Il porta toute sa vie le nom de « L’ami Jean », restaurant parisien tenu à l’origine par un Hazpandar, M. Sedes, et racheté par Pierre Paguéguy qui travaillait déjà dans la restauration - à ses débuts, dans un bowling du côté de Vincennes -.
Le restaurant « L’ami Jean », situé près du siège de la Télévision française, lui aura permis de rencontrer de nombreux protagonistes du « petit écran », journalistes et animateurs des programmes.
Féru de cuisine basque traditionnelle, Pierre Paguéguy vulgarisa ces recettes auprès de personnes en quête de l’authenticité des produits du pays et de leur préparation.
Sa réputation fit son bonheur, le restaurant devenant le rendez-vous de gens de tous horizons, basques et non basques, hommes de scène et hommes de plateaux, élus et voyageurs, commerçants et relations nombreuses, tissées au fil des ans et des décennies en ce lieu emblématique. La promotion de la région, le tourisme au Pays Basque contribuèrent au succès de cet homme effacé mais cordial et chaleureux dans ses amitiés. De très nombreux jeunes arrivant à Paris en quête d’emploi lui doivent la bonne adresse et le débouché professionnel conseillé par cet homme de terrain qui avait, en son temps, bénéficié lui-même, de l’aide de ses compatriotes basques vivant dans la capitale et d’un beau carnet d’adresses.
Originaire de Saint-Esteben où l’église est en restauration, il aimait encore revenir dans son village bas-navarrais au printemps, lors de la Fête Dieu, comme fidèle de l’église où il avait été baptisé et qu’il affectionnait particulièrement...
Disparu dans sa 78ème année, ses obsèques ont été célébrées lundi 30 janvier dernier en la cathédrale de Bayonne, ville où Pierre Paguéguy avait choisi de résider à l’heure de sa retraite, parmi les siens. Lors de ses obsèques, on a lu un mot du cardinal Roger Etchegaray : « A l’ami Jean. Pas seulement l’ami des Basques de Paris mais l’ami de tous les horizons culturels et sportifs, fraternellement rassemblés dans cette cathédrale de Bayonne pour accompagner Mayi et sa famille.
Otoitz egiten dugu, Peio gure adixkierarentzat. Bihotz bihotzetik. +Roger Cardinal Etchegaray ».
François-Xavier Esponde