propre” qui fut un jour épargné par un fait divers d’une telle éventualité.

L’école demeurant le creuset de toutes les influences internes et externes d’origines, d’éducations, la question de l’accueil permanent de ces enfants en difficulté se poserait sans cesse, et se posera toujours à l’institution.

Dans certaines écoles d’antan le suivi psychologique individualisé existait.
Le prêtre enseignant et éducateur recevait personnellement chaque enfant, pour un échange et dans le monde religieux le temps de la confession permettait à chacun de parler de sa vie scolaire, de ses camarades, des difficultés, au sein de l’internat qui en assurait le suivi et le temps nécessaire pour ce faire.

Les prêtres ayant disparu de l’espace scolaire au fil des ans, des éducateurs au charisme avéré poursuivirent ce quotidien avec les enfants, il apparaît désormais au grand jour qu’un tel suivi psychologique devienne impérieux au bénéfice de l’enfance en scolarité, pour éviter de tels drames qui posent à frais nouveaux l’investissement nécessaire auprès des adolescents en difficulté aujourd’hui !

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